Togo - Depuis octobre 2010, le gouvernement togolais a interdit l’extraction, l’exploitation et la vente du sable marais. Cette décision fait suite au constat de l’avancée de la mer sur nos côtes. Dès lors, les exploitants se sont rués vers le sable continental, sur des sites situés dans des quartiers périphériques de la ville de Lomé.
Mais là aussi, après quelques mois d’exploitation, les autorités togolaises et surtout les populations installées autour de ces sites se retrouvent face à un grave problème écologique. Des terres cultivables entières sont détruites, laissant place à de gros trous qui constituent également de véritable danger pour ces populations, puisqu’en saison de pluie, ils se transforment en lac dans lesquels se noient les enfants.
En janvier 2012, le gouvernement, à travers un communiqué conjoint du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières et celui des Transports ont décidé de la fermeture des sites sauvages.
Au milieu de l’année 2012, le gouvernement togolais a signé un contrat avec une société béninoise, Société Africaine de Dragage (SAD) pour l’extraction, l’exploitation et la vente du sable lagunaire dans la lagune de Bè. Mais ce travail qui consiste à extraire du sable au fond de la lagune est perçu par les riverains comme dangereux pour leurs habitations. « On ne sait pas jusqu’à quelle profondeur ils vont pour extraire le sable. On craint un risque de glissement de terrain dans futur très proche », a indiqué un propriétaire de maison.
Mais le responsable marketing de la société affirme : « Dans notre contrat avec le gouvernement togolais, nous avons tenu compte de tous ces paramètres. Nous avons une profondeur que nous ne devons pas dépasser. Les inquiétudes des populations ne sont donc pas fondées. Nous sommes une société responsable et nous savons respecter nos engagements ».
Cependant, cette réponse ne rassure pas ces riverains qui se plaignent sur un autre plan. Il s’agit des bruits que fait la machine installée sur la lagune et qui travail toute la journée et une bonne partie de la nuit. « On n’arrive pas à dormir la nuit. On peut comprendre si pendant toute la journée cette machine fait ce bruit assourdissant qui peut même réveiller un mort. Mais il faut qu’il nous laisse se reposer au moins la nuit », nous confie ce propriétaire de maison.
Cette remarque est partagée par les autres riverains qui déplorent la situation. « Il faut que le gouvernement intervienne en régularisant les heures de travail de cette société, pour nous permettre un peu de profiter de nos repos », a proposé un autre.
Charles, un entrepreneur dans le quartier de Bè est allé plus loin. « Tout porte à croire que c’est parce qu’il n’y a aucune autorité dans le quartier que cette société se permet de nous faire subir tout ça. Nous ne nous connaissons que trop bien dans ce pays. Nous sommes victimes d’un deal qui ne dit pas son nom », a-t-il pesté.
