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TOGO : Lâché par la France, décrié par l’opposition, Kofi Yamgnane, candidat sur fond de raquette électoraliste
Publié le samedi 2 aout 2014  |  Afrika Express


© Autre presse par DR
Le Franco-Togolais, Kofi Yamgnane député socialiste et ministre de François Mitterrand


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Recalé en 2010 par la cour constitutionnelle, Kofi Yamgnane a annoncé, le semaine dernière, sa candidature, par une interview accordée à un journal à Lomé, pour la présidentielle de 2015. Lâché par Hollande, haï par Sarkozy, décrié par l’opposition, le franco-togolais persiste et signe. Un cavalier-seul qui ne fait plus rêver. Mais qui va gagner de l’argent.


L’expérience de 2010 n’aura pas pour mérite de décourager Kofi Yamgnane dans sa quête et son obstination de briguer la magistrature suprême du Togo. Président du parti « Sursaut-Togo », l’ex-secrétaire d’Etat français de la gauche socialiste et d’origine togolaise, Kofi Yamgnane, a vu sa candidature rejetée par la Cour constitutionnelle lors de la course à la magistrature suprême en mars 2010.

Raison évoquée par l’instance que présidait Abdou Assouma, sa double nationalité franco-togolaise et l’incompatibilité entre son acte de naissance et son certificat de nationalité togolaise, de même que des « incertitudes sur son domicile officiel ». Cinq ans plus tard, alors qu’il crèche toujours chez un ami à Casablanca, centre-ville de Lomé, l’ancien maire breton revient à la charge.

Un premier candidat officiellement déclaré…


En 2015, le Togo organisera des élections présidentielles. Si le mois de mars reste celui de la tradition, aucune date n’est encore fixée et les potentiels candidats ne se bousculent pas encore. Certes au niveau du parti au pouvoir, il ne fait aucun doute sur la candidature de Faure Gnassingbé, au regard de la « comédie démocratique» à laquelle se sont livrés les députés de la majorité parlementaire de l’Union pour la République (Unir) le 30 juin dernier au parlement, repoussant à la saint glinglin toute réforme constitutionnelle. Le président sortant se représentera encore sans doute, comptant comme à son habitude sur » les fraudes massives et les irrégularités intentionnellement orchestrées » dénoncés à chacun scrutin présidentiel depuis la mort de son feu père, le dictateur Gnassingbé Eyadèma. La grande interrogation jusqu’à ce jour se pose dans le rang de l’opposition qui, comme à son habitude, laisse encore planer de sérieux doutes sur sa stratégie, se contentant pour le moment d’entretenir l’espoir sur une éventuelle « action commune » pour 2015.


D’un côté Agbéyomé Kodjo qui est devenu subitement modéré et a pris ses distances clairement avec ses amis d’hier, de l’autre Agboyibo, le renard de Yoto qui ne manque aucune occasion de négocier avec Unir, parti au pouvoir, alors que le Car (Comité d’Action pour le Renouveau), son parti mène une grande coalition, Arc-en-ciel, 2e entité de l’opposition togolaise. Par sa sortie médiatique en date du mardi dernier, M. Kofi Yamgnane est le premier homme politique à annoncer sa candidature à la présidentielle qui devra se tenir en mars 2015.

Qui est Kofi Yamgnane?

Né le 10 octobre 1945 à Bassar, au Nord du Togo , Kofi Yamgnane a fait ses classes préparatoires en Bretagne , avec l’aide d’un père missionnaire qui la repéré très jeune grâce à ses capacités intellectuelles. Marié avec Anne-Marie, une Bretonne professeur de mathématiques et père de deux enfants Amina, gynécologue obstétricienne et Kwame qui est ingénieur en informatique et directeur général adjoint, le natif de Bassar fut naturalisé en 1975. Ce qui lui permet de s’engager très vite dans la vie politique dans l’hexagone aux côtés du Parti socialiste (Ps).


En 1983, à l’âge de 37 ans, il est élu, avec le meilleur score, conseiller municipal à Saint-Coulitz, avant de devenir Maire de cette même commune en 1989, année ou , la France commémorait les 200 ans de sa Révolution. Véritable symbole de l’intégration réussie en France, le franco-togolais fut désigné en 1990, «Breton de l’année» par Armor Magazine et l’année suivante, il est nommé secrétaire d’État dans le gouvernement Édith Cresson, puis en 1992 dans le gouvernement Bérégovoy.


Au PS, après avoir été membre du Cerés, il rejoint le courant animé par Laurent Fabius et devient vice-président de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR). En 1993, il entre au Conseil national du Parti socialiste. Entre 1992 et 1997, il est conseiller régional de Bretagne. En 1994, il devient conseiller général du Finistère puis en 1997, il est élu député, siège qu’il ne retrouve pas en 2002. En 2001, il est réélu Conseiller général du Finistère et devient vice-président de l’Assemblée départementale, chargé des politiques de l’eau.


En octobre 2007, il annonce ne pas se représenter au terme de son mandat de conseiller général et pose sa candidature pour conduire une liste pour les élections sénatoriales dans le Finistère. Le 20 janvier 2008, Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Co-développement, annonce la création d’une commission chargée de réfléchir sur les questions constitutionnelles posées par la politique des quotas d’immigrés et dont Kofi Yamgnane serait membre. C’est nanti de ce poids politique qu’il débarqua en 2010 au Togo pour briguer la magistrature suprême.

Trébuchantes et sonnantes bretonnes pour Kofi


En 2010, alors qu’il n’a pas été candidat, il a réussi, avec son club de fans à mobiliser près de 700.000 euros selon une source comptable proche de lui. Ces détracteurs en ont déduit tout de suite qu’il se fait de l’argent sur le prétexte de sa candidature. Eric Bosc, diplomate français originaire de la Bretagne lui aussi a avait été expulsé du Togo peu avant le scrutin présidentiel à cause de « soutiens financiers réels à des partis d’opposition et notamment à Kofi Yamgnane » selon la note des Services secrets qui a motivé la décision du gouvernement.
Bosc aurait mobilisé, grâce à des hommes d’affaires bretons plus de deux millions pour Yamgnane. Certaines sources dignes de foi font cas même du fait que Vincent Bolloré, milliardaire breton avait en son temps mis la main à la poche alors que sa compagnie manutentionnaire était injustement mise en difficulté au Togo.


Ces quêtes ont d’ailleurs permis à l’ex maire socialiste non seulement de solder « des dettes personnelles auprès du Crédit Lyonnais » selon l’un de ses ex collaborateurs mais aussi de finir le paiement d’une modeste maison de campagne qu’il a acquise plusieurs années plus tôt. Faure Gnassingbé n’avait-il pas dit dans une interview à Jeune Afrique que cet homme venait voir son père qui l’aidait, avant de confier lors d’une rencontre avec des ressortissants Bassar», le président Eyadèma lui a toujours donné de l’argent ».


Pour le parti au pouvoir, les candidatures de Yamgnane ne visent qu’une seule chose, «racler de l’aumône et des soutiens financiers » à l’occasion. Difficile de dissiper ces soupçons quand on sait que l’intéressé n’a même pas osé se porter candidat aux législatives de 2013, « de peur de perdre » selon ses détracteurs de l’Anc, Alliance Nationale pour le Changement du principal opposant, Jean Pierre Fabre. Une chose est certaine, inconnu même dans la localité qui devrait lui servir de siège, Bassar, rejeté par l’opposition, critiqué par les réseaux français,Yamgnane a peu de chance de faire mieux que de minables scores du hasard. Encore que, dans l’ombre de Faure Gnassingbé où on craint toute candidature dans la partie septentrionale du pays, considérée comme fief naturel du parti au pouvoir, on murmure déjà « que sa situation de 2010 n’a pas encore été régularisée ». La suite promet de ne pas être facile pour le socialiste.
Braver les intimidations…


L’expérience de 2010, a sans doute permis au président du parti politique Sursaut-Togo, de mieux comprendre la sphère politique de son pays d’origine. Raison pour laquelle, pour cette deuxième tentative, le natif de Bassar entend braver ce qu’il qualifie de « toutes sortes d’intimidations« .

Voila ce qui annonce déjà les couleurs. Kofi Yamgnane, qui réside toujours en France et se réclame du parti socialiste français, redoute un éventuel blocage à sa participation au prochain scrutin, en raison du refus des autorités togolaises de mettre son certificat de nationalité en conformité avec son nouvel acte de naissance. Une erreur dont il n’est pas responsable et qui est au triste actif de l’état civil délabré et approximatif. Il entend entrer en campagne avec un projet de société pour le Togo et un système de gouvernement sur lesquels il n’a pas pour l’instant levé le voile. Les prochains jours nous édifierons plus alors qu’au sein de l’opposition, cet ancien ministre français est perçu comme « un obstiné impopulaire et arrogant » qui semble compter sur une France qui ne veut pas de lui.
Une obstination incompréhensible …


Eu égard à son parcours, le Bassar de France tient au beurre et à l’argent du beurre, « il risque de n’avoir ni l’un, ni l’autre » s’amuse un porte-parole de l’Anc. Bien connu au sein des socialistes de l’hexagone où il a été même ancien secrétaire d’Etat à l’Intégration sous François Mitterrand, le Président de Sursaut-Togo qui réside toujours en France et qui se réclame toujours du parti socialiste français, veut se faire roi dans son pays d’origine où il n’est ni socialement, ni politiquement enraciné.


Ses séjours sur la terre de nos aïeux se sont toujours déroulés dans des habitations que lui prêtent ses amis, comme si, si loin du Togo, il a du mal à affirmer son appartenance à une Nation qu’il a quitté depuis un demi-siècle. Le parti politique qu’il dirige n’a, selon les informations dont nous disposons, aucune structure locale et doit répondre de lui depuis son pavillon breton. S’il a réussi à bâtir chez lui une bibliothèque aux contenus en déphasage avec les besoins réels des populations de chez lui, il peut se targuer d’avoir offert à sa ville d’origine une fontaine d’eau courante vite tombée en panne. Malgré tout ceci, l’homme nourrit très sérieusement le rêve de devenir président d’un pays dont il n’a aucune connaissance des réalités quotidiennes.

Cette ambiguité laisse planer de sérieux doute sur les vraies intentions de l’ancien maire de Saint Couliz vis-à-vis de son pays d’origine sa personnalité en elle-même étant source de contrariétés. En 2010, l’ex président Français Sarkozy refusa de se prononcer sur son cas et a qualifié en privé sa candidature de « malhonnête ». » Il finit une carrière à Paris et reprend une autre à Lomé, quel génie ? » rit aux éclats Sarkozy.


Alors qu’une suspicion de corruption au Gabon l’a éloigné de François Hollande qui lui avait pourtant confié une partie de sa campagne, le-plus-togolais-des-socialistes veut être candidat contre tous. Pendant que l’opposition togolaise recherche un candidat unique, celui qui se réclame aussi de l’opposition est déjà candidat. Quelle alchimie ?

Mawulikplimi AMEGEE

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