Pour contourner les désidératas des échanges commerciaux par les transports routiers, la Fédération des Chambres du Commerce et d’Industrie de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (FEWACCI) s’est rabattue sur la voie maritime, en créant la société « SEALINK Promotional Company Limited », en 2011. Il s’agit d’une compagnie régionale maritime liant les pays des deux régions africaines. Quoique cette société soit à 100% financée par le secteur privé à hauteur de 60 millions de dollars américains, elle profitera tout de même au secteur public ; lesquels fonds serviront à financer le coût des navires et à mettre sur pied d’autres infrastructures nécessaires pour permettre à la société le démarrage de ses activités. La souscription pour la mobilisation des 60 millions de dollars américains prendra fin en septembre 2014 et la société sera effectivement active courant le premier trimestre de l’année 2015. C’est ce qui ressort d’une réunion internationale de sensibilisation entre les représentants des Chambres du Commerce et d’Industrie de l’Afrique de l’Ouest hier. Le choix du Togo pour abriter cette réunion est une manière d’honorer Gervais Djondo, père fondateur d’Ecobank, devenue aujourd’hui la banque panafricaine. La FEWACCI entent mettre les bases du SEALINK à Lomé pour un lendemain meilleur du commerce entre ces deux régions africaines.
Pour les organisateurs, SEALINK regorge plusieurs avantages tant sur le plan social, économique que politique. En effet, elle créera beaucoup d’emplois et déplacera les denrées des zones où elles abondent vers les zones où elles manquent ; aussi contribuera-t-elle à renforcer la politique d’intégration entre les pays de l’Afrique de l’Ouest et ceux de l’Afrique du Centre. Les navires pour assurer ces échanges ne seront pas exclusivement faits pour transporter des aliments mais aussi des personnes aussi. Autrement dit pour la FEWACCI, c’est une opportunité pour les deux régions d’assurer leur souveraineté partagée vis-à-vis de l’Occident.
Un secteur porteur, un soutien national et supranational, une opportunité de diversification, la capacité de passagers et de fret, des principes économiques solides et enfin l’expertise technique et une direction expérimentée. Telles sont les forces de la société SEALINK.
Elle est un secteur porteur, car non seulement elle établit une liaison côtière directe afin de permettre « d’arriver à une augmentation considérable des échanges commerciaux au niveau de la région, à la fois en matière de fret et de passagers ». Dans ce sens, cette option « devrait avoir un effet multiplicateur sur le taux de croissance économique au niveau de ces régions et, donc, fournir des rendements adéquats aux investisseurs ». Le soutien national et supranational dont SEALINK dispose se fera par les contributions des organismes supranationaux dans les deux régions africaines. Il s’agit entre autres de la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Organisation Maritime de l’Afrique Centrale (OMAOC) et de la FEWACCI.
L’opportunité de diversification de portefeuille est un autre avantage qu’offre cette société aux investisseurs, qu’ils aient une connaissance ou non du secteur maritime de l’une ou de l’autre de ces deux régions africaines. Ceci dit, l’investissement que feront ces derniers aura des caractéristiques et des opportunités uniques, comme entre autres le suivi des bagages par leurs propriétaires. En effet, il a été constaté que la préférence des commerçants des pays de ces deux régions africaines est d’accompagner leurs bagages. SEALINK en est exactement une approche de solution, parce qu’elle aura « à proposer des services de passagers et de fret ».
Les principes économiques solides de SEALINK s’expliquent par le fait que cette société veillera à ce qu’elle offre « des tarifs préférentiels en raison de sa flotte sûre et moderne dotée d’équipements de communication garantissant la sûreté des passagers à bord ». Quant à la technicité de son expertise, SEALINK rassure d’ores et déjà qu’elle « va copter un partenaire technique de renommée internationale pour gérer les itinéraires, la maintenance et d’autres aspects techniques » de ses activités.
« Nous avons beaucoup de matières premières que nous pouvons échanger ; un partage qui va aussi desservir les pays enclavés », a fait savoir Matar Drammeh, président de la FEWACCI qui a poursuivi en soulignant que « c’est le moment de commencer entre nous pour être plus compétitifs sur le marché commercial international ». Autrement dit, « nous voulons commencer entre nous, car le commerce génère la richesse qui, à son tour, crée de l’emploi, d’où le développement », a-t-il ajouté. « Si nous n’utilisons pas notre mer, les autres viendront l’exploiter à notre place », a-t-il dit. En ce qui concerne la gestion de SEALINK, elle sera confiée au secteur privé afin « d’éviter toute ingérence politique ».
Toutefois, le seul problème ou le seul défi de ce projet est la piraterie maritime qui fait parler d’elle ces derniers temps. Mais, sur ce point, l’opinion a été rassurée que l’Union Africain a mandaté tous les pays à lutter contre ce fléau à leurs niveaux respectifs.