L’office togolais des recettes qui remplace désormais l’ancienne formule des impôts et des douanes est une trouvaille du régime de Faure Gnassingbé dont le but, dit-on, est d’améliorer substantiellement le niveau de collecte des ressources de l’Etat.
Son crédo repose en principe sur la transparence dans la mobilisation des ressources de l’Etat.
Mais à peine cet OTR est-il en train de s’installer que l’on s’aperçoit que ses meneurs cultivent plus d’opacité et d’injustice qu’autre chose.
Les faits que nous allons dénoncer à l’instant, relèvent fondamentalement du département des impôts dont le commissaire est Adoyi Essowavana nommé récemment par décret présidentiel.
En effet, alors que le projet de reploiement du personnel de l’OTR a été dûment confié au cabinet Crown Agent, le commissaire Adoyi, un activiste chevronné de UNIR, a trouvé la formule alchimique de modifier de fond en comble, tout le travail professionnel abattu par ce cabinet de renommée internationale.
Selon nos informations, c’est à partir de son ordinateur personnel que le commissaire aux impôts a littéralement modifié les données du personnel redéployé aux impôts.
C’est ainsi que l’on note dans le nouvel arrêt redéployant le personnel des impôts, des incongruités impardonnables relevant de l’injustice et des règlements de comptes personnels que beaucoup reconnaissent à Adoyi Essowavana.
Le premier fait remarquable reste le favoritisme criard dont le commissaire aux impôts vient de manifester au profit de certains agents qui lui sont assez proches.
Alors qu’il est question de redéployer des gens selon leurs diplômes et qualifications professionnelles, le commissaire a placé plutôt ses « éléments » à des grades et postes qui sont sujets à caution.
Exemples : 1-Nondowou Mamessilé titulaire d’une licence en sociologie est nommée égent chargé de contrôle avec le grade 3 alors même que beaucoup d’autres agents disposant du même diplôme n’ont pas été redéployés sous prétexte que leur diplôme n’est pas en adéquation avec les charges de l’OTR. En quoi une licence en sociologie serait-elle plus adéquate qu’une maîtrise en gestion de développement par exemple ?
2-Amados Kjoko Kodjo Dédéto, titulaire d’un BTS en gestion des collectivités locales est nommé agent chargé de la gestion des déclarations avec le grade 3.
3-Apeviwotowu Amin, titulaire d’un BTS en secrétariat de direction est nommé agent sénior chargé de la gestion des déclarations avec le grade 4. Un vrai scandale !
4-Bawa Rachidaton Touré niveau BEPC plus formation en bureautique au 18 mai 2009 est nommé agent chargé de la gestion des déclarations avec le grade 3.
5-Dikeni Mandjadja, BTS en commerce international est nommé agent chargé des impôts fonciers et autres impôts et taxes avec le grade 3.
6-Ekpétchou Yao Bosso qui n’a que le diplôme d’Etat d’agent de promotion sociale est nommé agent chargé d’Assiettes avec le grade 2.
7-Kpekpassi Manissirou, titulaire d’un BTS en comptabilité et gestion se retrouve comme agent sénior chargé d’Assiettes avec le grade 4 alors qu’au même moment d’autres qui sont titulaires d’une maîtrise ou d’un DESS en gestion se retrouvent avec le grade inférieur.
8-Mlle Koussawo Ayoko Sika Sénam titulaire d’un DUT en finances et comptabilité est nommée agent sénior chargé de la gestion des déclarations. La raison à ce niveau reste que son époux est Tchodiè Kokou, actuel commissaire chargé des services généraux qui brille déjà par une certaine forme d’arrogance et de mépris à l’égard de beaucoup d’agents.
Au regard de ces nominations, il y a lieu de s’interroger sur la place réelle du BTS dans le système de classement du personnel.
JPEG - 55.7 koEn réalité, le BTS n’équivaut pas à la licence, mais l’on constate dans le redéploiement que la plupart de ceux qui sont titulaires d’un BTS sont nommés soit dans des grades 3, 4, ou même 5 alors que d’autres, avec un niveau Maîtrise en économie et en gestion sont laissés dans le grade 3.
Un autre cas encore plus frappant, Mme Ségbala Abra, titulaire d’une capacité en droit est nommée agent chargé d’Assiettes avec le grade 3.
Il y a par ailleurs d’autres cas où, des titulaires d’un simple BAC ont été nommés agents chargés des enquêtes avec le grade 3 alors qu’ils sont classés agents permanents dans la fonction publique.
Pire, alors que le commissaire aux impôts, Adoyi Essowavana avait fait une tournée pour soutenir auprès du personnel que le déploiement ne concerne pour l’instant que les agents fonctionnaires, l’on retrouve dans la liste du personnel redéployé, beaucoup d’agents contractuels avec des grades alléchants, pendant que d’autres sont systématiquement laissés sur le carreau.
C’est le cas notamment de Kerim Souwalaye titulaire d’une maîtrise nommé chef section recouvrement avec le grade 5.
Nekere Djalilou se retrouve également chef section immatriculation avec un BTS en informatique alors qu’il n’était au départ qu’un contractuel.
Encore plus scandaleux dans la répartition du nouveau personnel de l’OTR, le cas de 12 inspecteurs des impôts qui avaient été sanctionnés par un arrêté ministériel qui les reconnaissait coupables d’un acte de corruption dans la vérification de CAP-Togo.
Ceux-ci ont dûment redéployés à des postes stratégiques dans l’OTR alors même qu’ils sont connus de tous comme étant des agents véreux, corrompus et donc dangereux pour l’économie nationale.
Pendant ce temps, tous ceux qui se sont sentis lésés et trichés dans cette nouvelle répartition et qui ont réclamé ont été littéralement rétrogradés.
Comme quoi, sous les nouvelles autorités de l’OTR, il ne faut jamais oser réclamer justice surtout lorsque vous n’avez pas de bras longs qui puissent vous appuyer dans votre réclamation.
Le discours de la transparence, de la compétence n’est que théorique, bien loin de se matérialiser dans l’empire de Adoyi et de Tchodié.
Mais au final, qui trompe qui dans tout ça ? Où est donc cette tolérance 0 et cette supposée promotion de la compétence et de l’efficacité dans la gestion de l’OTR ?
Décidement, aucune initiative, aucune réforme de taille ne peut vraiment aboutir avec le pouvoir actuel tant il est truffé de petits hommes totalement versés dans le favoritisme, l’à-peu-près et l’approximation….