Au lendemain de la campagne nationale de distribution des moustiquaires imprégnées en 2011, le principal partenaire le Fonds Mondial, a manifesté sa réserve et révélé que de graves dysfonctionnements ont entachés la mise en œuvre des activités.
Dans la mémoire des acteurs deux faits au moins sont restés gravés : la cacophonie qui a caractérisé la distribution des MILDA dans Lomé Commune ce qui a engendré près de 400 millions de Francs comme pénalité et la convocation manu-militari des directeurs régionaux et préfectoraux de la santé par le ministère de la santé d’alors où il a été demandé à certains districts de rembourser des dépenses inéligibles notées par le Fonds Mondial.
En somme, le système de santé était sorti par la petite porte dans l’organisation de cette campagne.
Depuis quelques mois, c’est officiel, une autre campagne est lancée pour 2014. Mais, un ralentissement semble s’imposer avec la saison des pluies qui balaie tout le pays.
Mais peut-on dire avec certitude que les activités de la nouvelle campagne ont bien démarré, vont bien se poursuivre et se terminer dans la grande sérénité ?
Inquiétudes et menaces
Sera bien malin et aveugle celui qui dira que tout a bien démarré et tout se passe bien dans le meilleur des mondes.
La première inquiétude et menace se porte sur les acteurs. Ce sont les mêmes. L’organisation se repose sur le même système avec tous ses égarements et faiblesses. Certes les leçons de la campagne 2011 sont connues, cependant qu’est ce qui donne la garantie que les acteurs en feront référence et application ? Rien.
Une autre grande menace sur cette campagne, est l’indifférence, la non appropriation que plusieurs observateurs notent au niveau de certains acteurs dans les communautés. Plusieurs acteurs ne se sentiraient pas très concernés par cette campagne, car, ils ne sont pas les organisateurs, ils n’ont aucun intérêt à tirer des activités. Ce sont les habitudes du système. Les gens s’engagent quand ils ont leur part.
Qui organise la campagne ?
Il est hautement important que la réponse idoine soit donnée à cette question. C’est le Fonds Mondial, le Bénéficiaire Principal Plan Togo, le Ministère de la Santé ou l’Etat Togolais ? L’unanimité autour de cette réponse, sera un grand détonateur pour la réussite de la campagne. A entendre les propos, à voir des comportements, il est manifeste que les différents acteurs touchés officiellement par les activités de la campagne, n’ont pas la même compréhension des responsabilités dans la réussite des activités. Selon un expert de santé publique, les activités de ce genre, sont organisées sous la souveraineté du pays, mais avec des responsabilités partagées entre certaines institutions. Il s’agit d’une activité d’intérêt national, à cet effet il revient aux institutions publiques de s’approprier les activités, d’exprimer leur leadership et d’œuvrer pour la réussite.
Si ceci est entendu, ce n’est plus alors une affaire exclusive de Plan Togo? Cette ONG Internationale a un engagement contractuel envers le Fonds Mondial et un engagement partenarial avec le Togo. Elle connait bien son rôle et le joue assez bien d’une manière générale depuis plusieurs années déjà. Objectivement, il revient à toutes les institutions publiques de s’affirmer et jouer leur participation. Car, ce sont elles qui sont avant tout redevables envers les populations togolaises.
Le bourbier de la distribution dans Lomé-Commune, la faible communication sur les préparatifs de la campagne et la mobilisation des populations, le système de payement direct mal vu et incompris par certains acteurs, la mise à l’écart des organisations de la société civile, sont entre autres signaux qui peuvent faire entorse au bon déroulement des activités de la campagne de 2014.
Une rencontre de tous les acteurs
Il urge que le Premier Ministre convoque une rencontre des acteurs touchés par les activités de la campagne. Elle aura pour objectif d’amener tous ces acteurs à avoir la même compréhension des enjeux de la campagne, de lever les dissensions et mobiliser chacun vers la réussite. Le Togo n’a plus droit à l’erreur.
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