Interview de Ourna Gnanta : « En ce moment précis de notre histoire, la candidature de Faure Gnassingbé s’impose, refuser de se présenter, c’est envoyer le pays vers le chaos »

Politique

Publié le samedi 2 aout 2014 | AfreePress

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- 26/4/2014

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Activités des partis politiques

Togo - Le 12 juillet 2014, à la tête d’un « grand » nombre de cadres que compte sa formation politique, David Ourna Gnanta a annoncé publiquement qu’il quittait l’Alliance de Dahuku Péré pour rejoindre comme celui-ci à la veille des législatives de juillet 2013, le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR).

Quelques jours plus tard, un communiqué de son ancien parti le désavoue et va jusqu’à juger sa déclaration comme étant un acte « hérétique » et « tendancieux ».

Que pense Ourna Gnanta, le désormais militant d’UNIR de cette information ? Dans un entretien exlusif accordé à l’Agence de presse Afreepress, l’homme pense que ces réactions sont celles de « bambins » et de « parvenus politiques ».
« Nous sommes face à un tournant important de l’histoire de notre pays, nous devons nous concentrer à jouer notre rôle pour la construction d’une future nation togolaise », souligne-t-il avant d’ajouter qu’en ce moment précis de l’histoire du Togo, la candidature de Faure Gnassingbé à la présidentielle de 2015 s’impose.

Afreepress.info : Le 12 juillet dernier, vous avez déclaré publiquement que vous quittiez l’Alliance, votre désormais ancien parti et que vous rejoignez l’Union pour la République (UNIR). Voici bientôt un mois, comment vous sentez-vous après ce changement de cap ?

Ourna Gnanta : Nous nous sentons entièrement à l’aise parce que nous avons, par notre acte, exprimé une réelle conviction face à la situation politique de notre pays. Nous avons par notre acte, saisi les signaux forts de changement que le président Faure Gnassingbé envoie vers la population. Nous avons aussi marqué notre fidélité à notre patron politique qui a très tôt tracé la voie.

Afreepress.info : Dites-nous, quel est l’accueil qui vous est réservé à l’UNIR ?

Ourna Gnanta : Une délégation de cadres a été officiellement reçue au siège de UNIR par le premier vice-président, une cérémonie d’intégration a eu lieu et nous sommes bien accueillis et nous serons bientôt sur le terrain pour mobiliser les populations dans la perspective des prochaines élections présidentielles.

Afreepress.info : Nous avons appris que le comité exécutif de votre ancien parti, l’Alliance vous a désavoués. Pour citer les termes du comité exécutif, votre declaration du 12 juillet, souligne-t-on, est « un acte hérétique et tendancieux qui n’engage que vous ». Que répondez-vous à cela ?

Ourna Gnanta : D’abord je n’ai pas connaissance qu’il y a un comité exécutif à l’Alliance. Depuis le congrès de 2009, nous avons un bureau exécutif, il n’y a pas de comité exécutif, premier élément. Deuxième élément, nous sommes très légalistes et dans notre déclaration, nous avons parlé au nom du groupe de cadres, en tout cas, plus de 48 sur les 60 que compte le comité politique. Nous avons parlé au nom de ce groupe-là. Il revient à chacun de tirer les conséquences juridiques de cette situation parce qu’en réalité, à partir du moment où le président du parti s’est positionné sur la liste UNIR, il aurait dû être remplacé 60 jours après. Passer ce délai, je ne vois pas encore qui légalement peut se prévaloir de prendre la parole au nom du parti. S’il y a des gens qui trouvent la légalité à continuer la lutte dans ce cadre, libre à eux, il ne me revient pas de me prononcer une fusion ou une dissolution de l’Alliance. Je suis légaliste et pour certains dont la réaction frise la malhonnèteté, je ne vends pas ma conviction politique. Je n’avais pas besoin d’attendre qui que ce soit pour qu’il négocie avec UNIR ou avec le chef de l’Etat ou avec un quelconque conseiller du chef de l’Etat. Nous avons répondu aux signaux forts de changement que Faure Gnassingbé a envoyés vers nous.

Si jamais le président de la République tente de ne pas vouloir se présenter, nous allons le contraindre à se présenter à l’élection présidentielle de 2015. En ce moment précis de notre histoire, sa candidature s’impose, refuser de se présenter, c’est envoyer le pays vers le chaos. Donc nous allons l’amener à se présenter et nous battrons campagne pour qu’il gagne.

Afreepress.info : Que devient alors l’Alliance après le départ de son président et de vous les cadres ?

Ourna Gnanta : Les textes disent long mais je n’ai pas le pouvoir aujourd’hui de prononcer ni la dissolution de l’Alliance, ni le ralliement de l’Alliance à UNIR, j’ai parlé au nom d’une grande majorité des cadres de l’Alliance.

Afreepress.info : Le comité exécutif dit aux militants et sympathisants du parti que votre acte est « maladroit, personnel, hérétique et tendancieux....C’est dire que vos amis d’hier n’apprécient pas votre geste

Ourna Gnanta : Rires. Demandez à ces personnes où se trouve leur base politique. Demandez-leur combien de fédérations de l’Alliance ils ont visitées, combien de meetings ils ont animés, combien de fois ils ont été candidats dans telle ou telle localité.

Ce n’est pas très important pour moi. Ce sont là des réactions de bambins. Nous sommes face à un tournant important de l’histoire de notre pays, nous devons nous concentrer à jouer notre rôle pour la construction d’une future nation togolaise.

Afreepress.info : Est-ce un acharnement contre votre personne ?

Ourna Gnanta : Ce sont des réactions d’enfants. D’ailleurs, ce n’est pas très important. Désormais, c’est le travail que nous allons faire pour aider à faire avancer le pays qui nous importe, pas les agitations de quelques parvenus politiques, je suis désolé.

Afreepress.info: Vous dites que vous allez amener Faure Gnassingbé à se présenter aux élections présidentielles de 2015 alors que pour les deux regroupements de l’opposition que sont aujourd’hui le Collectif « Sauvons le Togo » et l’Arc-en-ciel, il n’a plus le droit de se présenter.

Ourna Gnanta : Je ne sais même pas par rapport à quoi on peut dire que Faure Gnanssingbé n’a plus le droit de se présenter à partir du moment où les textes lui autorisent. Nous disons que sa candidature s’impose par rapport au travail qu’il a commencé et qu’il doit poursuivre. Nous allons poursuivre ce travail avec lui pour que ça aboutisse à un résultat pour que le terrain soit déblayé et que l’environnement politique change définitivement afin que la démocratie s’installe. Nous allons le lui imposer s’il tente de refuser.

Afreepress.info : Est-ce à dire que vous balayez d’un revers de main la préoccupation de l’opposition qui souhaite à ce qu’il y ait limitation de mandat présidentiel avec effet immédiat et que cela soit fait avant les élections présidentielles de 2015.

Ourna Gnanta : Je ne parle pas au nom de UNIR, je parle au nom d’un courant politique qui a rejoint UNIR et ce courant politique pense que Faure Gnassingbé est l’homme idéal pour diriger le Togo les 5 ans à venir.

Afreepress.info : Comment peut-on vous présenter aujourd’hui ? Vous étiez le chargé des adhésions au sein de l’Alliance, vous avez regagné le parti présidentiel. Sous quel titre on doit vous présenter.

Ourna Gnanta : La plupart de ceux qui sont à UNIR sont des militants. Au même titre, j’attends le travail que j’aurai à faire.
Afreepress.info : Vous n’avez pas encore de tâche au sein du parti présidentiel ?

Ourna Gnanta : Il y a seulement deux semaines que nous avons été officiellement intégrés. Pour l’heure, nous nous préparons à descendre sur le terrain pour mobiliser les populations. Nous attendons les autres tâches qu’on va nous confier.

Afreepress.info : Aujourd’hui, les deux importants regroupements de l’opposition sont en conclave depuis plusieurs jours et qui essayent de mettre sur pied des stratégies pour contrer votre candidat, le président Faure Gnassingbé. Quelle lecture faites-vous de cette démarche ?

Ourna Gnanta : C’est la démocratie qui est en marche au Togo. En notre temps, nous avons œuvré à chercher un candidat unique de l’opposition. Je l’ai dit la denière fois, c’est que demain, il y ait deux grands blocs politiques fondés sur des bases idéologiques au sein desquels il y a des courants politiques qui animent une vie démocratique très dynamique. La multiplicité des partis politiques dans notre pays n’a, à mon avis rien apporté à notre pays. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, on voit beaucoup plus d’amateurisme dans l’action politique, le petit communiqué qui est sorti en est une preuve. Il faut que l’action politique devienne plus sérieuse.

Afreepress.info : Il y a déjà Fabre qui a déclaré sur les antennes internationales qu’il est le candidat naturel de l’opposition. Du côté de l’Arc-en-ciel, il se murmure que Me Dodzi Apévon serait le candidat. Pour vous qui avez fait l’opposition avant de rejoindre le camp présidentiel, vous croyez que l’opposition arrivera un jour à dégager un candidat unique avant les présidentielles de 2015.

Ourna Gnanta : Avant de répondre à votre question, je tiens à relever un constat très appréciable que je fais par rapport à ma nouvelle formation politique. UNIR n’a pas de candidat naturel, c’est l’expression de la démocratie qui compte. Nous voulons pousser Faure Gnassingbé à être candidat, il n’a jamais dit qu’il est candidat, c’est très important pour notre démocratie. Pour le reste, s’ils arrivent à s’unir, bravo ! S’ils s’unissent ou pas, nous, nous gagnerons.

Afreepress.info : Certains journaux annoncent l’arrivée sur la scène politique d’un troisième larron, Alberto Olympio du Parti des Togolais, et que sa candidature fait déjà peur à Faure Gnassingbé.

Ourna Gnanta : Rires. Mon frère Togolais Alberto Olympio, je l’admire, il a eu un très bon parcours, ça fait la fierté des Togolais mais il aura l’occasion de connaître le Togo de Lomé à Cinkassé, c’est déjà une école pour lui. Les Togolais auront la chance de l’écouter, je lui souhaite bonne chance.

Propos recueillis par Telli K. / Mamifro Martin

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