Problématique de la candidature unique de l’opposition/Pour Me Zeus Ata Ajavon du CST : "C’est de la dynamique unitaire que dépendra éventuellement, la candidature unique"
La candidature unique de l’opposition togolaise semble plus faire l’unanimité dans l’opinion publique. Mais au sein même de la classe politique les points de vue sont divergents voir même tendent à s’opposer. Pendant que les responsables de la Coalition Arc-En-Ciel (CAEC) se pressent à choisir sous fond de contestation leur candidat à la candidature unique de l’opposition, le Collectif Sauvons le Togo (CST) ne s’y préoccupe guère. Le coordinateur du CST Me Zeus Ajavon se préoccupe plus des formalités pour asseoir la dynamique unitaire que la question de la candidature unique de l’opposition. Cette étape dit-il ouvrira la voix au choix du candidat.
pa-lunion.com : Maitre Atta Zeus Ajavon, bonjour !
Maître Atta Zeus Ajavon : Bonjour !
pa-lunion.com : Depuis quelques semaines déjà, les partis politiques membres de votre Collectif sont en discussion avec vos collègues de la Coalition Arc-en-ciel. Cette fois-ci, les associations de la société civile du Collectif Sauvons le Togo respectent la distance. C’est bien ça ?
Maître Atta Zeus Ajavon : C’est normal. Vous savez, ces discussions sont essentiellement et éminemment politiques. Ils sont en discussion en vue de s’organiser pour la prise du pouvoir et pour l’alternance politique au pouvoir. Les associations n’ont pas vocation à conquérir le pouvoir, n’ont pas vocation à gérer le pouvoir. Donc, ce qui se passe dans ce conclave, ce sont des affaires qui sont liées à la stratégie unitaire pour conquérir le pouvoir et l’exercer ensemble. Donc, les associations ne sont pas qualifiées pour faire ça.
pa-lunion.com : Mais vous, vous allez à ces discussions en plein temps.
Maître Atta Zeus Ajavon : Oui, je suis Coordinateur du CST et à ce titre, est-ce que les partis politiques membre du CST peuvent t-ils participer à une discussion sans ma personne, bien que je ne sois pas membre d’un parti politique du CST ? Mais je suis là comme modérateur. C’est tout.
pa-lunion.com : Oui, maître, même quand on parle de stratégie, de conquête, on ne peut pas faire sans l’avis de la société civile. Comme on le dit, les acteurs de la société civile sont aussi éminemment politiques.
Maître Atta Zeus Ajavon : Non. Les acteurs de la société civile voient les choses telle qu’elles doivent être et examinent ces choses tel que cela se passe, donnent leurs points de vu, mais n’ont pas vocation à prendre le pouvoir. Je vous dis. Hors, ce qui se passe, c’est comment prendre le pouvoir ? Et les membres de la société civile ne sont pas qualifiés.
pa-lunion.com : Et vous n’avez même pas votre mot à dire ?
Maître Atta Zeus Ajavon : Non. Justement, c’est pour ça que je vous dis que je suis là comme modérateur. En tant que modérateur, je donne mon point de vue neutre. C’est tout. Mais, je ne participe pas activement aux discussions pour prendre position.
pa-lunion.com : Alors, quelle est votre position, en tant que, ancien homme politique, sur ces grands sujets qui font l’actualité ? Candidature unique, programme commun, des réformes qui attendent.
Maître Atta Zeus Ajavon : Oui, ma position n’a pas changé. C’est celle de la société civile. C’est ce qui est au CST. Si elle s’est mise avec les partis politiques, la société civile estime que, il doit avoir une symbiose, non pas seulement de la classe politique, mais également une symbiose citoyenne, pour pouvoir diriger le pays, selon le point de vue du citoyen togolais lambda, qui voudrait être gouverné comme ça se doit, comme dans un pays normal, comme dans un pays civilisé, et non comme dans un pays où on a des comportements primaires. Non, ça, c’est le droit de chaque togolais à être gouverné de cette façon. La bonne gouvernance politique, la bonne gouvernance économique. Oui, nous la société civile, nous estimons que, il faut une symbiose citoyenne pour arriver à obtenir cela. Et nous estimons que cette symbiose citoyenne intéresse aussi bien les politiques que la société civile. C’est pour cela que, ma position personnelle n’est pas différente de celle de la société civile. La bonne gouvernance politique consiste à rendre compte de ce qui se passe, de comment on gère le pays. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Consiste à l’alternance politique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Consiste à l’alternance politique, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui nécessairement. Donc, la démocratie, l’alternance politique, la bonne gouvernance, oui. Nous sommes pour cela. Et c’est pour ça que nous combattons, et nous disons qu’il faut nécessairement cette symbiose unitaire pour pouvoir le faire.
pa-lunion.com : Cela dit, la société civile a toujours son mot à dire. Alors, Maître, est-ce que les acteurs politiques ne font pas erreur aujourd’hui de privilégier la question de candidature unique, alors qu’il faut parler plutôt des réformes ?
Maître Atta Zeus Ajavon : Mais qui vous a dit qu’on privilégie la candidature unique ? Qui a dit ça ? Je ne comprends pas. Je ne comprends pas le débat médiatique qu’il y actuellement sur ce point là. Qui a dit ça ? Jusqu’à présent, est-ce que dans un quelconque des points de ces structures, est-ce que le CST ou un parti du CST a parlé de candidature unique ? Non. Nous parlons des réformes. Nous parlons de la dynamique unitaire pour les réformes, de la dynamique unitaire pour obtenir l’alternance et la bonne gouvernance.
pa-lunion.com : Peut être que vous avez déjà votre candidat naturel.
Maître Atta Zeus Ajavon : Qu’est-ce que vous appelez candidat naturel ? Nous n’avons pas de candidat naturel. Nous avons des gens qui aspirent à être candidat. Ce qui est légitime. Et nous allons ensemble les aider à dégager le candidat qui peut le mieux conduire, fédérer les aspirations populaires pour pouvoir aller à la transparence des élections. Oui. Tout homme politique aspire à conquérir le pouvoir et à le prendre. Donc, c’est normal que l’homme politique qui a crée son parti ait des aspirations pour être candidat à l’élection présidentielle et qui le dise. Quoi de plus normal. Maintenant, est-ce que c’est ce qui va se faire, lorsque des débats unitaires vont se faire pour savoir comment faire pour avoir cette, moi je ne dirai pas de candidature unique, cette dynamique unitaire ? Parce que, c’est de la dynamique unitaire que dépendra éventuellement, la candidature unique.
pa-lunion.com : Mais Maître, vous ne parlez plus du tout des réformes, depuis que l’assemblée, les députés ont rejeté le projet de loi que le gouvernement a envoyé. Pourquoi ?
Maître Atta Zeus Ajavon : Qui vous a dit ça ? Le Président de l’ANC, le chef de fil de l’opposition a écrit, il n’y a pas longtemps, au chef de l’Etat dans ce sens. Nous avons fait des manifestations dans ce sens après la décision de l’assemblée pour exiger les réformes. Vous ne pouvez pas dire que ces réformes sont parties à perte et profit. Du tout. Et dans les discussions que nous faisons en ce moment avec nos collègues de l’Arc-en-ciel, les réformes sont au centre des débats. Ces réformes sont indispensables, sans ces réformes, ce serait, laisser la proie pour Courir dans une candidature unique en 2005, oui. Sans réformes substantielle, est-ce que nous avons eu celui qui a gagné les élections ? Est-ce qu’il a été déclaré admis ? Non. Il faut ces réformes là. Surtout les réformes consistantes dans la transparence des élections. C’est indispensable. Donc tout ce qui concerne le cadre électoral. Il n’y a pas que les réformes constitutionnelles. C’est indispensable. Il y a aussi les réformes du cadre institutionnel, du cadre électoral qui doivent assurer la transparence électorale.
pa-lunion.com : Donc, vous ressortirez sur ce sujet après le conclave, n’est-ce pas ?
Maître Atta Zeus Ajavon : Oui, vous verrez ce que nous allons dire sur ce point là.
Mais, pendant que vous êtes en conclave, on ne vous voit plus démontré. Vous ne parlez plus du tout de ces réformes. C’est un peu ça qui attire l’attention dans mes questions.
Maître Atta Zeus Ajavon : Mais, nous n’avons pas choisi le terme conclave innocemment. Le terme conclave veut dire ce que ça veut dire. Le terme conclave dit, c’est à huit clos. En isolement. Sans témoin. Rien ne transparaît. C’est ça le mot conclave. Nous ne disons pas que nous sommes en concertation ou en pourparlers ou en discussion comme ça a été fait à Togo télécom. Non. Nous disons que nous sommes en conclave. Le mot conclave, allez regarder ce que ça signifie. Cela signifie que, rien ne transparaît dans ces discussions. Et même après le conclave, vous avez seulement le résultat, mais les débats, vous ne les avez pas sur la place publique. Mais prenez l’exemple du conclave sur la désignation du Pape. Est-ce que vous entendez dire des choses ? Du tout. Un conclave est un conclave. Cela veut dire que ça reste discret, voir secret. Et les choses se font de façon discrète et à huit clos. C’est tout. Et rien ne transparaît. C’est pour ça que nous avons choisi le conclave. C’est clair.
pa-lunion.com : Et votre fumée blanche ? Elle sort quand ?
Maître Atta Zeus Ajavon : J’espère que ça sortira lors de la prochaine réunion.
pa-lunion.com : Nous sommes à peu près à huit mois des élections. Est-ce que le temps ne court pas contre vous ?
Maître Atta Zeus Ajavon : Disons que c’est tard et ce n’est pas tard. C’est tard parce que, nous estimons que, ce n’est pas même à huit mois. C’est à moins de huit mois. Parce que, si on respecte la constitution et les textes, les élections doivent aller en janvier. Puisque les dernières ont eu lieu en mars. La constitution dit, 60 jours avant. Donc, c’est en janvier. Et si c’est en janvier, nous sommes au mois d’août, il ne reste pas huit mois. C’est dans ce cas là je peux dire que, c’est tard. Mais, mieux vaut tard que jamais. Vous savez, si la fumée blanche comme vous le dite, sortait avec une dynamique unitaire bien ficelée, à savoir dans les moindre détails, qu’on sache avec nos amis, qu’est-ce que nous faisons, où nous allons ? Et qu’il n’y a pas des sous-entendus, des malentendus, des non dits. Et que ça ne se passe pas comme ce qu’on fait à l’Africaine et la chose continue. Donc, il faut aller voir le fond des problèmes. Nous avons actuellement la chance d’avoir une classe politique plus jeune que l’ancienne où il n’y a que, quelque rares éléments de cette classe politique de l’opposition qui était là en 1990. Même s’ils s’étaient là, ils étaient en arrière plan. Mais ceux qui sont devant eux aujourd’hui, on la chance d’être une nouvelle classe politique. Et cette classe politique ne saurait agir exactement comme les aînés. Et c’est pour que les choses se voient, s’analysent et se disent sec, avec beaucoup de minutie, pour que le jour où on sera mis d’accord sur la dynamique unitaire, nous sachions le contenu de cette dynamique unitaire. Parce que, ce n’est pas une question de candidat unique. C’est plutôt une question de dynamique unitaire.
pa-lunion.com : Est-ce que vous vous dites des vérités ? Des vérités qu’il faut pour vraiment faire cette dynamique unitaire ?
Maître Atta Zeus Ajavon : Ne vous en faite pas. Cela se passe franchement. Je peux vous l’assurer. Lorsqu’il y a des non dits ou des sous-entendus, on le dit et on encourage les gens de parler sans gêne. Ne vous en faite pas. Comme je dis, je suis modérateur et je peux insister pour que ce qui est dans la tête puisse se dire.
pa-lunion.com : Officiellement, quels sont les grands sujets qui sont en discussions ?
Maître Atta Zeus Ajavon : Je ne vais rien vous dire. C’est un conclave. Je ne vous le dirai pas. Ce dont nous parlons en conclave, reste dans le conclave. Mais, nous sommes entrain de discuter de la meilleure manière d’aboutir au changement dans ce pays. C’est tout.
pa-lunion.com : Maître Atta Zeus Ajavon, merci !
Maître Atta Zeus Ajavon : C’est moi qui vous remercie.