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Togo: El-hadj Diabacté souhaite «qu’on leur supprime les frais de scolarité pour les encourager à faire la technique industrielle»
Publié le vendredi 15 aout 2014  |  togosite.com


© L’Union par Dr
Amadou Brim-Bouraïma Diabacté, Ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’industrie


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Aujourd’hui, les emplois sont plus alléchants pour les offres sur les postes techniques au nouveau Togo en construction. Ce qui apporte de l’eau au moulin du ministre des enseignements techniques et professionnels et de l’industrie El Hadj Brim Bouraïma Diabacté qui a l’habitude de dire que désormais l’enseignement technique a pris son envol.

Et c’est désormais, un instrument de développement pour le pays. Le
défis reste la présence féminine dans un secteur qui semble plutôt être approprié pour ceux de sexe masculin. Le minsitre de l’enseignement technique milite actuellement pour une scolarité à zéro franc pour les filles qui veulent faire la technique industrielle.Voici notre entretien.

pa-lunion.com : El-hadj Brim Bouraïma Diabacté, bonjour !
El-hadj Brim Bouraïma Diabacté : Bonjour !

Vous êtes le ministre de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle. Vous êtes à ce poste depuis quelques années, nous
sommes dans les vacances, bientôt la rentrée, beaucoup de jeunes ont
encore eu leur BEPC. Dites-nous, qu’est-ce qui se fait au niveau de
votre ministère pour encourager les jeunes à embrasser plus
l’enseignement technique que général, qui ne leur donne pas d’issus ?

Vous voyez, au départ, le travail était considéré comme une malédiction que Dieu a jetée à l’Homme après la chute originel. On dit, la femme enfantera dans la douleur et l’homme trouvera son pain à la sueur de son front. C’est comme ça l’enseignement technique. Ceux qui allaient dans l’enseignement technique étaient considérés comme des ignorants et ceux qui allaient dans l’enseignement général étaient considérés comme des
savants.

Maintenant les choses sont renversées. Actuellement ceux qui
vont dans l’enseignement général après leur BAC ne savent plus ce qu’ils vont faire. Alors que celui qui a son CAP dans l’enseignement technique trouve facilement du travail. Donc, le rôle est renversé.

Chacun veut aller à l’enseignement technique pour être former et avoir quelque chose sur le métier. Avant dans notre centre de formation, les gens sortaient, la formation n’était pas en adéquation avec le monde du travail.

Alors, j’ai essayé de regrouper tous les acteurs de
l’enseignement technique. Les entreprises, les syndicats, les
enseignants et nous avons essayé de revoir les curricula, et on a
élaboré une charte partenariat public-privé, afin que désormais, les
entreprises mettent la main à la formation, pour que les enfants, s’ils veulent aller dans les entreprises, trouvent facilement du travail.

S’ils veulent s’installer sur leur propre compte, qu’ils puissent le
faire. Désormais donc, l’enseignement technique a pris son envol. Et
c’est désormais, un instrument de développement pour le pays. Parce que, il faut absolument que nous nous occupions ces jeunes là, afin qu’ils ne s’occupent pas de nous. Parce que, s’ils ne trouvent pas du travail, la lutte pour la survie, ils sont capables de nous braquer pour prendre ce qu’il faut pour tenir. Voila, c’est pourquoi, on crée un peut partout, des centres de formation.

Donc, Monsieur le Ministre, vous voulez nous dire que aujourd’hui, un jeune togolais, après le BEPC, qui fait le lycée technique peut trouver
facilement du travail parce que la formation est en adéquation avec ce
que demande les entreprises?

Exactement. Même à part le BEPC, il y a la quatrième déjà, on peut
s’orienter dans l’enseignement technique où il y a la menuiserie, la
maçonnerie et l’électricité. Les enfants apprennent à manipulé ça
rapidement. Et quand ils sortent, ils peuvent s’installer sur leur
propre compte.

Il y a des formations adaptées pour tout ça là?

Pour tout ça.
Et ce ne sont plus aujourd’hui, des sous métiers, vous voulez dire !
Non. Tout ce qui peut te donner à manger n’est pas un sous métier. Tout monde cherche à vivre. Et vous ? Lorsque vous trouver du travail, c’est pour vous occuper de votre famille. Il ne s’agit pas d’avoir une grosse somme pour pouvoir exister. Il faut savoir manipuler le peu que vous avez.

Vous avez parlé tout à l’heure d’une charte qui a été mise sur pied par vous-même, les enseignants, les syndicats et l’Etat. Que dit la charte précisément?


La charte dit, la formation, c’est pour tout le monde. Les entreprises doivent contribuer à la formation de ces jeunes, afin qu’on les forme en adéquation avec ce qu’elles veulent. C’est pourquoi d’ailleurs, on vient de créer un Centre de formation au métier de l’industrie dans la zone portuaire, après cette charte là. Et un lycée technique de haute qualité est crée à Zébé,
à Aného.

C’est déjà fonctionnel. Les élèves y sont déjà. Ils sortent
après trois ans ou bien ils continuent. Ils font le BT, le BTS etc… sont sollicités par les installations comme WACEM, pour pouvoir travailler dans leurs usines.

Est-ce que cette charte a prévu les besoins futurs du Togo pour que les jeunes aujourd’hui, puissent s’orienter dans ce qu’il faut faire?

La charte dit que le gouvernement, les entreprises privées doivent
travailler de concert, afin de former les enseignants. S’il y a de
nouvelles créations qui s’amènent, ils s’entendent pour pouvoir
travailler ensemble. La charte ne prévoit pas les métiers qui vont
arriver. Seulement, les entreprises et l’Etat vont s’entendre pour
pouvoir faire observer tout ces gens, apprendre ces nouveaux métiers.

Et quel bilan faites-vous de l’année dernière, s’agissant donc de vos enfants, les élèves qui ont fait le lycée technique ? Un résultat positif selon vous?

Oui. Maintenant ça avance. Nous avons crée partout des centres de formation qui fonctionnent déjà, et ça me permet d’abord, de retenir les enfants dans leurs milieux. Ceux qui quittent là-bas pour venir gonfler la capitale afin de trouver du travail, alors qu’ils traînent comme ça, ils ne savent où coucher et après c’est la délinquance qui commence. Maintenant, notre souhait est que, dans chaque préfecture, il y ait un centre de formation adapté à la zone-là. Par exemple, si on sait que dans telle région, telle chose est développée, on forme les gens en conséquence.

On se rappelle quand vous êtes arrivé à ce poste, vous avez annoncé justement, comme vous l’avez dit, qu’on doit construire des centres de formation, si non même, des lycées techniques dans les grandes préfectures du Togo, mais sauf qu’aujourd’hui, les jeunes qui veulent faire le lycée technique sont toujours obligés de revenir à Lomé.

Pourquoi ça n’a pas avancé sur ce plan?


Si, ça avance. Quand je suis arrivé, il y avait trois lycées techniques, maintenant on en a huit. Ça veut dire qu’on a crée encore cinq. Il y en a à Mango, à Atakpamé, à Lomé, à Aného, il y a encore un cinquième, ça fait huit. Et on n’a pas baissé les bras.

Et dans la perspective?

C’est pourquoi je dis qu’on n’a pas encore baissé les bras. On cherche encore à créer d’autre.

Dans quel milieu?

On cherche à savoir ce qu’il faut faire. C’est-à-dire qu’il y a l’étude de faisabilité qu’on a lancée, on va voir là où il faut créer encore. Mais on n’a pas baissé les bras. Il faudrait que dans chaque centre, il faut faire d’abord, ou un centre de formation, ou un lycée.

Il y a des gens qui nous ont fait comprendre que dans le grand Nord, à Dapaong et autre, il y a nécessité de mettre en place, un grand lycée technique pour encourager les jeunes à faire le lycée technique.


Est-ce que vous avez les mêmes informations?

Si si. A Dapaong, il y a un grand centre régional de formation professionnel, à Mango, il y a un lycée technique de formation professionnelle, à Kanté, il y a un lycée de formation professionnelle, à Kara il y a un grand Centre de formation, à Bassar il y a aussi un centre de formation, à Soudou, un centre de formation, à Kévé, vous voyez, partout il y a des centres de formations.
A Zébé, un lycée, vous voyez ?

Donc, vous nous rassurez que les formations qui ont de l’avenir aujourd’hui au Togo, c’est des formations à l’enseignement technique?

C’est ça. La formation professionnelle. Nous avons eu tout
dernièrement, une réunion des ministres de l’enseignement technique et
de la formation professionnelle à Abidjan. On a insisté sur la
formation. Donc, ça veut dire que la formation professionnelle, la
formation technique prend de l’ampleur. Donc, pas seulement au Togo,
mais en Afrique.

Et vous êtes sûr que le gouvernement y met beaucoup de moyens?

Beaucoup, beaucoup. Faure pense à ça. D’ailleurs, nous avons eu une
réunion ici avec une délégation de la présidence, des gens qui viennent d’ailleurs sont venus prendre les besoins de l’enseignement technique ici.

Et on leur a dit qu’il faut qu’ils construisent les centres, nous
donnent de l’équipement. Les équipements coûtent chers mon frère ! Parce qu’il est plus facile de créer un lycée d’enseignement général que de créer un lycée technique. Parce que, pour avoir un lycée d’enseignement général, il te faut un arbre touffu, vous avez des banc et puis une table mobile et puis le tour est joué. Mais l’enseignement technique, ce n’est pas de la blague. Les équipements coûtent très cher.

Les
machines. Et maintenant, c’est les nouvelles machines qui sortent.
Voila.


Mais, vous êtes conscient de ça, mais, vous n’accompagnez pas les fondateurs d’établissement d’enseignement technique...

Ça dépend. Il y a les tertiaires et puis les industriels. Un tertiaire
c’est comme le lycée d’enseignement général. Les G3, G2. L’enseignement industriel, c’est ça qui coûtent cher. Les machines coûtent cher. Donc, il faut toujours des bailleurs de fonds, et le président de la République même met la main à la pâte, il nous envoie des aides. Quand il sort, il plaide pour l’enseignement technique.

Que faites-vous pour encourager les jeunes filles à faire l’enseignement technique industriel? Là aussi, on les voit très peu dans les séries comme F3, TI1 ou autre. On ne les voit presque pas?

On va les voir désormais. Vous savez, les jeunes filles ne paient pas
les même frais de scolarité que les garçons dans l’industriel. Et je
souhaiterais même qu’on supprime ces frais pour les jeunes filles et que les parents aussi les envoient.

Les parents les occupent trop à la maison. Et encore, elles pensent que là-bas c’est trop difficile. Et elles n’osent pas. Il faut les encourager. Vous êtes invité à le faire aussi. Il faut leur dire que ce n’est pas difficile, ce que les hommes peuvent faire, eux aussi peuvent le faire. Mais elles ne veulent pas.

Mais maintenant elles ont pris conscience. J’ai vu une qui est
mécanicienne, on lui amène une voiture, elle dirige une équipe. Ça, ça
avance.

Vous dites que votre souhait est même de supprimer ces frais. Est-ce que vous allez envisager ça pour l’année à venir ?

Puisque d’abord, elles ne paient pas la même chose que les garçons, si
le garçon paie mille francs, elle va payer peut être cinq cent. Mon
souhait c’est qu’on leur supprime les frais de scolarité pour les
encourager à faire la technique industrielle.

Vous en avez parlé au chef de l’Etat ou en conseil des ministres ?

Je lui ai parlé de ça. Déjà, nous sommes en train de parler. Quand j’en parle comme ça, ils peuvent entendre et dire, ha ! C’est bon, on peut supprimer ça.

Quel message vous avez au finish pour laisser à ces jeunes qui ont eu leur BEPC et qui ont des difficultés à s’orienter ?

Qu’ils viennent. Il y a espoir. Ils trouveront tous à faire. Ils ne
feront pas un travail inutile. De nouveaux métiers se créent. Tous le
monde aura sa part.

El-hadj Brim Bouraïma Diabacté, merci !


Merci à vous !

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