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Ebola : l’erreur est d’ignorer les croyances de la population
Publié le lundi 18 aout 2014  |  Courrier International




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Dans la nuit du 16 au 17 août, des hommes armés ont attaqué un centre d'isolement libérien, provoquant le fuite de 17 patients. Des témoins ont entendu les assaillants crier qu'il n'y avait "pas d'Ebola" dans le pays. La nouvelle consterne ce site d'information guinéen.

L’attaque contre un centre d’isolement de malades d’Ebola au Liberia est symptomatique des difficultés majeures auxquelles on demeure confronté dans la lutte contre l’épidémie. Cet acte n’est qu'une des faces visibles d’un vaste ensemble fait de croyances, de comportements et d’attitudes de la part des populations des pays touchés. Celles-ci en arrivent même à mettre en doute l’existence de la maladie ou la sincérité des coopérants qui aident à l’endiguer. La nature et l’ampleur sans précédent de l’épidémie débouchent sur un climat de méfiance et de défiance.

Selon des témoins, les auteurs de l’attaque contre le centre d’isolement de Westpoint, dans la banlieue de Monrovia, scandaient des slogans hostiles à la Présidente, Ellen Johnson Sirleaf. Cette réaction, qui tend à associer la Présidente libérienne à la survenue de l’épidémie dans le pays, pourrait justifier en partie le retard avec lequel le Président guinéen lui-même s’est résolu [le 13 août] à décréter l’état d’urgence sanitaire.

Lui qui sait que, tout au début, les populations de certains villages de Guéckédou et de Macenta avaient montré de la résistance en s’attaquant à des agents de l’ONG Médecins sans frontières. Ne voulant pas passer pour un complice de ce que les populations assimilent davantage à une sorte "d’invention occidentale" destinée à les liquider, Alpha Condé y est allé avec une communication des plus prudentes.


Rumeurs et confusion

Naturellement, il n’est pas question de laisser prospérer ce genre de croyances, qui ne sont pas de nature à aider dans la lutte. Mais il ne faut pas non plus les ignorer comme si de rien n’était. Une des sources de la confusion réside dans le peu d’informations dont on dispose au sujet de l’origine de l’épidémie en cours. Le virus n’ayant pas été diagnostiqué dès sa première manifestation dans la région forestière de la Guinée, on en est à des suppositions.

Tantôt on parle d’un patient libérien qui, franchissant allègrement la frontière, serait venu chercher des soins dans une structure sanitaire guinéenne. Tantôt, on évoque un bébé guinéen de 2 ans comme le "patient zéro", soit le point de démarrage de l’épidémie. De même, si au départ, on parlait des chauves-souris, des singes, des biches et autres agoutis comme étant des vecteurs de propagation, aujourd’hui, est-ce qu’on sait vraiment ? Bref, on est en pleine spéculation.

Il en découle que les populations, elles aussi, trouvent leurs propres explications… Par ailleurs, le fait que la barre des 1000 morts ait été franchie et l’absence de vraies perspectives font que les populations doutent encore plus. En particulier, elles ne comprennent pas qu’en trente ans, les victimes cumulées d’Ebola se chiffrent à 1570 morts, mais que là, en à peine six mois, nous soyons déjà au-delà de 1000.

Cette progression effrénée de l’épidémie, en dépit de tous les progrès de la médecine, n’est à leurs yeux pas "normale". Un doute décuplé par le fait que les mesures de prévention préconisées sont en porte-à-faux avec les us et coutumes du terroir. Pour des citoyens chez lesquels la sociabilité et la chaleur humaine sont des valeurs fondamentales, difficile de se voir contraints de ne point prendre part aux obsèques des leurs ou de fuir des parents endeuillés.


Complot occidental

Dans un tel contexte, l’annonce tardive de l’existence du sérum expérimental par les Etats-Unis – juste quand deux Américains et un Européen ont été touchés – n’a pas particulièrement arrangé les choses [après de longues hésitations, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a finalement décidé le 12 août d'envoyer au Liberia des échantillons de ce sérum ZMapp, encore non homologué]. On y a plutôt vu une sorte de confirmation de certains a priori contre l’Occident.

Si l’on ne veut pas que des scènes comme celle de Westpoint se généralisent, ces différentes conceptions doivent être identifiées et prises en charge par la diffusion de messages conséquents. Et c’est là que bien communiquer devient tout aussi essentiel que traiter et guérir !
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