Togo - Gisèle a eu la vie sauve dimanche grâce à la vigilance et l’adresse de Kofa, conducteur de taxi-moto, qui, on ne sait par quel miracle, a évité la voiture de la Police qui a fait un virage sans contrôle.
La scène se passait à Bè, sur la voie qui passe entre les deux lagunes. Une voiture Toyota remplie de bidons de carburant illicite a été poursuivie par celle de la Police. Les deux engins roulaient à vive allure. A quelques mètres du rond-point de Bè-Gakpoto, le chauffeur de la Toyota a fait un virage, s’engouffrant dans un von.
La voiture de la Police qui la suivait a voulu faire de même sans contrôler la circulation. Dans ses manœuvres, la Police a failli renverser le conducteur du taxi-moto et sa cliente. N’eut été l’adresse du conducteur qui s’est retrouvé par terre avec la cliente, la voiture allait les écraser.
Néanmoins, la fille (Gisèle) a eu quelques soucis au niveau du genou. Elle se tordait de douleur à terre lorsque les policiers, assurés d’avoir attrapé le chauffeur fautif, sont revenus pour s’enquérir de l’état du zémidjanman et sa cliente. « Nous vous présentons nos excuses. Venez, on va voir de plus près », a dit un des policiers qui a aidé la fille pour la conduire, en compagnie du conducteur de taxi-moto vers leur voiture.
Cette scène n’est pas nouvelle pour les Loméens, pour le peuple togolais d’ailleurs. Elle se passe presque tous les jours, même dans les villages. A Bè, c’est très fréquent. Les forces de l’ordre n’hésitent même pas à faire usage de grenades lacrymogènes pour chasser les vendeurs du carburant illicite.
Mais ce qui préoccupe les populations, c’est cette façon de poursuivre les contrevenants dans les rues de la capitale. A voir ces scènes, on se croirait dans les films hollywoodiens. Et souvent, ce sont des innocents qui se trouvent être des victimes collatéraux.
Et pourtant, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile avait, dans un communiqué, demandé à ces éléments de ne pas s’engager dans des course-poursuites avec les contrevenants, de peur de créer d’autres précédents dangereux sur nos routes. Mais c’est compter sans la témérité des agents de forces de l’ordre qui, visiblement, ne font qu’à leur tête.
« Quand on leur demande de protéger les populations, on ne les retrouve pas. Mais lorsqu’il s’agit de se retourner contre cette population, ils sont prêts à le faire. On les a vus la semaine dernière lorsqu’ils ont fui devant les braqueurs armés qui ont dévalisé la boutique Fontana au grand marché de Lomé. Bande d’incapables ! », a lancé un témoin de la scène dimanche dernier à Bè.
Vivement, que l’Opération Entonoir II soit repenser pour éviter aux populations des scènes de ce genre.