‟J’ai appris avec stupeur le décès brutal de l’artiste de renommée internationale, Souleymane KOLY. Visiblement personne ne s’y attendait puisqu’il ne fut pas malade et encore moins alité ; ce qui nous aurait petit à petit préparé à l’inévitable. Comme une boucle, il s’est éteint en Guinée, sa terre natale où il entreprit, après avoir servi le Continent, d’ébaucher un travail de renaissance culturelle.
Souleymane KOLY fait partie des Africains qui ont su par leur génie propre, leur vision et la rigueur de leur travail, porté très haut le nom du Continent, ces vingt dernières années au moins. Il avait du Continent, une mémoire globale et ne s’est jamais contenté de son émiettement imposé par l’Histoire. Ses œuvres, dans leur contexte, dans leur composition, dans leur scénographie et dans leur expression embrassent systématiquement le Continent, convoquent ses faiblesses et dessinent ses espoirs. Il était sur tous les fronts et dans tous les pays. Toute l’Afrique de l’Ouest était son pays et sur sa vaste scène théâtrale, il était l’un des Maîtres incontestés.
Nous l’avions admiré à Niamey, nous l’avons connu à Lomé, nous l’avions vu à Abidjan.
A Lomé, alors Premier Ministre et à ma demande, il a conçu, réalisé et animé un spectacle haut en couleurs et de qualité qui a réveillé les flammes de l’indépendance, le 27 Avril 2006. Une fresque originale, hautement appréciée, qui a retracé devant le public togolais, son Histoire, de l’esclavage à la période coloniale et de l’indépendance à nos jours. Une occasion qui a permis de réunir de grands noms de la culture africaine en terre togolaise et de partager son savoir-faire avec les artistes togolais.
Nous garderons de Souleymane KOLY, un souvenir impérissable et nous ne serons sûrement pas les seuls. Nous exprimons à la troupe KOTEBA et aux GO qui en sont le rythme, nos sincères condoléances. A ses enfants, sa femme et sa famille, nous souhaitons du courage et leur exprimons tout notre soutien”.
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