Le Président du « Parti des Togolais », Alberto Olympio dans une interview qu’il a accordée à la Rédaction du « Corps Diplomatic Togo » affirme ne pas rester indifférent face à la situation socio-économique précaire des Togolais.
Concernant le détournement des voix et la non transparence des élections, il exhorte les citoyens togolais à devenir les observateurs de leur élection présidentielle. Il a dévoilé un certain de mesures à mettre en place pour éviter les fraudes électorales.
Il rend hommage à tous les leaders qui ont conduit l’opposition à arracher des pans de liberté dans le processus démocratique au Togo.
Il déclare que la seule espérance des jeunes togolais, est de voir quelqu’un homme politique différent, qui viendrait pourquoi pas de la diaspora. Mais surtout un homme ou une femme qui n’a pas de casserole, qui n’a pas de compromissions avec le régime, qui ne vient pas faire la politique du ventre et surtout, qui ira jusqu’au bout des objectifs fixés, sans se perdre en chemin, sans se laisser acheter. Lisez plutôt.
Bonjour Monsieur le Président. Depuis votre arrivée dans l’arène politique, plusieurs observateurs se posent la question de savoir ce qui motive cette envie en vous et surtout le choix porté le 02 Août dernier sur votre personnalité comme porte flambeau du Parti des Togolais pour la prochaine élection Présidentielle. Que leur répondriez-vous?
Notre pays se trouve dans un état de dégradation avancé, sur le plan économique, politique et social. Certaines études confirment des indicateurs peu reluisants. Permettez-moi de vous en présenter quelques-uns.
Dans certaines préfectures du Togo, selon un rapport de la Banque Mondiale, jusqu’à 96% de la population ne disposent pas de 1000 francs cfa par jour pour nourrir toute la famille.
Cette pauvreté est aggravée par la fuite de capitaux évaluée chaque année à près de 2 milliards de dollars sortant frauduleusement du Togo. Cela représente environ tout le budget du Togo. Ce sont les organisations internationales qui l’affirment.
Un indicateur produit par l’ONU souligne que les citoyens togolais sont les plus malheureux au monde. L’étude a été menée dans 156 pays et le Togo est classé 156ème.
Tout ceci se passe au détriment des populations extrêmement pauvres qui ne bénéficient pas de services de l’état digne de ce nom. C’est le cas pour la santé, l’éducation. On crée ainsi une trappe à pauvreté.
Ma conscience ne me permet pas de rester indifférent. Je veux contribuer à l’amélioration des conditions de vie des Togolais.
Lors de la clôture du premier congrès de votre parti le 02 Août dernier, vous avez dit dans votre discours, en rassurant le peuple togolais, que « plus jamais, on ne volera votre victoire». Et si le contraire se produisait, que comptez-vous faire, lorsqu’on sait que les institutions qui interviennent dans le processus électoral sont caporalisées, comme vous le reconnaissez vous-mêmes?
Identifier une faille ne doit pas nous empêcher de la contourner ou de la combattre avec les méthodes adéquates, efficaces et légales, au-delà de la simple dénonciation.Le monde évolue.
Le peuple togolais aussi évolue. Il est conscient du rôle qui est le sien dans le processus électoral. Ce n’est plus un rôle qui se limite au vote. Les citoyens togolais doivent tous devenir les observateurs de leur élection présidentielle.
Nous en amont, nous prendrons nos responsabilités pour faire barrage à la fraude bien avant le scrutin :
- Nous allons demander de faire l’audit du système d’enrôlement des électeurs.
- Nous allons exiger que les partis politiques disposent du fichier électoral sous forme électronique.
- Nous solliciterons les coordonnées GPS de chaque bureau de vote.
Tout cela doit se faire dans un délai de 3 mois avant l’élection pour permettre à l’opposition de s’organiser.
Nous réclamerons la publication des résultats l’élection présidentielle bureau de vote par bureau de vote.
Et soyez sûrs que nous comptons mettre tous les moyens légaux en œuvre pour obtenir gain de cause.
Et si malgré cela il y a fraude, alors nous serons en possibilité de fournir les preuves de notre victoire.Je suis informaticien ne l’oubliez pas. Les faits parleront pour nous, et le monde sera notre témoin.
Croyez-vous réellement battre le candidat de l’UNIR ou plutôt émietter les voix de l’opposition afin de réduire la chance d’une alternance politique par cette élection de 2015?
Votre question sous-entend de manière à peine voilée que ma présence dans ces échéances électorales serait juste dans le but de réduire les chances de l’opposition de gagner l’année prochaine.
Pensez-vous vraiment que j’abandonnerai la sécurité et le confort d’une carrière dans laquelle j’ai réussi juste pour aider l’opposition à se diviser ? Soyons sérieux s’il vous plaît.
Il est temps que la politique redevienne une affaire sérieuse dans notre pays, afin que le désamour ambiant entre les citoyens et la classe politique se résorbe.
Dans des conditions optimales, et sur le critère du projet et des compétences je n’ai aucun doute sur ma capacité à gérer ce pays et à lui apporter le progrès, justice et épanouissement contrairement à ce qu’il vit actuellement.
Le président sortant lui même a déclaré qu’une minorité s’accapare toutes les richesses du pays, privant ainsi la majorité du bien-être auquel il est en droit d’aspirer.
Sur la base de cette déclaration, je vois mal la majorité lésée accorder leur confiance au régime qui les appauvrit. Le peuple togolais est mature et il sait reconnaître le bon grain de l’ivraie.
C’est en usant de ruse, de fraude et d’achat de conscience que ce régime a usurpé à plusieurs reprises une victoire qu’il n’a jamais réellement mérité.
Ils essaieront certainement encore en 2015, mais nous nous sommes préparés en tenant compte de ces paramètres et savons d’ores et déjà qu’il leur sera difficile de voler sa victoire encore au peuple en désir d’alternance.
Il est temps que le résultat des urnes fasse l’objet de proclamation en l’état. Et nous prenons l’engagement de faire que le règne de la fraude et de la terreur s’arrête. La différence sera que cette fois-ci, la victoire ne sera plus volée. Plus jamais ! Il est temps.
Moi je fais confiance au peuple togolais. Il est mature, et il saura faire le bon choix, celui de l’audace et de l’efficacité. Il n’a plus rien à perdre. Pour le reste: Que le meilleur gagne!
Quel rapport entretenez-vous avec les autres forces démocratiques du pays qui voient derrière votre candidature une sorte de complot contre le peuple?
J’ai un profond respect pour l’opposition togolaise, celle qui se bat pour des causes nobles et pour le bien commun. Je rends hommage à tous les leaders qui ont conduit l’opposition à arracher des pans de liberté.
Toutefois, ne nous trompons pas de combat, ni d’adversaire. Pour notre part, nous sommes résolument dans l’opposition actuellement, et notre unique adversaire c’est le régime et sa politique désastreuse pour le pays. Nous devons fédérer les énergies et mutualiser nos ressources. Le parti des Togolais est ouvert à cela et à tout dialogue.
Il est vrai que l’opposition traditionnelle tente en vain de renverser la vapeur depuis plus de deux décennies. Une situation qui démobilise parfois la jeunesse togolaise qui veut un leader nouveau avec une stratégie politique nouvelle. Pensez-vous que vous incarnez cet homme providentiel dont le peuple attend les actions pour son bien-être?
Sans détour oui, mais je ne me considère certainement pas comme envoyé par la providence. J’ai en horreur le culte de la personnalité. Pour me présenter devant les délégués de mon parti puis le peuple togolais comme porteur des solutions que nous prônons, j’ai travaillé, beaucoup et pendant longtemps.
J’ai visité 300 familles au Togo, de Cinkassé à Aflao et Aného. J’ai dormi chez l’habitant. J’ai partagé leur quotidien. Nous avons évoqué leurs difficultés et nous avons ébauché ensemble des solutions à leurs problèmes. Tous m’ont dit qu’ils sont désespérés, fatigués de la politique, et sans illusions d’un lendemain meilleur dans le contexte d’avant mon arrivée. Leur seule espérance, est de voir quelqu’un de différent, c’est leur terme, qui viendrait pourquoi pas de la diaspora. Mais surtout un homme ou une femme qui n’a pas de casserole, qui n’a pas de compromissions avec le régime, qui ne vient pas faire la politique du ventre et surtout, qui ira jusqu’au bout des objectifs fixés, sans se perdre en chemin, sans se laisser acheter.
Cette description correspond bien à mon profil.Je veux incarner et leur apporter ce changement qu’ils attendent depuis si longtemps.
Votre mot à l’endroit du peuple togolais…
Je voudrais dire aux Togolais de rallumer la flamme de l’espoir et cette rage de vaincre qui les portait en 1990.
J’aimerais leur dire de sortir de l’apathie et de la résignation pour oser courir avec moi le dernier sprint vers la victoire finale. Récemment un journaliste nous posait la question suivante ; ‘Comment pouvons-nous oser faire un congrès au grand stade de Kégué ?’ Ensemble les togolais peuvent oser de grandes choses pour le Togo.
Parce que je ne crois pas aux simples promesses porteuses de changement,mais plutôt à la valeur travail et au goût de l’effort.Je voudrais leur demander de rejoindre cette nouvelle dynamique que nous lançons, d’assister à nos séances d’information et de formation à nos méthodes, à notre organisation et à notre sens de la rigueur.
Je sais que la lassitude est grande et que la politique de terreur a traumatisé beaucoup d’entre nous, mais je leur dis ‘N’ayez plus peur’.
Je vous apporte une nouvelle énergie, une nouvelle vision, une conviction qui s’appuie sur une forte expérience et un engagement sans faille.
Le monde a changé, le peuple togolais a tiré des enseignements de ses expériences passées. En 2015, nous pouvons connaître une alternance maîtrisée.
Pour cela Soyons mobilisés, retrouvons-nous au sein du Parti des Togolais, et demeurons surtout pragmatique, anticipons :
- Que chacun établisse ses pièces d’identité, ne fût-ce que l’acte de naissance pour s’inscrire sur la liste électorale.
- Suivez les formations civiques que nous délivrons chaque samedi dans les espaces publics, elles sont destinées à tous les citoyens. Nous ne devons plus avoir d’abstention à l’élection.
La mobilisation générale et l’engouement de tout un peuple sont une arme qu’aucune fraude ne peut battre. Je demande à tous nos frères et sœurs de la diaspora, à qui le pouvoir a volé le droit légitime de vote, de rentrer massivement pour être acteurs et actrices de ce moment historique.
Allons voter massivement et soyons tous des observateurs de notre élection.
Si chacun fait sa part et que nous restons mobilisés notre victoire ne sera pas volée en 2015, plus cette fois-ci, plus jamais. J’en fais la promesse.
Merci Monsieur le Président pour votre diligence
Merci de votre intérêt. Que Dieu bénisse le Togo.