Dans sa déposition authentique contenue dans le Procès verbal n°185/04/DGPN/DCPJ du 25 Avril 2014, après avoir décrit le mode opératoire qui lui a permis de détourner 2,6 milliards de nos Francs sur les comptes des clients d’Ecobank-Togo dont des centaines de millions de FCFA de dépôts à termes (DAT) de celui sur qui elle croit facilement tout décharger, Jonathan Fiawoo, la principale auteure de cet acte crapuleux, a décliné le mobile de ce gangstérisme qualifié en ce terme : « Je voulais spéculer sur les fonds et les reverser après » avant d’ajouter plus loin: « Je n’ai rien d’autre à dire, (…)Je voulais juste régulariser ma situation au port ».
Malheureusement, les enquêteurs de la Police Judiciaire n’ont pas poussé la curiosité pour savoir en quoi consistait « sa situation au port ». Etait-ce un simple oubli ou une omission volontaire ? L’évolution de la suite de ce dossier nous situera. Toutefois curiosité journalistique oblige, notre rédaction a fouiné pour percer cet abcès laissé non crevé par les enquêteurs officiels dans ce dossier. Ce que nous avions découvert constitue une pièce maîtresse et capitale de ce dossier qui doit intéresser au plus haut niveau l’Instruction et situer l’opinion sur la réelle culpabilité de Mlle Elvire Blanchette Grunitzky et le mobile qui sous-tend son acte.
Après avoir pris dix-sept (17) jours pour remettre en cause, à la Clinique Alpiah, sa déposition authentique faite en enquête préliminaire dans les locaux de la Police Judiciaire, avec le secours de son ex-avocat qui s’est déconstitué en lui rappelant qu’elle a un problème avec la vérité après l’avoir « aidée à renverser la tendance juridiquement, médiatiquement et au sein de l’opinion » (sic) en remettant tout sur la responsabilité du Président de la Chambre du Commerce et de l’Industrie M. Jonathan Fiawoo, Elvire Blanchette Grunitzky a, en effet, rebâti sa nouvelle stratégie de défense autour du fait qu’elle serait une victime manipulée par ce dernier et du coup, elle ne bénéficierait en rien de ce crime financier qui aurait entièrement profité à M. Fiawoo. Ses défenseurs exhibent pour preuve, le fait qu’elle ne disposerait de rien comme bien personnel à part le bien immobilier qui lui est échu par donation de la part du même Fiawoo bien des années avant le début de la fraude qu’elle a conçue et exécutée grâce aux conseils de sa propre intelligence :
falsification de signature, changement frauduleux des adresses de ses victimes et récupération de leurs vrais relevés, calculs justes et distributions à temps des intérêts annuels sur les DAT de ses victimes, visa personnel et autorisation à son niveau des chèques frauduleusement émis par elle-même, etc.
Auparavant, elle prenait soins de virer les DAT des clients sur des comptes qu’elle maîtrise parfaitement : « En 2010, Mme Corine Dussey a voulu faire un placement à hauteur de 166 Millions de Francs CFA. J’ai procédé à la même opération en virant ladite somme sur le compte de la Société OST et ensuite sur le compte de M. Jonathan Fiawoo et la nommée Mensah-Assiakoley Dodji » a-t-elle reconnu en ajoutant ; « Pour retirer les fonds, je faisais un chèque au porteur… J’avais un chéquier du nommé Fiawoo en ma possession moi…J’ordonne les virements en imitant les signatures de M. Fiawoo et de Mme Dussey Corine… » , avec cette précision capitale « qu’en en tant que Chargée des comptes, je suis habileté à viser, à confirmer un chèque pour le payement. Une fois confirmé et visé, le chèque va en opération pour avoir une visite de sortie de caisse ».
Il faut préciser en passant que l’un des porteurs des chèques qui avait déclaré dans sa déposition à la Police Judiciaire avoir été souvent envoyé par M. Fiawoo pour lui retirer des sommes colossaux, était dans l’impossibilité totale de reconnaître Jonathan Fiawoo lorsque les enquêteurs de la Police judiciaire lui ont demandé de l’identifier parmi seulement cinq personnes parmi lesquelles se trouvait réellement M. Fiawoo; au grand étonnement des enquêteurs. Mais passons !
Ce qui intéresse dans cette analyse est de savoir ce qui a poussé la demoiselle Elvire Blanchette Grunitzky à vouloir spéculer sur les fonds des clients d’Ecobank-Togo pour « les reverser » selon sa propre déclaration et à détourner les centaines de millions de Francs CFA de DAT des clients y compris Jonathan Fiawoo, sa double victime ? Pour elle-même, elle « voulait juste régulariser sa situation au port ».
Et selon nos investigations, des matériaux de constructions dernier cri sont souvent commandés en Chine et dans d’autres pays occidentaux pour le chantier de mademoiselle.
En effet, Elvire Blanchette Grunitzky est en plein chantier dans la superbe Résidence de la Cité OUA où elle possède un gigantesque domaine avec titre foncier (Nous taisons volontairement la situation géographique précise.
Et sur cet immeuble, est en voie d’achèvement une monumentale bâtisse de taille exceptionnelle, d’un bon goût de première classe avec l'idée d’un luxe extravagant. Le bâtiment possède un décor sculpté typique de l’art nouveau comme les Palaces orientales d'inspiration qui renouvelle les formes artistiques qui doivent, à vue d’œil, sans expertise outre mesure, aspirer des moyens financiers colossaux. La longue façade est rythmée par des chefs d’œuvre surmontés de réalisations encadrées de solides colonnes, totalement et hautement expressive du niveau du coût dont la seule bourse salariale de notre employée indélicate d’Ecobank-Togo ne pourra couvrir. Absolument pas! Une folie de grandeur qui ne peut emmener sa victime qu’à chercher les moyens financiers de partout et à poser des actes très peu recommandables pour aboutir à ses fins.
Dès que la rusée a su qu’elle s’est mise dans un bourbier nauséabond, elle a vite fait de mettre en gage sa donation acquise auprès de son compagnon de victime tout en faisant croire à tous ceux qui ont percé le secret que sa Palace appartiendrait à son frère l’architecte. Ce qui selon nos investigations, n’est pas tout à fait vérifié, car le titre foncier du domaine appartient belle et bien à elle et les annales du Cadastre national sont là pour le prouver. Toutes les autres formes de maquillage ne sont que des manœuvres en vue de voiler la vérité des faits.
De l’autre côté, nous savons que les investissements personnels et les chantiers d’Elvire Grunitzky ne sauront être les seuls à absorber les 2,6 milliards détournés. Puisqu’il est évident qu’une partie soit affectée à faire taire les complicités internes dans la banque. Car, comme nous l’avions souligné à plusieurs reprises, il est difficilement admissible qu’Elvire Blanchette Grunitzky ait pu opérer de manière isolée au sein de la banque pour plusieurs raisons dont le fait que de tels actes individuels supposent d'agir à la fois sur les outils de saisie des transferts, de contourner de nombreux dispositifs : contrôle hiérarchique, contrôle de premier et second niveau, contrôle d'alerte en cas de virements importants, procédures de validation des ordres importants, de vérification des documents et des pièces d'identité produits par les clients requérants de transferts.
Elle devrait réussir seule à brouiller les écarts constatés au quotidien sur les engagements de la banque. Il serait d’ailleurs intéressant, comme nous l’avions souligné, d'apprécier le cumul des attributions officielles, les responsabilités et les compétences en contournement de dispositif de sécurité informatique de cette employée indélicate plusieurs fois objet de procédure disciplinaire qui avaient d’ailleurs, à maintes reprises, emporté cadres et directeurs généraux de cette banque. Au regard de tout ceci, il est clair que la complicité interne à la banque ne saura être effacée par une hypothétique responsabilité externe que l’on cherche avec une torche en plein jour de soleil au zénith.