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Interview de Alberto OLYMPIO, Président du Parti des togolais « Le soutien du peuple togolais est ma plus grande richesse et nous voulons faire ce que le régime n’a pas fait en 50 ans»
Publié le mercredi 13 aout 2014  |  Afrika Express


© aLome.com par Parfait
Le Parti des Togolais a tenu son 1er Congrès ordinaire au Grand Rex á Lomé. Un évènement qui a rassemblé du monde. Alberto OLYMPIO, le Président du parti.


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Il est jeune et à la quarantaine arrondie, il a tout, sinon plus que ce qu’il attendait de la vie. L’argent à gogo, une carrière prospère, l’invention fertile, le contact facile mais surtout un réseau internationaliste puissant.

Brillant, intelligent, le crâne rasé des charmeurs, l’éloquence redoutable des yoyos, la pertinence en cerise, le charisme ambiant, l’ambition, à la limite démesurée, tout pour être président, tout sauf l’essentiel : la popularité. Dans les reliquats du socialisme agonisant français, il peut compter sur Attali, l’intelligentsia financière et économique de Mitterrand. Alberto, c’est ce qu’il y a d’idéal dans la réussite. Il peut se présenter en exemple pour les jeunes. C’est un inconnu qui se bat pour être connu, connu et reconnu.


Avec finesse, avec un certain orgueil. L’orgueil, celui de la noblesse que lui confère sa lignée, il est fils de… disons cousin de … et dans le cas qui est le sien, c’est un handicap qu’il minimise, préférant se référer à Sylvanus plutôt qu’à Gilchrist. Sous le même patronyme, son oncle a trahi, sous la bannière du Parti des Togolais (PT), lui veut réparer, disons qu’il veut sauver son pays, un pays qu’il connaît peu mais qu’il semble aimer, passionnément et qu’il a visité du Nord au Sud pour « voir ce qu’il peut y faire« . Il est fier de lui, certain de ses atouts, à la limite du futile mais tient à être utile.


Dans un pays où tout est à refaire, dans un Togo aussi complexe que compliqué, l’ingénieur veut réussir là où les politiciens ont échoué, lamentablement. Sa force, c’est de croire en lui, mais à trop y croire, ça devient un handicap. Très rapidement. La vision qu’il a du Togo est unique, exceptionnel, comme lui-même alors qu’il n’est pas le prototype du Togolais ordi aire et moyen. L’opposition s’en méfie, Fabre le minimise, Gilchrst s’en moque, avec l’ironie méridionale qu’on lui sait, il avait fait rire Faure qui, de lui, rit de moins en moins. Comme un château d’enfant, Alberto construit son rêve et chaque pas, par son éclat et sa maturité, ajoute à la torpeur latente du pouvoir une certaine peur, pas celle de perdre contre lui, mais celle d’avoir du mal à gagner face à lui. Quelques jours après l’historique meeting ayant marqué l’annonce de sa candidature, il se confie à Afrikaexpress.


Avec la précision d’un scientifique mais déjà aussi la langue de bois du malin. Et quand une question ne lui plait pas, ça se sent dans la réponse, comme s’il n’a plus qu’une chose en tête, prendre le destin de son pays avec le rêve d’un Togo libre et prospère, une Nation grande. Il comptera sur des réseaux américains et français, mais aussi sur une chaîne de contacts éparpillés dans le monde mais ces facteurs sont secondaires dans une victoire à l’élection présidentielle. Olympio (junior) sait mieux que quiconque qu’il est encore loin de gagner, très loin ! Mais le challenge vaut le détour. Et risquer, c’est très américain.


Vous êtes un inconnu sur l’échiquier politique togolais. Comment peut-on expliquer votre intérêt subit pour la politique?


Mon engagement en politique résulte de l’état désastreux dans lequel se trouve notre pays, tant politiquement, économiquement que socialement. Je vous cite trois indicateurs. Dans certaines préfectures, 96% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, peut-on lire dans un rapport de la Banque Mondiale. Un autre indicateur émanant de l’ONU souligne que les citoyens togolais sont les plus malheureux au monde. L’étude a été menée dans 156 pays et le Togo est classé 156ème. Enfin, les organisations internationales ont publié un rapport indiquant que chaque année 1,8 milliards de dollars sortent illicitement du Togo. C’est l’équivalent du budget du Togo. Voyez-vous, quand on se complait dans son petit confort et que l’on ne pose aucun acte pour aider le peuple togolais, cela pourrait s’apparenter à de la non-assistance à peuple en danger. J’ai pris conscience que malgré les emplois que j’ai créés au bénéfice de cadres togolais, malgré ma fondation qui assiste des familles démunies, ce n’est que l’action politique qui peut significativement changer le quotidien de tous les Togolais, en créant le cadre et en donnant à chaque Togolais l’opportunité d’exprimer son potentiel avec des règles équitables.

Vous êtes le dernier venu, vous semblez faire cavalier seul, quels sont vos atouts pour gagner la présidentielle ?

Cavalier seul ? Je pense qu’il vous manque quelques informations que je voudrais partager avec vous, si vous le voulez bien. Quand le Parti des togolais organise un congrès après quelques mois d’existence légale, et parvient à mobiliser ses délégués venant des 384 cantons du Togo, je ne me sens pas seul. Quand le Parti des Togolais clôture son congrès au grand stade de Kégué et fait venir des dizaines de milliers de togolais, malgré les obstacles intentionnellement dressés sur notre parcours, je ne me sens pas seul. Ce que je déplore le plus, c’est que l’on mette la vie des citoyens togolais en danger en coupant l’électricité dans un stade que l’on plonge entièrement dans le noir en présence de dizaines de milliers de citoyens. Cela relève d’une irresponsabilité caractérisée. J’invite les autorités à accorder beaucoup plus d’égard à la vie de nos concitoyens.


Votre oncle ou parent Gilchrist a porté pendant un quart de siècle l’espérance du peuple avant d’être englouti par la machine au pouvoir. Et comme un Olympio peut ressembler à un autre, quelles garanties vous nous donnez-vous ?


Pourquoi n’évoquez-vous pas Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance ? La politique n’est pas une question d’ethnie. La politique n’est pas une question de patronyme. D’ailleurs sous d’autres cieux, la discrimination fondée sur le patronyme a conduit à des tragédies. Soyons prudents, mêmes si certaines interrogations peuvent être légitimes. La politique est une question de vision, de volonté, de ténacité et de détermination. J’ai de grandes ambitions pour le Togo. Je m’y suis préparé depuis plusieurs années. Je parle au peuple togolais, je lui présente mon projet de société que j’ai consigné dans un livre qui parait dans peu de temps. J’ai parcouru l’ensemble du pays. J’ai dormi chez l’habitant et partagé son quotidien. J’ai écouté leurs préoccupations et ensemble nous avons évoqué des pistes de solution. Tout cela m’a permis de construire un projet de société fondé sur les réalités du terrain. Je veux redonner au peuple togolais cet espoir qui s’est dissipé au fil des années. Je veux redonner à nos compatriotes cette espérance qui leur ravivera l’énergie nécessaire pour reconquérir leur liberté.

Vous avez fait une spectaculaire sortie à Kégué le week-end du 2 Août. Ce qui a suscité des appréhensions contradictoires dont certaines vous donnent à la solde du parti au pouvoir. Quelles relations exactes entretenez-vous avec Faure et ou Unir, son parti ?


Encore une fois, je vous renvoie aux multiples misères que fait subir le régime au Parti des togolais. Nous dénonçons fermement la politique conduite par le pouvoir en place. Nous allons donner au peuple togolais des conditions de vie plus valorisantes. Ce que le régime n’a pas fait depuis 10 ans, voire 50 ans. Nous sollicitons la confiance des togolais, pour une alternance apaisée, sans violence, sans chasse aux sorcières, dans le respect de la dignité et de l’honneur de chacun. Nous voulons un politique de bon sens. Notre parti s’appelle Parti des togolais. Nous parlons avec tous les togolais. Nous voulons travailler avec tous les togolais qui veulent réellement faire évoluer le Togo, sans laisser personne au bord de la route. Nous ne faisons pas de politique contre quelqu’un, nous faisons une politique pour le Togo.

Si l’opposition togolaise trouvait un candidat unique, êtes-vous prêt à vous rallier pour donner une chance à l’alternance tant souhaitée par les populations?
Ne faisons pas de politique fiction. J’encourage tous ceux qui se battent pour fédérer les énergies. C’est ce que nous appelons de toutes nos forces. Pour l’heure je suis investi par mon parti et je compte être digne de cette responsabilité qui m’a été confiée.

Vous semblez avoir des moyens financiers illimités. Pour un homme d’affaire, n’est-ce pas économiquement périlleux de faire un saut dans le panier à crabes qu’est la politique togolaise ?


Vous préférez que les Togolais restent dans la misère et la souffrance ? Si c’était le cas, alors nous n’avons pas la même lecture des choses. Mais sachez que ma plus grande richesse, c’est le peuple togolais qui me soutien et pour lequel je m’engage avec foi, avec mon expérience et mes relations de chef d’entreprise.

Face à l’armée et aux confréries acquises à Faure Gnassingbé, comment comptez-vous vous prendre pour jouir du pouvoir si vous gagnez contre lui en 2015?


Le monde change. Le peuple togolais est aussi mature, il tire des enseignements des expériences passées. Il ne se laissera plus voler la victoire. Plus cette fois-ci. Plus jamais ! 2015 est l’année de l’alternance maîtrisée. Cela est inéluctable. Les forces de défense et de sécurité savent aujourd’hui que le peuple n’est pas leur ennemi. C’est une notion que nous partageons avec nos militants, que nous enseignons à tous les citoyens. Si nous n’avons pas d’avenir ensemble, nous n’aurons pas d’avenir.

Propos recueillis pour Afrikaexpress
à Lomé par Eli Goka
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