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P. Djimongou, Secrétaire Général de l’Union des Forces de Changement: "L’Opposition togolaise s’est trompée d’adversaire, l’Ufc n’a pas le pouvoir mais s’apprête à le prendre"
Publié le jeudi 31 juillet 2014  |  Afrika Express


© Partis Politiques par DR
Gilchrist Olympio, président de l`Union des Forces pour le Changement (UFC).


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Longtemps vénéré comme légendaire parti de l’opposition togolaise avec son éternel président, Gilchrist Olympio sous le titre de « opposant historique », l’Ufc, Union des forces de Changement, s’est ralliée au parti au pouvoir. Deux camps sont apparus, celui de Fabre resté fidèle aux idéaux de base du parti et celui mené en gourou de guerre par le président Olympio que des circonstances conjoncturelles ont empêché d’être candidat au scrutin présidentiel. Au lendemain de l’élection présidentielle de 2010, le Gourou-jaune a signé un accord solitaire avec le Rpt, Rassemblement du peuple Togolais, ex parti au pouvoir au Togo.

Depuis, malmené par l’exécutif, le vieil opposant devrait se contenter d’un mystérieux et virtuel poste de Conseiller mais aussi de quelques postes au gouvernement. Mis en minorité, humiliés et coincés par les puissants ministres du parti au pouvoir, ses ministres font grise mine. Entre embarras et hésitations. Alors que le principal objectif affiché de l’Accord était les réformes et que Faure Gnassingbé, président togolais, obsédé par un pouvoir viager, par parlementaires interposés, a bloqué toutes les réformes, le secrétaire général de l’Ufc se confie à Afrikaexpress. Et s’obstine, malgré l’échec de l’accord, à défendre une fameuse «paix de braves » et veut réclamer toujours, comble du ridicule, le titre de « parti d’opposition». Entretien !


Plus de quatre ans de collaboration gouvernementale avec le pouvoir de Faure Gnassingbé, le bilan pour vous est-il négatif ou plutôt mitigé ?


L’Ufc en signant cet accord de collaboration avec le Rpt, l’a nommé « la paix des braves ». Aujourd’hui, nous savons quand même que dans notre pays il y a l’apaisement dans les démarches sociopolitiques. Les gens ne sont plus poursuivis comme par le passé. Cet apaisement a permis le retour des investisseurs, il a permis au Togo de renouer avec les institutions de Breton Wood. Le Togo a même bénéficié d’une remise de dette de 82%. Aujourd’hui on voit que le pays est en chantier. C’est cette paix qui justifie tout cela. Sur le plan diplomatique, le Togo a été élu au conseil de sécurité des Nations unies, ce qui n’est jamais arrivé. Hillary Clinton est arrivée ici, le vice ministre des affaires étrangère de l’Allemagne a fait un tour dans notre pays. Aujourd’hui vous voyez ce que la coopération allemande fait dans ce pays. Berlin qui avait suspendu sa coopération avec le Togo, depuis 20 ans. Donc on ne peut pas dire que l’accord Ufc-Rpt n’a rien apporté au pays. Nous avançons et nous sommes confiants. A l’Ufc, nous sommes en apprentissage au gouvernement, puisque nous nous apprêtons à prendre le pouvoir. Sur le plan politique, le Rpt a disparu pour laisser place à l’Unir.

Cet accord porte également sur les réformes politiques, mais quatre ans après rien n’est fait?

Je pense que quelque part il y a beaucoup de choses qui ont été faites mais il reste encore des reliquats, six points dont on a discuté récemment à Togotélécom II. Et puis un peu plus loin dans le cadre de Cpdc (Cadre permanent de dialogue et de concertation) renové. Si le parlement a rejeté les réformes envoyées par le gouvernement, c’est avec amertume que l’Ufc a ressenti cela. En signant cet accord, l’une des priorités c’était bien les réformes constitutionnelles et institutionnelles.

Est-ce que vous menez des tractions pour obtenir ces réformes ?
Oui, malgré le rejet nous ne baissons pas les bras, nous allons continuer les démarches pour que nous puissions obtenir quelque chose. Je vous assure que l’Ufc ne baissera pas les bras.


Aujourd’hui des voix s’élèvent contre la participation de l’Ufc à CENI, estimant que votre parti ne fait plus parti de l’opposition. Qu’en dites-vous ?


C’est vraiment malheureux d’entendre des choses comme ça. Nous sommes à l’approche du scrutin présidentiel et les grandes manœuvres ont commencé. Il y a quelques semaines, c’est notre responsable de la jeunesse qui a été suspendu quand il a déclaré sur les médias un prétendu soutien de l’Ufc à Faure Gnassingbé. Aujourd’hui que la presse ait déclaré que le torchon brûle entre la coalition Arc-en-ciel et le Collectif Sauvons le Togo, l’Arc-en-ciel sort et dit non, tout va bien, le problème c’est l’Ufc. Est-ce que le débat aujourd’hui est de savoir si l’Ufc est de l’opposition ou de la majorité présidentielle? L’opposition togolaise s’est trompée d’adversaire, de cible, puisque l’Ufc n’a pas le pouvoir. Voilà donc on se trompe encore de combat. Aux législatives passées, certains partis politiques, les mêmes encore ont appelé à voter Unir plutôt que l’Ufc. Aujourd’hui, l’Unir a 62 sièges et ils se plaignent qu’on rejette les réformes à l’Assemblée nationale.
Voyez-vous comment nous nous tirons des balles dans les pieds. Les gens se liguent contre l’Ufc. C’est lui qui a le pouvoir ? On se demande à l’Ufc, qui de l’opposition ou du pouvoir fait du dilatoire. Quand j’entends nos amis de l’Arc-en-ciel faire des gymnastiques pour expliquer pourquoi l’Ufc ne fait plus partie de l’opposition. J’ai même lu sur le net les déclarations du président d’honneur de l’Arc-en-ciel qui dit qu’au dialogue Togotélécom II, un consensus aurait été dégagé pour déclasser l’Ufc de l’opposition. Je ne sais où on a discuté de ça. J’étais au dialogue. Plus loin, il dit qu’il ne refuse pas de siège à l’Ufc, mais l’Ufc fait partie de la majorité gouvernementale, justifiant qu’il y a une différence entre majorité parlementaire et majorité gouvernementale.


Vous vous victimisez presque ?
Vous voyez comment on joue avec les mots. Le code électoral dit dans son article 15 « la CENI est composée de 17 membres, 5 désignés par la majorité parlementaire». On n’a pas dit majorité gouvernementale mais majoritaire parlementaire.

L’Ufc malgré le score qu’elle a eu aux dernières législatives continue de faire peur. Et ça c’est encore des manœuvres pour discréditer l’Ufc aux yeux des électeurs, c’est l’objectif de l’Arc-en-ciel. Le problème c’est de pouvoir mettre les gens dans les bureaux de vote d’Aného à Cinkassé. C’est les partis qui composent l’Arc-en-ciel là qui n’arrivent pas à positionner leurs délégués dans les bureaux de vote, ce qui favorisent le parti au pouvoir qui profite pour mettre ses militants. Parlant des statistiques, à la fin des législatives, pour dire que l’opposition est majoritaire en terme de suffrages, on a mis les voix de l’Ufc dans l’opposition. Mais quand ça ne les arrange pas ils disent autre chose. L’Ufc a été toujours la bête noire du Comité d’Action pour la Renouveau (CAR).

Vous voulez dire donc que vous êtes toujours dans l’opposition malgré le ralliement au parti au pouvoir ?


Bien sûr. Quand on parle de l’opposition, la racine c’est l’Ufc. Qui peut parler de l’opposition au Togo, devant Gilchrist Olympio. Aujourd’hui, il a accepté travailler avec l’Unir pour amener l’accalmie, restaurer la confiance entre les acteurs politiques togolais.

Gilchrist Olympio sera-t-il candidat contre Faure Gnassingbé ?
Le candidat sera désigné par le congrès selon nos statuts.

Propos recueillis pour Afrika Express
à Lomé par Eli Goka

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