L'épidémie d'Ebola s'étend inexorablement en Afrique de l'Ouest, en particulier au Liberia et en Sierra Leone, a relevé mardi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), saluant toutefois "des signes encourageants" dans les deux autres pays touchés, la Guinée et le Nigeria.
L'épidémie, la plus grave flambée d'Ebola depuis l'apparition de cette fièvre hémorragique en 1976, a fait au moins 1.229 morts, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 16 août, sur 2.240 cas (confirmés, suspects ou probables) : 466 au Liberia, 394 en Guinée, 365 en Sierra Leone et quatre au Nigeria.
A Monrovia, capitale du Liberia qui compte pour 53 des nouveaux morts et 48 des 113 cas supplémentaires, l'inquiétude provoquée par la disparition des patients d'un centre d'isolement attaqué pendant le week-end par des habitants en colère est un peu retombée après leur localisation.
Le Liberia est le plus touché en raison d'une conjonction d'éléments défavorables : l'épidémie se passe essentiellement dans le district de Monrovia, densément peuplé et, surtout, le pays souffre d'un manque flagrant de médecins.
L'OMS, qui a décrété le 8 août une urgence de santé publique mondiale et recommandé des mesures d'exception dans les pays affectés, a discerné quelques lueurs d'espoir en Guinée, d'où est partie l'épidémie, ainsi qu'au Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique.
Pour atténuer l'impact des sévères mesures de quarantaine instaurées dans les zones les plus touchées aux confins de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone, l'OMS travaille avec le Programme alimentaire mondial (PAM), qui a entrepris d'acheminer de l'aide au million d'habitants concernés.
La Banque africaine de développement (BAD) a pour sa part annoncé une aide de 60 millions de dollars (45 millions d'euros) aux pays touchés. Cette aide, sous "forme d'appui budgétaire", a précisé le président de la BAD, Donald Kaberuka, "va permettre de payer le personnel de santé et d'équiper les systèmes de surveillance".
Sur le continent, les mesures de précaution se multipliaient. Le Cameroun a annoncé lundi la fermeture de toutes ses frontières avec son voisin nigérian "pendant la période d'incubation" de la maladie, estimée par les spécialistes à 21 jours.
En raison de la propagation du virus, l’Union africaine a décidé de repousser un sommet extraordinaire sur l’emploi prévu du 2 au 7 septembre à Ouagadougou (Burkina Faso), a annoncé mardi la TVT.
Au Togo, aucun cas d’Ebola n’a été signalé. Des mesures de précaution sanitaire sont en vigueur depuis l’apparition de l’épidémie dans la région.