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LMD au Togo : Etudiants et professeurs se cherchent toujours !
Publié le vendredi 15 aout 2014  |  icilome


© aLome.com
L’entrée principale sud de l’Université de Lomé


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Togo - La Licence-Master-Doctorat, voilà un système qui fait couler beaucoup d’encre et de salive au Togo, surtout dans le monde universitaire. Si les parents des étudiants n’en font pas leur souci premier, ce n’est pas le cas chez les concernés qui, selon leur témoignage, se retrouvent dans un monde étrange.

’’Le LMD suppose une évaluation perpétuelle. Mais ce n’est pas ce que nous faisons ici. On a seulement les devoirs et les examens au cours desquels on demande aux étudiants d’éliminer les matières ’’, confie Kondo Komlavi, Président du Mouvement pour l’Epanouissement de l’Etudiant Togolais (MEET). Tout porte à croire que c’est un système qui ne permet pas aux étudiants de vite évoluer. Ils peuvent passer plusieurs années sur le campus sans obtenir le diplôme. ’’ Le système est conçu de telle sorte que si on ne totalise pas 180 crédits après trois (03) ans, on n’a pas le diplôme ’’, a-t-il poursuivi.

A en croire les étudiants, l’Université de Lomé (et bien évidemment celle de Kara) ne dispose pas encore de matériels pour imposer ce système aux étudiants. Ces derniers déplorent l’absence d’une bibliothèque digne de ce nom, qui puisse leur permettre de faire des recherches. ’’Ailleurs, il existe des bibliothèques numériques qui permettent aux étudiants de faire face à ce système. Chez nous, on ne nous donne aucun moyen. Allez à la bibliothèque de l’Université pour voir, il n’y a que des vieux livres déchirés qui ont perdu une bonne partie de leurs pages. En ce qui concerne le cyber, n’en parlons pas. La connexion marche à pas de tortue ’’, raconte Roger, étudiant en Semestre II Anglais.

Et Koko, lui en Semestre I Lettres Modernes, de renchérir : ’’C’est dans un cafouillage total que nous étudions à l’Université de Lomé. Cela ne se passe pas comme ça ailleurs. Même les enseignants ne comprennent pas grand-chose de ce système qui nous pourrit la vie ’’.

Les enseignants ne semblent pas donner l’impression d’être en marge de ce système. ’’Reconnaissons que c’est un système un peu délicat qui gêne beaucoup nos apprenants. Mais ce que nous leur demandons, c’est de travailler sans relâche, puisque la finalité, c’est d’éliminer les matières et réunir le maximum de crédits pour avoir leur diplôme’’, a confié un enseignant rencontré jeudi sur le campus de l’Université de Lomé.

Comme on le voit, le système LMD continue de diviser étudiants, enseignants et autorités universitaires. Elle a fait l’objet de plusieurs manifestations organisées par des mouvements estudiantins. ’’Lorsque, dépassés, nous organisons des manifestations pour nous faire entendre, l’autorité relâche des policiers et des gendarmes à nos trousses. Et le campus est souvent envahis par des hommes en uniforme’’, peste Kondo Komlavi du MEET.

Le terme LMD (Licence, Master, Doctorat) est apparu dans le jargon universitaire de la plupart des pays africains en début des années 2005-2006.
Compte tenu des difficultés que ce système engendre, les étudiants ont vite fait de le surnommer LMD : Longue Marche vers le Diplôme.

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