Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Un pas, encore des hésitations, du flou, des pièges…
Publié le mercredi 6 aout 2014  |  icilome


© aLome.com par Parfait
Me APEVON ,lors d’un meeting du CST - AEC


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Sénouvo Agbota ZINSOU


Un pas, qu’est-ce que cela représente, quand on a un long parcours à faire, long, non pas par rapport à l’échéance, puisque, vous l’avez deviné, il s’agit de 2015, mais long par rapport à toutes les péripéties qu’on ignore encore totalement, et qui ne seront pas des moins difficiles à traverser ? Les Hébreux ont mis quarante ans à errer dans le désert de l'Égypte à la Terre Promise alors que, même à pied, quelques jours auraient largement suffi et ceux qui connaissent le récit biblique savent pourquoi. S’agissant de l’actualité togolaise, un pas signifie la désignation rendue officielle de Dodzi Apevon, comme candidat unique d’Arc-en-ciel, une coalition de sept partis politiques. J’aurais souhaité que ce chiffre sept soit chargé de son sens mystique de totalité, de perfection, d’essence divine.


Cela nous aurait pleinement rassurés, nous aurait définitivement mis à l’abri d’un maintien au pouvoir du clan Gnassingbé. Mais, hélas, sans jouer au devin, à l’apprenti sorcier, je vois un sept plus un, plus deux, plus trois…et cela, au fur et à mesure que les chiffres s’ajoutent aux chiffres, devient moins rassurant.

Mais en fait, le moins rassurant, les hésitations, c’est dans l’interview de Brigitte Adjamagbo-Johnson, la même où elle nous annonçait la bonne nouvelle de la désignation d’Apévon, que nous le décelons :

1° que dit l’autre grande coalition, le CST, de la candidature d’Apévon ? Réponse : les deux coalitions seraient en conclave. D’accord, pourvu qu’on ne nous annonce pas à la fin de ce conclave que la perfection ou même simplement l’harmonie n’est pas du monde de l’opposition togolaise et qu’il y aura bien Jean-Pierre Fabre. Peut-on encore en douter si on en croit ce Fabre lui-même, chef de file de l’opposition, autoproclamé candidat naturel ?


2° aurons-nous les réformes, normalement considérées par tous les opposants sensés comme incontournables pour avoir au Togo des élections équitables, transparentes, justes, tout ce que l’on veut…Réponse : on aura, on se battra pour, il faut qu’on ait, la communauté internationale veut, le peuple togolais veut… Lorsqu’une réponse prend cette allure-là, de « déjà entendu » et jamais réalisé, il vaut mieux comprendre ce qu’on n’a plus besoin d’apprendre, en souhaitant avoir mal compris parce que le miracle est possible. Donc, « le peuple togolais veut », c’est sûr. « La communauté internationale veut ». Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a toujours voulu. Loin de moi l’idée de dire qu’elle a toujours fait semblant de vouloir. Seulement, puis-je dire que son vouloir n’a pas le même sens que le vouloir du peuple togolais ? Je dis cela juste pour que nul, à la fin ne soit déçu ou « frustré » comme l’ambassadeur de France après le rejet par l’assemblée « nationale » du projet de loi portant réformes. Quant aux leaders de l’opposition eux-mêmes, ils veulent bien, je ne mets pas en doute leur vouloir…Seulement, il peut changer comme souvent. En tout cas, vouloir n’est pas forcément pouvoir chez nos leaders. Normal. Il faut reconnaître à chacun d’entre eux le droit d’avoir ses préoccupations, ses priorités, parfois au gré du vent qui souffle ( je ne les énumère pas ; de quel droit le ferais-je ?)

Toujours est-il qu’avec ces étapes-là à franchir : Jean-Pierre Fabre ou pas Jean-Pierre Fabre sur le chemin d’Apévon, ou vice versa, cela m’est égal, difficulté d’adéquation entre les différents vouloirs, ignorance des vents qui peuvent souffler un jour ou l’autre, nous ne sommes pas sortis de…notre désert avant l’échéance de 2015.
Maintenant, il faut y ajouter les Olympio, Gilchrist, Alberto ( Harry aussi, peut-être), non pas qu’ils soient à proprement parler des obstacles, le nom, même précédé de Sylvanus, si ce n’est pas Sylvanus le Grand ou Sylvanus tout court ou encore plus court Siva, ne dit plus rien aux mortels togolais. Certains militants de l’UFC commencent à demander à Gilchrist de se présenter… Peut-être, avant de répondre, va-t-il se demander lui-même combien de fois déjà il a eu la possibilité de devenir président de la République togolaise mais ne l’a pas été ( ne le voulait-il pas lui-même ou l’en avait-on empêché, je n’en sais rien ). Alors, cette fois serait la bonne, à condition que Faure Gnassingbé de l’UNIR s’efface devant lui, dans un « gentlemen’s agreement ». Mais, il me semble bien que Gnassingbé n’est pas gentleman. C’est là son moindre défaut, pour paraphraser La Fontaine. Ce qui resterait donc à Gilchrist, ce serait, soit de s’effacer devant Gnassingbé, soit d’entretenir le flou jusqu’au dernier moment ou de troubler le jeu en faveur de Gnassingbé. On est loin, en tout cas, concernant Gilchrist, de la « victoire, claire comme le jour » qu’il nous promettait avant 2010. Quant à Alberto (tout comme Harry d’ailleurs), je ne sais pas quoi en dire. Nous le connaîtrons peut-être mieux au prochain épisode. Et si, pour faire pendant à un Olympio, un Gnassingbé jaillissait subitement de l'ombre où l'a plongé un de ses demi-frères, comme dans un récit digne de figurer dans les mythologies les plus mouvementées?

Où donc avons-nous laissé Kofi Yamgnane, Agbéyomé Kodjo, Dahuku Péré ou encore un autre ? Tant de gens qui pourraient nous réserver un coup flamboyant et fracassant comme celui du FRAC de 2010 ? Avec ou sans l’aide de François…( non pas Hollande, mais Boko) !

C’est que la politique togolaise est l’une des choses les plus complexes au monde, réservant à ceux qui cherchent à la suivre, à la comprendre, des coups de théâtre, des coups montés. Encore mieux que des coups bas, des coups tordus, des coups dans le dos, des coups de force, depuis que la République fondée sur un coup d’État n’a pas pansé ses plaies.

Quelqu’un m’a demandé (je l’en remercie, car sa réaction entre vraiment dans le sujet du débat ), si je veux dire qu’on doive attribuer tous les maux du Togo au système RPT/UNIR. Sûr que je n’ai jamais dit cela. Le monsieur s’appelle Joseph. Mon ami Kodjo Epou lui a déjà répondu. Mais, je veux ajouter un mot à la réponse d’Antoine Kodjo Epou. En Afrique du Sud, à la fin de l’apartheid, on a mis en place une Commission de la Vérité et de la Réconciliation. Nous aussi, nous avons mis en place une Commission Vérité-Justice-Réconciliation. Avant la fin du régime Gnassingbé. Est-ce peut-être là la différence? Personne n’a dit qu’en Afrique du Sud, les Blancs, partisans de la discrimination raciale, seuls, aient tué, massacré, fait du tort aux Noirs, métis et autres non-Blancs. Mais, personne ne pourra soutenir que la cause principale de la violence en Afrique du Sud avant 1994, n’ait pas été la politique d’apartheid, la volonté d’une minorité d’être seule à exercer le pouvoir dans le pays, seule à disposer de l’essentiel des richesses.

Au Togo, qui niera que la cause principale de nos maux, du moins l'acte fondateur du système Gnassingbé, soit le coup d’État de 1963 ? Ce coup d’État criminel est générateur de tous les autres coups qui vont le suivre. C’est en vain qu’on essaie de cacher ses effets, les plaies qu’il a causées, refusant de regarder cette réalité en face. C’est même en vain que l’on cherche à faire remonter les actes de violence politique perpétrés au Togo à l’année 1958, en espérant noyer le crime fondateur du 13 janvier 1963 dans une mer de confusion. Comme nous aimons les confusions qui nous arrangent !

Tenez ! Un détail : par rapport à la Commission de la Vérité et de la Réconciliation de l’Afrique du Sud, nous avons le mot Justice en plus. Ne dites pas que ceux qui ont institué cette Commission au Togo, sont précisément ceux qui ont le plus peur de la justice et que c’est la raison pour laquelle les recommandations de la CVJR sont restées lettres mortes jusqu’à ce jour. C’est que nous aimons les mots au Togo. Nous en alignerions des kilomètres et des kilomètres, non seulement ceux des recommandations de la CVJR, mais aussi ceux des dialogues, des cadres informels ou permanents de dialogues, des accords etc., volontiers, à conditions que tout cela ne coûte rien, ne nous engage à rien.

Cependant, personne ne dit qu'au Togo, on irait pendre tous les auteurs d'actes de violence et leurs complices après la fin du règne Gnassingbé. Mais si on a mis en place une commission Vérité et le reste, ce qui relève d'un sentiment très noble, c'est, je suppose, à défaut d'atteindre la Vérité,dans le but au moins de l'approcher. Que dirons-nous donc, chaque fois qu'un pas effectué pour approcher la Vérité est aussitôt annulé, principalement par ceux qui ont peur d'elle, peur d'y perdre pouvoir, postes et privilèges, mais aussi par ceux qui peuvent, d'une manière ou d'une autre, tirer profit du mensonge?


Alors, les pièges? Il est normal que ce soit ceux qui ont peur de la Vérité qui les tendent. Mais ceux qui, jusqu'à ce jour, pour leurs intérêts personnels nous y poussent sont leurs complices, qu'ils soient nationaux ou étrangers. Un exemple : le statut de chef de file de l'opposition que revendique pour lui-même Jean-Pierre Fabre pour asseoir son autorité et sa position de candidat unique naturel de l'opposition, l'a-t-il trouvé tout seul? La notion circulait déjà il y a vingt ans avant que je quitte le Togo, dans les milieux diplomatiques occidentaux. Un titre, comme nous les aimons, qui peut bien servir le régime plus que l'opposition. Fabre a écrit à Gnassingbé pour obtenir des réformes. Celui-ci lui a répondu que les réformes se feront à l'assemblée « nationale ». Au bout du compte, après tous les coups, qui a gagné dans ce jeu-là?

Et qui nous convaincra que, vu les circonstances dans lesquelles la chose a été faite, les dernières élections législatives n'aient pas été un piège pour l'opposition togolaise? D’autres pièges ? Par exemple, les élections locales. Nous sommes en août 2014 : que ferons-nous si en octobre ou novembre 2014, ou même janvier 2015, le prince Gnassingbé nous offre les locales, ou les sénatoriales en février ou mars 2015, puisque nous les réclamions aussi, à cor et à cri, sans plus les obtenir que les fameuses réformes, depuis qu’il en a lancé l’idée dans son discours de fin de l’année 2013 ? La ruée de l'opposition vers les locales ou les sénatoriales pour mieux perdre les présidentielles! Vivement !

Que les mêmes continuent de tendre les pièges, les mêmes d'y tomber et de nous y entraîner avec eux, par bêtise, faux calculs, intérêts...et nous errerons encore dans le désert quarante ans, quatre-vingts ans...









 Commentaires