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BTS au Togo : Ces diplômes qui ne valent que leur nom
Publié le mardi 19 aout 2014  |  icilome


© Autre presse
Octave Nicoué Broohm (Photo), ministre de l’enseignement supérieur.


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Togo - Dans tous les coins de Lomé et, même dans plusieurs autres villes du Togo, poussent comme des champignons ces écoles et instituts de formation, spécialistes dans la délivrance du Brevet de Technicien Supérieur (BTS). Mais nombreux sont des observateurs qui doutent de la fiabilité de ces documents et la compétitivité des détenteurs sur le marché de l’emploi. Un petit tour dans les coulisses de ces écoles nous a fait découvrir certaines réalités.


« Si nous prenons 100 étudiants sortis de ces écoles de formation professionnelle, à peine 50 exercent sur le marché de l’emploi », a déclaré un cadre du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.
De plus, la qualité de la formation donnée par ces écoles de BTS laisse à désirer. « En ce qui concerne la compétence des étudiants eux-mêmes, n’en parlons pas. Il est vrai, il y a des écoles qui font un travail formidables et il faut les féliciter. Mais la plupart ne cherchent que l’argent. Ce qui fait que les étudiants ne répondent pas exactement à ce que veulent les employeurs », a-t-il poursuivi.

Selon un professeur d’université, c’est la paresse et l’envie de vite gagner sa vie qui poussent ces étudiants à aller vers les écoles de BTS. En deux (02) ans, ils sont nantis de leur diplôme et se baladent dans les entreprises à la recherche du travail.

Concernant ces écoles elles-mêmes, les infrastructures sont loin de répondre aux normes. « Si l’Etat devrait faire son travail et contrôler ces écoles, je pense qu’on fermerait plusieurs. On comptera celles qui vont rester au bout des doigts », a fait remarquer un enseignant de lycée. Ce dernier intervient dans une école de BTS, mais n’hésite pas à dénoncer certaines pratiques qui ont cours dans le secteur.

« C’est extraordinaire quand on vous demande d’être souple dans la correction des copies des étudiants lors des examens. Il y a de ces étudiants qui, même en leur proposant des exercices déjà fait en classe à l’examen, ne sont pas capables d’avoir la moyenne. Mais à la surprise générale, on revoit ces étudiants parmi les lauréats lors de la cérémonie de remise de diplômes. Moi, je crois qu’on doit interpeller les premiers responsables de ces écoles de BTS sur la situation », a-t-il ajouté.

Mais un pédagogue en retraite que nous avons rencontré au cours de notre enquête voit le problème autrement. Pour lui, c’est la démission de l’Etat qui crée tout ce désordre. « Si nous allons même un peu en arrière, on peut dire que certaines écoles privées constituent un danger public. Il y a du n’importe quoi qui se fait là-bas. C’est parce que l’Etat qui a obligation de les subventionner n’arrive pas à le faire qu’il refuse d’être plus regardant dans la gestion de ces écoles privées. Les fondateurs recrutent n’importe qui, qui enseigne n’importe quoi aux enfants », a-t-il pesté.

« Les BTS ne qu’à l’image de nos universités au Togo. Il faut reconnaître qu’il y a des génies dans ce pays. Mais la situation ne leur permet pas d’éclore leur talent. A mon avis, ces diplômes BTS ne valent que leur nom ».

Pour le cadre du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, le gouvernement est conscient de la situation et travaille ardemment pour y remédier. On parle d’ailleurs de la suppression du BTS dans les années à venir. Il va falloir être détenteur d’une licence avant de prétendre s’aventurer sur le marché de l’emploi.

« Nous avons plusieurs de ces étudiants chez nous. Mais il faut encore faire beaucoup d’effort avant de les initier à la pratique. Ils donnent l’impression de n’être bon que devant les papiers », a déploré un chef d’entreprise.

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