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Jeanine NKODO ATANGA, Directrice des Enquêtes et des Statistiques Agricoles au CAMEROUN : "Le Togo a fait ce que la plupart de pays africains n’ont pas pu faire en termes de production de statistique"
Publié le samedi 16 aout 2014  |  Manationtogo.com




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Dans la stratégie de relance de son agriculture, le Togo a fait de nombreux efforts dans la production de statistiques agricoles afin de mieux orienter les interventions dans le domaine. Cette semaine, le pays a accueilli deux délégations venues du CAMEROUN et du TCHAD venues s’inspirer des expériences togolaises en termes d’organisation de recensement général de l’agriculture.

A la fin de la mission d’études, la chef de la délégation camerounaise, Mme Jeanine NKODO ATANGA, Directrice des enquêtes et des statistiques agricoles , s’est confiée à manationtogo.com. Elle évoque notamment l’importance des statistiques agricoles pour les pays africains, son appréciation par rapport au travail qui se fait au Togo dans le domaine de la production de données agricoles et la place qu’occupe l’agriculture dans le développement de son pays le CAMEROUN.


Manationtogo.com : Dites-nous Madame, les raisons de votre voyage de mission ici au Togo

Mme Jeanine NKODO ATANGA : Nous sommes venus ici au Togo pour réaliser un voyage d’études en statistiques agricoles parce que notre pays est en train de préparer son recensement général de l’agriculture et le Togo a une expérience dans ce domaine, et nous sommes venus profiter de cette expérience.

Quelle est votre appréhension de la statistique agricole en Afrique?

La statistique agricole en Afrique connaît des insuffisances et tous les pays de manière générale ont des problèmes de production de données statistiques ; en réalité produire une statistique agricole est coûteux et demande beaucoup de la volonté du pays et jusque-là, les statistiques agricoles sont produites grâce a l’apport des bailleurs de fonds. Ce n’est qu’aujourd’hui que la FAO qui a beaucoup d’expériences là-dessus, accompagne les pays africains, et demande que la production des statistiques agricoles soit financée par les pays eux-mêmes, et donc cet état de chose fait que par manque d’experts et de professionnels dans la production de statistiques, et aussi par manque de moyens, les pays africains ont des difficultés à produire ces informations pour les mettre à l’endroit des décideurs.

Quelle importance présentent les statistiques agricoles pour les pays africains?

Les statistiques agricoles sont des données importantes parce que ces statistiques permettent de formuler des politiques agricoles, les stratégies. Elles permettent également d’orienter les investissements agricoles pour atteindre les zones qui en ont besoin, et aux décideurs de prendre des mesures pour le développement de l’agriculture en général et même de l’économie nationale.

En quoi les statistiques agricoles peuvent-elles contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire dans les pays africains?

En termes de sécurité alimentaire, étant entendu que quand on est informé on peut mieux produire, on peut savoir où se trouve la production et on peut atteindre le marché . L’information statistique nous donne la possibilité de produire puisqu’elle peut permettre un développement de la production agricole, et donne des informations sur la disponibilité alimentaire et sur la qualité et la quantité des aliments. Donc l’information statistique dans le domaine agricole est vraiment capitale.

Quelle est votre appréciation vis-à-vis du travail qui se fait en matière de statistique agricole au Togo?

D’abord notre présence ici au Togo démontre que le Togo a gagné dans l’organisation des recensements, la production, l’analyse et la mise à disposition des résultats de ces recensements qu’il a eu à conduire plusieurs fois. Et donc depuis quelques jours que nous travaillons ici, nous avons constaté la manière dont le Togo est organisé et c’est vraiment admirable. Nous avons pu constater que le Togo a fait, ce que la plus part de pays africains n’ont pas pu faire en termes de production de statistiques agricoles. D’ailleurs c’est ce qui fait que lorsque la FAO nous a demandé de faire des voyages d’études pour s’imprégner de ce que d’autres pays ont fait dans le domaine de recensement général de l’agriculture et de l’élevage ; Cette organisation nous demande d’aller en priorité au Togo parce ce pays a une expertise et une grande expérience dans l’organisation des recensement au niveau de l’agriculture et de l’élevage.

Pouvez-vous nous faire une brève présentation du service qui s’occupe des statistiques agricoles dans votre pays au Cameroun?

Je suis le Directeur des enquêtes et des statistiques agricole au Ministère de l’Agriculture. C’est une direction qui compte en moyenne 90 personnes et comprend en son sein deux cellules et une sous direction. La première cellule s’occupent de la comptabilité nationale agricole, des projections et perspectives, donner les plans et bilan alimentaires etc.… ; L’autre structure est la cellule d’alerte et d’information et c’est elle qui alerte en termes de sécurité alimentaire, de voir quels sont les problèmes qui se posent dans les zones vulnérables et sur les marchés. La sous direction est le service qui s’occupe des études et des enquêtes.

Cette direction qui, au quotidien, s’occupe de la statistique agricole uniquement : des études, la production et la diffusion des statistiques. Elle contient également en son sein le projet de la FAO qui consiste à diffuser les infirmations statistiques qui est le countrystat et qui est tout à fait semblable à FAOstat parce c’est un démembrement de FAOstat au niveau de nos pays. Je pense que c’est pourquoi cela existe également au Togo.

Dites -nous d’une manière globale, la place que l’agriculture occupe dans le développement au Cameroun et la politique actuelle de votre pays dans le domaine agricole

Dans notre pays, le Gouvernement a adopté un document de stratégie de croissance et d’emploi et un document de stratégie de développement du secteur rural. Et je peux vous dire que dans le premier document, l’agriculture est le secteur moteur de développement de l’économie nationale. L’agriculture est le pilier de notre développement au Cameroun ; c’est le secteur qui est source d’emploi. C’est vrai qu’il y a d’autres défis mais le gouvernement pense que c’est le secteur qui peut transformer l’économie nationale. Et cette agriculture dans tous les discours et dans toutes les actions qui sont prises au niveau national.

Dans le second document, la stratégie formulée est de moderniser l’agriculture et de trouver des marchés nouveaux et aussi de transformer parce qu’en ce moment nous sommes en train de développer au Cameroun, la valeur ajoutée. Car il faut produire mais il faut aussi passer à la transformation pour pouvoir profiter de l’entièreté de ce que peut donner une production agricole.

Je vous remercie Madame.

C’est plutôt moi qui vous remercie.

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