Togo - La plage de Lomé se meurt et perd de plus en plus sa beauté. C’est un constat général. De Kodjoviakopé à l’hôtel de la Paix en passant par l’Hôtel Ibis Centre et Hollando, c'est plutôt une plage d'ordures et non de sable fin que nous découvrons.
En face de Hollando, se trouve un étang puant de couleurs verdâtre qui dégage des odeurs pestilentielles. "Nous avons du mal à respirer ici, mais nous n’avons pas le choix", a confié une dame qui s’occupe des sanitaires de fortune à ce niveau.
A en croire cette gérante du sanitaire " public", les riverains et autres passants préfèrent se soulager à l’air libre à la plage que de venir le faire chez elle moyennant 15 f cfa.
"Ils urinent partout sur la plage, alors qu’il y a des urinoirs ici", nous raconte la dame.
Concernant des odeurs de putréfaction que dégage ce marais noir, cela ne laisse pas indifférente notre interlocutrice. Selon elle, ces odeurs ne sont pas uniquement des eaux usées que rejette le canal qui débouche sur la mer.
"Nous sommes certains qu’il y a des fosses septiques qui sont connectées à ce canal, puisque l’odeur que dégage cet étang sort parfois de l’ordinaire. D’ailleurs, il y a des gens qui ne se gênent pas d’aller déféquer tout autour de l’étang", a indiqué la dame.
A la plage de Kodjoviakopé, le constat est pareil. Des excréments humains sont visibles çà et là. Alors qu’à côté, à quelque mètres, des débits de boisson et des revendeuses de pain, de Koliko (ndlr : frite à base d’igname).
"Quand Prépau (structure privée chargée de collecter les ordures sur la plage) se chargeait de la salubrité de la plage, nous ne côtoyons pas ce que nous vivons actuellement à notre niveau. Depuis que son contrat avec la Municipalité a été résilié, bienvenue l’insalubrité et c’est la croix et la bannière. Nous sommes permanemment envahis par ces odeurs pestilentielles qui donnent parfois des maux de ventre", a déploré de son côté Roland, riverain et un habitué de la plage.
La municipalité a signé un contrat avec un groupe de jeunes qui n'intervient que rarement. Ce qui ne contribue pas à résoudre le problème de l'insalubrité .
"C’est une situation qui nous indispose ici. Le pire, c’est quand vous arrivez le matin et de voir des montagnes d’excréments humains très proches de nos installations. Vous imaginez un peu ce que ça fait de voir les excréments humains ? C’est une sorte d’enfer que nous vivons ici à la plage", a témoigné Gérard, gérant d’un bar à la plage de Kodjoviakopé.
Devant cette image triste que présente la plage de Lomé, la rédaction d' icilome a voulu en savoir plus. Un journaliste s’est rendu à la Voirie. Grande fut sa surprise.
Les personnes rencontrées ne sont pas prêtes à ouvrir la bouche. Nos tentatives sont restées vaines. Personne n’a voulu nous en dire sur ce que les services municipaux font pour redonner à la plage de Lomé son image d’antan.
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