Togo - Depuis un certain temps, les Administrations de certaines structures d’Etat Togolais ont connu un changement dans la gestion financière. Le ministère de l’Economie et des Finances, pour éviter les fraudes et instaurer la transparence a pris quelques mesures préventives. Contrairement au passé où il y avait deux signatures sur les chèques, celle du directeur et de l’agent comptable; aujourd’hui, les agents comptables sont les seuls à établir les factures, à remplir les chèques avec leur seule signature et à les encaisser. Cette situation a fait de certains agents comptables du Togo des Ordonnateurs-Payeurs. Le cas du Centre Hospitalier Régionale (CHR) de Dapaong est un cas illustratif.
Des sources sûres et concordantes, l’agent comptable du CHR-Dapaong, Kossi Apétogbo Lanwadan, profite de la nouvelle donne pour mener la vie dure aux Administrateurs du Centre qui se plaignent car étant dépassés. Quelques mois après son arrivée dans l’hôpital qui accueille des centaines de patients par jour, il s’est organisé pour donner du poids à ses poches en monopolisant la prise de décision sur le paiement de certaines factures et de quand il faudra le faire. Tout ceci relève de sa compétence diront certains. Mais seulement que plusieurs Fournisseurs du Centre se plaignent des pourcentages exigés (5 à 10% des montants des factures) avant d’être payé. Il fait parfois déplacer certains fournisseurs de Kara et de Lomé sur Dapaong juste pour la remise des sous en liquidité afin d’exiger et recevoir sa part.
Pendant que le Centre a plus de trente millions (30.000.000) de francs CFA à verser à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), pour le compte de son personnel, il va jusqu’à faire de dépenses superflues. C’est le cas par exemple de deux photocopieurs achetés dans le même mois à plus de dix millions de francs CFA. Nos investigations nous ont amené à apprendre que certains Fournisseurs font de la surfacturation avec sa complicité.
Aux dires de certains agents du CHR, Kossi Apétogbo Lanwadan a poussé tellement les ailes qu’il agit finalement comme le premier responsable du centre. Ces derniers en veulent pour preuve, le fait qu’il aurait effectuées des dépenses d’aménagement d’un bureau et l’affectation d’un Secrétaire et d’un autre Comptable, ceci en remplacement d’un comptable qu’il a fait virer.
Pour ce qui est du recrutement d’un comptable, il lui est prêté l’intention de légitimer l’engagement de son propre fils du nom de Yawo Edem Lanwadan. L’on voit derrière ce forcing qu’il serait en train de faire, la façon à lui de décentraliser les choses en faisant passer son fils pour le chargé des mandats alors que lui-même se chargera de procéder aux paiements. En attendant dès lors que son forcing en faveur de son fils n’aboutisse, les victimes sont les nouveaux brancardiers recrutés et les gardiens, dont il se refuse de payer le salaire. C’est en tout cas une situation qui risque de s’enflammer dans la mesure où, certains agents se disent prêts à rentrer dans un mouvement de grève si la situation perdurait.
Au-delà de tout ce qui précède, il est reproché à M. Lanwadan, l’utilisation démesurée du carburant du Centre pour ses affaires personnelles et aussi son injonction à la société privée d’entretien du CHR, ECAEV, d’aller faire également l’entretien à son domicile sur les frais du Centre.
Et tout ceci se passe alors même que la pharmacie du CHR est sur le point de fermer ses portes pour manque de produits devient, vu que les anciennes dettes n’ont pas été payées pour permettre de faire des provisions. Outre la pharmacie, c’est le manque de matériels dont souffre parfois le personnel soignant pour prendre convenablement en charge les malades.
De part l’exemple de l’enfer que fait vivre cet agent comptable à tout un centre et donc toute une ville et ses environs, il urge en tout cas que l’Etat revoit les pouvoirs conférés aux agents comptables de ses structures de santé. Et ceci, dans la mesure où, les centres de santé sont plus considérés comme des structures à caractère social qu’à but lucratif.
Et pour le cas de notre ami agent comptable du CHR de Dapaong, le ministère de tutelle a l’impérieux devoir de s’y intéresser pour permettre aux patients de ne pas être victimes de ses agissements d’une autre époque. En tout cas bonne gouvernance oblige.
