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Togo : Problème des tecks à Tchaoudjo
Publié le dimanche 3 aout 2014  |  Togo News




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A qui profite le flou dans l’exploitation des tecks à Diborèda et Kpalada?

Les Villages de Diborèda et de Kpalada, à 25 Km de Sokodé en allant vers Ogouloudè traversent, depuis un temps, une série de coupes de tecks qui ne dit pas son nom. Dans ces localités, tout comme dans beaucoup d’autres d’ailleurs principalement dans la région centrale, des tecks ont été plantés par les populations aux temps coloniaux. Ceci a été fait soit en travaux forcés, soit en travaux rémunérés sous la direction du colon ou encore sur initiative propre des populations avec l’encouragement du colon qui y supervisait.


Ces différents champs de tecks ont fini par être baptisés tecks allemands. Le statut de ces tecks a toujours été un sujet polémique. Pour les uns, c’est une propriété des populations locales, pour les autres c’est un bien public. Au finish, les plantations reconnues comme du domaine public sont répertoriées et archivées aux services compétents. Pour celles considérées comme des biens publics, après exploitation, 15% des recettes reviennent aux populations locales. C’est ainsi que les populations de Kpalada ont assisté, malgré elles, à la coupe de leurs tecks comme appartenant au domaine public, mais celles de Diborèda ont conservé les leurs jusqu’à un passé récent. A un moment donné, les villageois, dans la recherche de sous pour achever les travaux d’une mosquée, ont voulu exploiter une partie de ces tecks dit allemands. Mais ils ont été accusés de n’en avoir pas le droit. Plus de quatre personnes seront gardées en détention à ce titre avant d’être libérées une semaine plus tard après versement d’une amende de 200.000 FCA. Après cet épisode, les vieux du village ont tenté vainement d’obtenir un permis d’exploitation. En fin 2013, une équipe d’acheteurs est venue pour négocier ces tecks et les vieux s’y sont opposés. Mais par après il sera demandé au chef de la localité de Diborèda d’apposer sa signature au bas d’un document qui autorisait l’exploitation de ce champ. Contre l’avis du chef qui a refusé sa signature, les arbres finiront par être abattus.


De sources bien informées, le préfet de Tchaoudjo a fait savoir aux villageois que ce sont des tecks de l’Etat et que leur part de l’argent leur sera gardé en banque pour les besoins éventuels de la communauté. Ce dernier a soutenu que dans de pareilles circonstances, les chefs et leurs entourages ne s’entendent pas dans la gestion de la part de l’argent qui leur revient après exploitation. Alors ils vont leur garder les sous à la banque. Si d’aventure le village est dans un besoin, il en fera usage. Ceci est normal, mais paradoxale que cela puisse paraître, personne, d’après nos sources, ne connait ni la banque en question et moins encore le numéro de compte, ni les détenteurs de la signature.

S’il est établi que les tecks appartiennent à l’Etat et que c’est seulement 15% qui reviennent aux populations locales, il n’y a pas de problème même s’il faut reconnaître que 15% est trop bas pour des populations qui ont gardé pendant des générations des plantations qui occupaient des terres qui auraient pu les servir. Il faut dire qu’il y a une portion qui appartient aux populations de Kpalada et de Diboredà, la coupe de cette portion a rempli 4 titans, celle appartenant seulement à ceux de Diborèda a rempli 6 titans. La particularité pour ces tecks qu’on attribue à l’Etat, ici, est qu’on demande au chef d’apposer sa signature pour permettre la coupe.


Primo, nos recoupements ont permis de savoir que ces tecks n’ont jamais été des tecks allemands, mais une plantation de la populations aux temps allemands et un vieux témoin qui a eu à y travailler nous a fait savoir qu’un colon a fouetté un villageois pendant les travaux et l’autre colon de lui demander de le laisser, s’ils ne veulent pas travailler c’est leur bien future et que ça appartient à leur communauté.


Secondo, nous avons pu découvrir que ces plantations ne sont pas sur la liste des plantations allemandes qui sont rentrées dans le domaine public et répertorié puis reconnues comme telle par l’Etat. Ce que nous disons peut se vérifier aux services compétents. Le ministère de l’environnement est une source plausible.


Enfin, après l’arrestation et la libération de certains des leurs, les populations de Diborèda ont entrepris des démarches pour obtenir des papiers qui leur permettent d’exploiter leur bien. Mais c’est à ce moment précis que les démarches contraires ont été entamées par ceux qui sont derrière l’actuelle coupe qui ne disent pas son nom. D’après nos informations, ce qui se passe dans ces localités est même une cuisine interne et le ministère compétent n’en est même pas informé. Si ces tecks sont vraiment aux villageois, qu’on leur laisse leur bien, sans quoi nous en sommes informés et nous donnerons toutes les informations contre les exploitants frauduleux au risque de laisser tomber des têtes. Les populations en sont très remontées et cette situation peut dégénérer après les morts consécutifs aux conflits fonciers dans les contrés voisines il y a quelques mois.



Le préfet de Tchaoudjo contacté, a fait comprendre à notre rédaction que, certainement, les villageois manquaient d’information. A la lecture de ce dernier, ce qui se fait est que les villageois mettent sur pied un comité qui sera responsabilisé par rapport à ce qu’il a appelé « ristourne de la coupe des tecks » dans leur ressort territorial. Ainsi, pour les réalisations communautaires, ces fonds qui sont souvent de 15%, selon le Préfet et le directeur régional des ressources forestières, de la somme versée par l’exploitant, seront utilisés. Mais selon le Préfet, de la coupe au versement de l’argent pour aboutir au versement de la ristourne aux villageois, il y a un temps qui doit passer. Et selon ceux dont nous avons été témoins dans certains milieux, même si ce comité venait à être mis en place, il faudrait qu’il soit prêt pour réaliser un projet communautaire avant que l’argent ne soit débloqué. C’est donc d’après ceux qui gèrent cette exploitation, une question d’information. Mais qui doit informer les villageois ? Tout porte à croire que les villageois doivent plutôt mettre sur pied le comité de gestion en question qui doit ouvrir un compte bancaire et aussi entreprendre un projet communautaire pour attendre cet argent. Les populations savent dorénavant quoi faire. C’est bien dit, mais à qui appartiennent les plantations ? En attendant une réponse, le directeur de l’ODEF, le préfet, le directeur régional des ressources forestières, le président de la délégation spéciale et les élus de la préfecture de Tchaoudjo doivent jouer à la transparence. De Kpalada à Diborèda, à qui appartiennent ces tecks ?
La tension est d’autant visible dans ces villages que, ces tecks dits « allemands » ne sont même pas les seuls qui inquiètent les populations. A côté de ce vieux teckerais emporté en grandes grumes dans 10 titans, il y a une autre génération de tecks, plus jeunes. S’ils n’ont pas pu obtenir les papiers pour les tecks dits allemands, celle qui est en coupe présentement est plantée après les allemands sur l’initiative des villageois eux-mêmes.


Ceux-ci disent disposer de tous les papiers nécessaires. La coupe de ces derniers tecks est en cours sans les populations. Celles-ci s’y sont opposées vainement et la coupe a présentement cours, information qui nous a été confirmée par des autorités forestières de la préfecture de Tchaoudjo.


Aussi bien pour la première que pour la seconde coupe, les villageois disent ne pas connaître le montant de la somme à verser par l’exploitant. Jusqu’ici, l’argent de la première coupe qui a été achetée par une femme qui se trouve être une fille à feu Eyadèma, donc sœur de Faure Gnassingbé, sous le couvert de certaines autorités de Tchaoudjo, n’est vu d’aucun habitant. Que cachent alors ces pratiques qui laissent les populations dans une ignorance totale de leurs droits ? A qui profite ce flou qui laisse les populations dans un désarroi total ? Que disent les élus de la préfecture ? Ce n’est que le début et nous y reviendrons largement.

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