Les dernières évolutions de la fièvre à virus Ebola ne cessent de répandre au sein de la population togolaise, paniques et angoisses constantes, laissant ainsi place à une situation de paranoïa généralisée. Après la fausse alerte de la semaine dernière à la gare d’Agbalépedo, de nouvelles rumeurs faisant cas d’un probable cas, circulent de nouveau, à Lomé et à Anié. Une véritable psychose gagne la population…
A la suite du premier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), un autre, publié le 31 juillet dernier, confirme l’extension de la fièvre à virus Ebola. Dans la sous région ouest africaine, angoisse, panique et, osons le dire, psychose sont devenues le quotidien des paisibles populations. Si en Sierra Leone, en Guinée et au Nigeria, des cas confirmés de la fièvre Ebola sont déclarés par les premières autorités de ces pays respectifs, le Togo peut se féliciter, jusqu’à ce jour, de faire partir officiellement des pays de l’Afrique de l’ouest n’ayant pas encore été touché. « Une bonne nouvelle » qui ne rassure pas pour autant les populations togolaises. Inquiétée par les dernières nouvelles sur l’évolution de cette fièvre, et sans doute à la faveur d’un déficit de communication, une véritable psychose s’installe au sein de cette population. Les cas supposés d’Ebola sont annoncés un peu partout dans la capitale et à Anié, une localité située au nord Lomé. La réaction des autorités se fait toujours attendre.
Une véritable psychose…
Le dimanche 27 Juillet, soit une semaine après avoir appris qu’un nigérian, qui mourra plus tard d’Ebola, ait transité par Lomé, les riverains de la gare routière d’Agbalépedo, avaient cru à la fin de leur existence après qu’un « sujet de 44 ans de nationalité béninoise » ait présenté des signes cliniques semblables à ceux de la fièvre Ebola. « Une température de 37 degré sans fièvre, une hypertension artérielle à 15/12 au bras droit et 15/11 au bras gauche et un saignement au nez » renseignait le lundi 28 Juillet, sur les ondes de la télévision nationale le Secrétaire général du Ministère de la santé Dr. Gado Agarassi Napo-Koura qui a tout de même pris la peine de rassurer qu’il s’agissait « d’une fausse alerte » car « il n y a pas d’ éléments qui permettent d’en faire un cas suspect. Dans la foulée, le chef du gouvernement togolais Arthème Ahoomey-Zunu inaugurait le centre d’isolement des malades d’Ebola au Centre Universitaire hospitalier du Campus et rappelant au passage, a qui veut l’entendre, que « le gouvernement a pris toutes les dispositions pour lutter efficacement contre cette maladie ».
Mais face à ces nouvelles, pourtant très rassurantes, la population affiche une méfiance totale. D’ailleurs cette population dans sa grande majorité, n’a jamais fait confiance à ce régime depuis des décennies. Passons !!! De tout ce que racontent les autorités, la population ne semble avoir compris qu’il fallait faire preuve de vigilance et d’appeler le 111. Ces derniers jours, et en l’espace de deux jours, et pour trois (3) fois ce numéro spécial a sonné. Deux appels en provenance de Lomé et un venant d’Anié. Nos différents recoupements nous ont permis de comprendre que pour ces trois cas, il s’agissait que des individus qui crachaient du sang. C’est dire à quel point la population ne fait plus preuve de discernement quand il s’agit de détecter les vrais signes cliniques de la fièvre Ebola. Pour l’un des supposés cas à Lomé, de source digne de fois nous avions appris que les riverains « se sont tout simplement mis à détaler devant un sujet ». C’est dans cette fuite que « quelqu’un a eu l’idée de composer le 111 » poursuit cette source. Cela exprime à quel point la psychose est générale au Togo ces derniers jours.
Les togolais ont le vaccin contre Ebola…
Là ou, jusqu’à présent la science semble avoir échoué, le Togo, mieux les togolais semblent avoir trouvé la solution. Depuis ce matin, une nouvelle est en train de faire le tour de la capitale et des villes de l’intérieur. « Une cousine a moi m’a appelé tôt ce matin pour me dire de tout urgence de me doucher avec de l’eau chaude salée mélangé avec de l’oignon » a confié ce matin au cours d’une discussion informelle, a afrikaexpress, Mélanie, mère de 3 garçons vivant à Totsi, le quartier de résidence de l’international togolais Emmanuel Shéyi Adébayor. Nous étions loin d’imaginer que cette nouvelle, mieux ces consignes avaient déjà fait le tour de la capitale. Une source digne de fois aussi nous a confirmé que ce matin dans son quartier à Adidogomé « un homme circulait avec une mégaphone à la main et demandait à la population de se doucher avec de l’eau chaude salée». En un mot, et on ne sait par quelle magie, le togolais a trouvé un «vaccin efficace» contre le virus Ebola. Il ne s’agit que de supputations dépourvues de tous fondements scientifiques.
Depuis son apparition, il y plus de trois décennies, la science moderne se cherche toujours face à ce virus. Le dernier bilan de l’Oms fait état de plus de 900 morts.
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