Togo - Le problème de l’insalubrité se pose avec récurrence à Lomé. Si face à la situation les autorités togolaises affichent une démission totale, les populations, elles-mêmes, ne semblent pas lutter pour rectifier le tir.
Dans certains quartiers de Lomé, cela fait l’objet de conflit entre les riverains. Et c’est la scène à laquelle nous avons assisté ce matin à Kpota-Attiégou. Il a fallu de peu pour que des habitants de deux maisons différentes se rentrent dedans.
"Ils ont l’habitude de déverser des eaux nauséabondes dans le caniveau. Or, le caniveau passe devant notre maison et c’est difficilement que ces eaux coulent. On n’arrive pas à respirer quand ils font ça. Et pourtant, nous leur avons notifié notre désapprobation face à cette pratique, mais ils continuent toujours", a indiqué très en colère Koko, un habitant du quartier.
Il a ajouté : "On a découvert récemment qu’ils versent aussi des excréments humains dans le caniveau. Des gens nous ont même confié que leur fosse sceptique serait connectée au caniveau. Pour ça, nous sommes en train de nous organiser pour aller voir le service d’hygiène ou la police".
Comme cette maison à Attiégou, plusieurs autres quartiers connaissent ce phénomène qui peut se révéler dangereux pour les populations.
Cependant, il y a quelques années, le gouvernement avait interdit l’évacuation des eaux usées, des latrines ou des fosses sceptiques dans les caniveaux. Mais faute de suivi ou des mesures de dissuasion, les gens continuent de plus bel la pratique.
"Nous avons un service d’hygiène qui n’existe que de nom aujourd’hui. On se rappelle ce temps où ce service sillonne les quartiers et les maisons pour contrôler la salubrité de certains lieux clés de notre environnement. Tous ceux qui manquent de règles d’hygiène", dit un retraité dans le quartier Attiégou.
Certaines personnes se permettent de jeter les eaux de la latrine à leur devanture.
Face à cette triste réalité, les autorités de la municipalité doivent prendre le taureau par les cornes ne serait-ce que pour limiter les dégâts.
La reprise des visites inopinée par ce service sera d’une grande aide pour les populations qui sont déjà paniquées par les ravages du virus Ebola.