Prenant la parole vendredi à l’occasion de la réunion à Lomé du comité technique spécialisé Agriculture, Environnement et Ressource en Eau de la Cédéao, le Premier ministre, Arthème Ahoomey-Zunu (photo), a rappelé l’engagement du Togo de faire du secteur agricole le socle du développement.
La production agricole connaît une croissance annuelle moyenne de 3,7% pour une moyenne mondiale de 2,21%. La prévalence de la sous-alimentation a diminué de 44% depuis 1990, même si des dizaines de millions de personnes restent encore sous-alimentées, a rappelé le chef du gouvernement. Toutefois, il a relevé l’insuffisance des ressources financières consacrées par les gouvernements à l’agriculture qui fournit pourtant les moyens d’existence à plus de 75% des populations d’Afrique de l’Ouest.
Dès lors, l’engagement pris par les Chefs d’Etat et de Gouvernement à Maputo en 2003 d’allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture pour réaliser 6% de croissance agricole annuelle s’impose avec insistance.
Cependant, certains Etats ne sont pas en mesure d’allouer ces fonds en raison de facteurs endogènes et exogènes.
M. Ahoomey-Zunu a déclaré que le développement agricole, alimentaire et nutritionnel était un enjeu capital pour l’Afrique en général et pour le Togo en particulier où, l’agriculture occupe plus des 2/3 de la population et fait vivre près de 80% de Togolais. Elle reste la principale source de croissance économique du pays. Raison pour laquelle le gouvernement a mis en œuvre le Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA).
Voici l'intervention du Premier ministre
Je voudrais, avant tout propos, vous souhaiter, au nom du Président de la République togolaise, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, au nom du Gouvernement et en mon nom personnel, la cordiale bienvenue en terre togolaise.
Notre pays, le Togo, s’honore d’accueillir à Lomé la réunion du comité technique spécialisé Agriculture, Environnement et Ressource en Eau de la CEDEAO qui place le secteur agricole dans son véritable rôle de moteur du développement économique et social.
En répondant à l’invitation de la Commission de la CEDEAO, vous renouvelez l’engagement de vos pays respectifs à faire du secteur agricole le socle du développement dans notre espace communautaire. Soyez-en vivement remerciés et sentez-vous à Lomé comme chez vous.
Monsieur le Commissaire Représentant le Président de la Commission de la CEDEAO,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Le Pacte régional de partenariat pour la mise en œuvre de la politique agricole des États de l’Afrique de l’Ouest et du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine en Afrique de l’Ouest (ECOWAP/PDDAA) a été signé le 12 novembre 2009 lors de la Conférence internationale sur le financement de la politique agricole régionale. Depuis lors, des actions encourageantes ont été posées dans chacun de nos pays respectifs. La production agricole connaît une croissance annuelle moyenne de 3,7% pour une moyenne mondiale de 2,21%. La prévalence de la sous-alimentation a diminué de 44% depuis 1990, même si des dizaines de millions de personnes restent encore sous-alimentées.
Les récentes crises alimentaires qui ont secoué le monde, ces dernières années ont mis en nu l’insuffisance des ressources financières consacrées par les gouvernements à l’agriculture qui fournit pourtant les moyens d’existence à plus de 75% de nos populations.
En effet, la part de l’agriculture dans l’ensemble de l’Appui Public au Développement est passée d’environ 22% selon les pays en 1980 à 3,8% en 2006 ; les mêmes tendances sont observées dans nos budgets nationaux. Cette situation a nécessité dans notre espace une réorientation politique en faveur d’un accroissement des investissements à court, moyen et long termes dans ce secteur, afin de relever efficacement les défis de l’insécurité alimentaire qui secoue la sous-région. C’est le lieu de saluer les efforts de la CEDEAO à travers ses multiples initiatives dans ce cadre.
Mesdames et Messieurs,
L’engagement pris par les Chefs d’Etat et de Gouvernement à Maputo en 2003 d’allouer au moins 10% du budget national à l’agriculture pour réaliser 6% de croissance agricole annuelle s’impose dès lors avec insistance.
Malheureusement des facteurs endogènes et exogènes à nos pays ne rendre effectif ce noble engagement dans tous les pays. Ainsi, toutes les actions engagées par nos institutions pour conduire le processus d’intégration et de développement économique sont les bienvenues. Les crises alimentaires aggravées par les effets des changements climatiques nous rappellent à suffisance que la situation est grave. La vulnérabilité des populations aux chocs conjoncturels est amplifiée par la fragilité des systèmes de vie. Le corollaire de ces chocs est la fragilisation de la base de ressources sur laquelle s’appuient les ménages pauvres pour assurer leur sécurité alimentaire. Il nous faut réagir vite. Je me réjouis donc de la tenue de cette réunion qui doit permettre d’abord la concrétisation des mécanismes communautaires de solidarité pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des pays membres ;
- ensuite le renforcement de la constitution des stocks de sécurité alimentaire ;
- et enfin la meilleure gestion de la mobilité des troupeaux et la prévention des conflits entre agriculteurs et éleveurs, etc.
Nos efforts doivent simultanément : (i) apporter une réponse à très court terme aux populations menacées ou victimes de la faim, (ii) sauvegarder les moyens d’existence des ménages et éviter les stratégies de survie qui obèrent l’avenir et (iii) contribuer à réduire la vulnérabilité des ménages et renforcer leur capacité à affronter les chocs ultérieurs.
Monsieur le Commissaire Représentant le Président de la Commission de la CEDEAO,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,
Le développement agricole, alimentaire et nutritionnel est un enjeu capital pour l’Afrique en général et pour le Togo en particulier où, l’agriculture occupe plus des 2/3 de la population et fait vivre près de 80% de Togolais. Elle reste la principale source de croissance économique du pays.
Vu ce rôle stratégique pour notre pays, plusieurs initiatives ont été prises depuis 2007, pour accélérer les progrès vers l’atteinte de l’OMD 1.
Ainsi, pour faire face à la sévère crise alimentaire des années 2007 et 2008, le Gouvernement togolais a élaboré une Stratégie de Relance de la Production Agricole (SRPA) pour lutter contre la vie chère. Cette stratégie, élaborée sous l’impulsion du Président de la République, a permis d’apporter des réponses structurées d’urgence pour renforcer les capacités productives des ménages vulnérables. Le ministère de tutelle a été restructuré autour d’une dizaine de directions techniques et d’institutions autonomes de mission. Après les réponses d’urgence, le ministère s’est doté d’un Programme national de sécurité alimentaire (PNSA) qui a évolué en Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA), afin de définir une vision à moyen terme lui permettant de s’attaquer aux différentes dimensions de la sécurité alimentaire.
Profondément préoccupés par la crise alimentaire et nutritionnelle sévère qui touche aujourd’hui certains pays de la sous-région, nous apprécions à juste titre la stratégie d’intervention de la CEDEAO axée sur :
(i) le renforcement des capacités de coordination, d’intervention et de suivi des dispositifs nationaux de préparation et de gestion des crises alimentaires ;
(ii) la mobilisation de la communauté internationale pour soutenir les campagnes agricoles, notamment la fourniture de semences et autres intrants ;
(iii) l’accélération de la mise en place des plans d’investissements agricoles dans les pays pour apporter des réponses plus structurelles à la sécurité alimentaire.
La volonté politique de faire de l’agriculture togolaise le fer de lance du développement économique et social est plus que d’actualité, eu égard aux résultats réconfortants notamment dans la fourniture d’intrants aux paysans (engrais, semences et produits phytosanitaires), l’appui technique d’accompagnement aux producteurs, la mécanisation agricole et la commercialisation des produits vivriers. Nous sommes fort déterminés à maintenir cette dynamique.
Depuis quelques campagnes agricoles, le Togo est exportateur net des céréales, surtout de maïs. Ceci dénote de la justesse de vue du Président de la République et du Gouvernement qui s’était engagé, depuis juillet 2009, à apporter sa part de soutien politique et financier à la mise en œuvre de cet ambitieux programme qu’est le Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA).
C’est le lieu, pour moi, d’adresser, au nom du Gouvernement togolais, nos sincères remerciements au Président de la Commission de la CEDEAO, aux partenaires techniques et financiers et à tous ceux qui, œuvrent à l’opérationnalisation du PNIASA et à la réalisation de la vision agricole commune de notre communauté régionale.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Le Togo s’honore particulièrement d’abriter l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA), dont nous venons de dévoiler la plaque, et le Fonds Régional pour le Développement de l’Agriculture et de l’Alimentation (ECOWADF), deux instruments indispensables à la mise en œuvre de l’ECOWAP dans notre région. Le Gouvernement togolais ne ménagera aucun effort pour accompagner ces deux institutions dans leur fonctionnement.
Je voudrais, pour terminer, réitérer mes félicitations à l’ensemble des partenaires techniques et financiers pour des efforts complémentaires qu’ils voudront bien deployer à nos côtés, dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies d’intervention pour la consolidation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays.
C’est sur ce plaidoyer que je déclare ouverts les travaux de la conférence des ministres du comité spécialisé, agriculture, environnement et ressources en eau des pays membres de la CEDEAO.