Si les ministres, les directeurs de société et les hauts cadres de la fonction publique togolaise savaient ce que leurs chauffeurs et autres secrétaires racontent derrière eux ? Loin de nous l’idée de vouloir jouer aux commères, mais la conversation que nous avons surprise entre ces employés de l’administration nous intéresse à plus d’un titre au point où nous aimerions la partager avec nos internautes.
Sous un arbre, dans la cours d’un hôtel de renom à Lomé se sont regroupés une dizaine de chauffeurs qui attendaient encore leurs patrons qui palabraient dans la salle de conférence. C’était le lancement d’un programme de contre le paludisme auquel participaient les membres du gouvernement, les directeurs de société et autres cadres de la fonction publique.
«Lorsqu’on a annoncé le remaniement dans la presse la semaine dernière, mon lutte patron a commencé par avoir de l’insomnie », a lancé un chauffeur d’un membre influent du gouvernement. « Tu devrais toi aussi t’en faire, parce qu’il prend soin de toi. D’ailleurs, lui n’a pas de souci à se faire, puisqu’il est en bon terme avec le boss (ndlr, le chef de l’Etat)», lui répond un second chauffeur.
Tout en parlant de cette affaire, ils se demandent tous comment les journalistes arrivent à avoir ces informations (dans le cas d’espèce, celle relative au remaniement). « C’est leur travail. Ils fouinent partout », s’enquit un autre chauffeur. Mais le plus âgé du groupe n’est visiblement pas de cet avis. « Il suffit seulement qu’un journaliste soit ici au moment où nous parlons. Il écoute, mène ses petites enquêtes et publie un chef-d’œuvre qui surprend tout le monde», a-t-il dit, sans savoir que nous (journalistes) qui sommes à côté enregistrons tout.
Dans l’une des 4X4 garées non loin de là où ils discutent se trouvent un mouton et des ignames. Mais très vite, nous avons su ce à quoi ces provisions sont destinées. « Dis mon frère, apparemment ton patron et toi allez encore passer le week-end à Kara », demande un chauffeur en jetant un coup d’œil dans la voiture en question. Nous n’avons pas tardé à avoir la réponse.
« Comme je te l’ai toujours dis. Notre copine de Bassar va encore bien nous accueillir. Je te dis, ça fait du bien d’avoir une jeune fille par là qui prenne soin de vous. Tu dois comprendre pourquoi mon patron ne rate pas l’occasion », a-t-il répondu, toujours sans se rendre compte de nos oreilles indiscrètes.
C’est après la conférence et leur départ que nous avons commencé par commenter ces discussions insolites. Décidément, il y a des choses qui se passent à notre insu, loin de nos caméras et micros. Mais comme toujours, nous finissons par être au courant. Et… boom !!!