Togo : L’autre « Olympio » lance les hostilités pour 2015

Politique

Publié le lundi 4 aout 2014 | Afrika Express

© aLome.com par Parfait
Le Parti des Togolais a tenu son 1er Congrès ordinaire au Grand Rex á Lomé. Un évènement qui a rassemblé du monde

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Présidentielle 2015 et joutes électorales

Désigné comme candidat de sa jeune formation politique, le Parti des Togolais (Pt) au sortir de son congrès tenu à Lomé ce 1er Aout, Alberto Olympio a animé ce samedi 2 août dans la capitale togolaise un grand meeting couplé de concert musical au stade de Kégué. Le nouvel homme de l’opposition togolaise a dans un discours à l’américaine, dressé un bilan alarmant et désastreux du pouvoir en place et a invité les togolais à le choisir pour un Togo nouveau et émergent.

Dans un stade de 30000 places rempli au trois quart, on voit crier « Gamesu bé nouwo na tro » (il est temps que les choses changent) des militants et sympathisants du parti des togolais arborés de t-shirts à l’effigie son président. Président omniprésent dans la communication du parti, avec une multitude d’affiches où trône son portrait, frisant un certain culte de la personnalité. Présomption dénoncée par un proche de Olympio qui crie qu’il s’agit de mettre en exergue un candidat ‘capable de tout changer ».

Dans les tribunes du stade vite transformé en géante salle de conférence, Alberto Olympio et ses acolytes mais aussi les cadres de son parti. A côté une multitude d’amis du parti venus de la côte d’ivoire, du Sénégal, du Ghana, de la France, de l’Allemagne pour soutenir une formation politique qui encore comme tous les autres promet le changement aux togolais.

La musique comme cerise…

Après plusieurs presque trois heures d’animation musicale avec des artistes togolais à l’instar d’Omar B, Almok, Yaovi Ketheti, Tâche Noire, qui ont fait vibrer la foule, Alberto Olympio va alors bien se faire voir sous les feux de projecteurs. Veste noire, cravate rouge tirée sur une chemise à la couleur blanche, l’homme au crâne rasé monte sous des cris d’ovation la grande estrade aménagée pour la circonstance. Place au grand discours. Pendant plus d’une trentaine de minutes, le cousin de Gilchirst Olympio (ancien chef de fil de l’opposition en disgrâce pour avoir fait alliance avec le parti au pouvoir) va sommer la foule d’un discours plus ou moins révolutionnaire.

« Aujourd’hui, vous êtes les acteurs de l’histoire, une histoire que nous écrivons ensemble, celle d’un peuple qui se libère, qui se lève contre l’oppression, contre la privation des libertés, et contre la discrimination. Cette histoire c’est celle de la déclaration universelle des droits de l’Homme, c’est celle de Patrice Lumumba, c’est celle de Thomas Sankara », d’après ces propos du prétendant président du Togo, son pays continue de subir la dictature d’un clan qui au pouvoir depuis presqu’un siècle, et que les Togolais doivent se lever comme Danton pour s’offrir une libération totale du joug d’un pouvoir despotique. Son adresse met alors à nue, les multiples problèmes de pauvreté, de santé, de chômage et d’économie sous lesquels croupissent ses concitoyens rencontrés au cours de ses récentes tournées sur toute l’étendue du territoire togolais.

Alberto, va rappeler les drames sociopolitiques d’Avril 2005, qui ont servi à imposer l’actuel chef d’Etat togolais, Faure Gnassingbé au peuple contre toute revendication populaire. « Je me souviens avec émotion de ce jour d’avril 2005, rappelle-t-il, où nous cherchons à nous protéger des tirs à balles réelles. Ce jour là, j’ai frôlé la mort, mais Dieu m’a épargné. Ce ne fut malheureusement pas le cas de plusieurs centaines de Togolais. »

Le message du numéro 1 du Parti des Togolais, a également abordé les questions liées aux réformes constitutionnelles et institutionnelles prévues par l’Accord politique Global (Apg). Selon lui le pouvoir de Lomé 2 en fait un « tour de passe passe ». Le gouvernement et sa majorité parlementaire se mettent d’accord pour ne pas être » s’indigne-t-il, en s’étonnant que le Togo soit le seul pays de la sous-région qui n’a jamais connu de l’alternance politique et qui ait encore des « institutions d’un autre âge ».

Et même si le pouvoir maintient le scrutin à un tour, Alberto Olympio affirme et rassure « nous les battrons dans les urnes, personne ne nous volera la victoire, pas cette fois-ci, plus jamais. »
De l’audace, encore de l’audace et toujours de l’audace. Il salue le courage et le patriotisme de l’armée togolaise et les invite à un sursaut patriotique. « (…) Aux militaires et aux gendarmes, je dis ne vous trompez pas d’adversaires, les ennemis du Togo ne sont pas ceux qui ont déposé les bulletins dans les urnes, et qui demandent simplement que le processus démocratique aille à son terme. Les ennemis du Togo sont ceux qui refuseront le verdict populaire, et qui tenteront de vous instrumentaliser à des fins purement politiciennes».

Un pari risqué mais loin d’être réussi

Juste après l’annonce de son meeting et concert au grand stade de Kégué, des doutes sur sa capacité de mobilisation ont surgi de partout, il semble ‘en sortir, comme il peut. C’est un «inconnu ». Un inconnu qui trouble le parti au pouvoir, Unir, au point où plusieurs de ses manifestations avaient été interdit fin avril dernier. Au rappel, un concert gratuit de ce même parti avait été annulé par la municipalité de Lomé sans motif le 27 Avril 2014.

Mais c’est quand même un pari réussi à la moyenne. Il suffit d’interroger quelques togolais à ce meeting et concert pour se rendre à l’évidence. « Vraiment, il a mobilisé, même si le stade n’est pas rempli au plein, en tant que nouveau parti, il a réussi » nous confie très content une dame venue à la manifestation.
Le parti des Togolais vient ainsi jeter les dés de la présidentielle de 2015, une élection de grands enjeux politiques pour l’avenir du Togo. Du côté de l’opposition, on se méfie d’un nouveau venu dont on sait très peu de chose set qui veut tout bouger. Avec les moyens, de gros moyens financiers. Plus d’un million de dollar pour les préparatifs du meeting ? Somme avancée par des sources concordantes mais non confirmée par le parti.

Eli Goka

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