Sommet USA-Afrique : L’opinion togolaise ne croit pas à un miracle américain, mais parle d’une nouvelle formule pour piller l’Afrique

Société

Publié le mercredi 6 aout 2014 | icilome

© AFP par Brendan SMIALOWSKI
Sommet Etats Unis - Afrique : Arrivée des chefs d`états à la Maison Blanche pour un dîner de groupe
Mardi 5 Aout 2014. Etats-Unis, Washington. Arrivée des chefs d`états à la Maison Blanche pour un dîner de groupe pendant le sommet des Chefs des USA Afrique à Washington. Photo : Faure Gnassingbé

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Sommet Etats-Unis - Afrique (Août 2014)

Togo - "Du n’importe quoi pour nous les africains. Qu’est-ce que les USA font pour l’Afrique si ce n’est pas, s’imposer aux Nations Unies, prendre des résolutions pour venir tuer les gens. Je cite le cas du Guide Lybien, Moumar Khadafi". C’est sur cette réaction très virulente que, Roméo, jeune étudiant à l’Université de Lomé a répondu quand nous lui avons tendu notre micro. Objectif, avoir son avis sur les retombées du sommet USA-AFRIQUE pour le Togo par exemple. Très furieux, l’homme n’a pas voulu nous écouter.

Foutez nous la paix, nous -a-t-il lancé avant d’ajouter que, tout compte fait, c’est un rendez-vous pour reconfirmer les dirigeants qui veulent changer leur constitution pour se représenter à loisir aux élections dans leur pays.

"La main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit. Aussi longtemps que l'Afrique ne fera confiance en ses propres capacités pour faire son propre développement, il en sera ainsi, malheureusement. Les potentiels sont pleins, mais pas de confiance pour les essayer", écrit sur sa page facebook, Adry Bonchemin, journaliste et syndicaliste à la fois. Ces réactions, on peut les multiplier.

Au sein des journalistes, la réaction est pareille. Lors d’une émission interactive sur une radio privée de la place ce mardi 5 Août 2014, ils sont nombreux les auditeurs à ne pas croire à un miracle américain et surtout des retombées positives du sommet USA-Afrique. Certains auditeurs vont jusqu’à pointer du doigt, Barack Obama, d’être celui-là qui encourage les dictateurs à rester au pouvoir.

Si c’est un sommet pour dire au président Faure Gnassingbé de procéder aux réformes exigées par son opposition, là, merci Obama, mais, si c’est un sommet pour leur parler des potentialités de leur jeunesse, ils le savent déjà. Pas besoin de leur rappeler, a laissé entendre un auditeur.

Le Sommet USA-Afrique a débuté à Washington le 04 Août dernier. Environ une cinquantaine de dirigeants africains prennent part aux discussions. Au Togo, la délégation togolaise a à sa tête, Faure Gnassingbé. Dès lundi déjà, le chef de l’Etat du Togo avait animé en anglais un débat, moment au cours duquel, il a abordé les questions liées à l’environnement.

Le thème du sommet est intitulé "Investir dans la prochaine génération". Ce qui explique la position ferme des jeunes togolais face au sommet, vient justement du fait que, les chefs d’Etats africains ont l’esprit comme si, c’est maintenant que la jeunesse est là.

Dans beaucoup de pays africains, malgré les atouts et les potentialités dont regorgent chaque pays, la jeunesse semble le dernier souci de leur dirigeant. On les utilise seulement que dans les grands moments des élections, confie Georges, un membre d'une Ong, membre de la société civile.

Des promesses, les chefs d’états africains en font à leur jeunesse. Mais rien. Et la plupart d’entre elle est prête à braver la mer à la quête d’un eldorado.
Marcel Codjie

"J'ai honte que nos chefs d'état vont tous en Amérique pour y recevoir des leçons de la démocratie et de la bonne gouvernance car ils n'ont rien compris de ce sommet. C’était une manière a Obama et a Kerry de les attirer vers les USA pour des cours de civisme ou de démocratie", peut-on lire sur sa page facebook, de Marcel Codjie.

Rappelons que, le Forum se concentre sur US engagement du secteur privé en Afrique dans les domaines de la finance et de l'investissement en capital; infrastructure; et l'énergie; l'agriculture; biens de consommation; et de l'information et de la communication.

Les dirigeants africains vont s'engager avec les dirigeants d'entreprises des deux côtés de l'Atlantique pour participer à des conversations sur les réussites et les solutions pour accroître les échanges et les investissements en Afrique. Le président Obama va participer à la conversation avec les directeurs généraux et les chefs de gouvernement des États-Unis et d'Afrique

Les autorités américaines à propos du sommet US-Africa, estiment qu’il s’agit aussi de faire "progresser les objectifs de l'administration en matière de commerce et d'investissement en Afrique et mettre en évidence l'engagement des Etats-Unis envers la sécurité de l'Afrique, le développement de la démocratie et de ses habitants".

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