Togo - Avec le chaos actuel en Libye L’hôtel 2 février est-il en passe de redevenir une propriété togolaise ? C’est en tous cas les informations qui nous parviennent et qui font état de ce que Faure Gnassingbé profiterait de l’enlisement de la crise en Libye pour reprendre l’hôtel cédé à la Société arabe libyenne des investissements africains (LAAICO) à près de 12,5 milliards FCFA en 2006.
« Nous voulons rénover l’hôtel du 2 février parce qu’il est dégradé ». Tels étaient les mots du Président Directeur général de la Libyan Arab African Investment Company (LAAICO), Mohamed Agili, lors de la signature de la convention de cession entre l’Etat Togolais et sa société le 09 mars 2006. Une action qui s’inscrivait, disait-il, dans la perspective de l’organisation au Togo en 2009 du 11e sommet de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), cher au guide libyen, Mouammar Kadhafi.
Les travaux qui devaient s’effectuer sur les structures internes et externes de l’hôtel étaient programmés pour durer 10 mois. Et le calcul fait, la structure devrait être opérationnelle au premier trimestre de l’année 2007. Mais depuis, c’est le black-out total. Les travaux de réfection qui avaient de la peine à avancer furent simplement suspendus, et avec la crise libyenne, l’espoir de tout achèvement de la rénovation tend à se dissiper.
La Société libyenne pourra-t-elle encore poursuivre les travaux ? Sommes-nous tentés de demander. Avec l’enlisement de la crise que vit actuellement le pays de Mouammar Kadhafi, l’affirmatif étonnerait plus d’un.
D’après les informations qui nous parviennent, une solution serait trouvée quant à l’avenir de l’hôtel. Faure Gnassingbé chercherait à tirer profit de la crise libyenne en récupérant la bâtisse, qui, pour l’heure, appartient encore à la LAAICO. Toute reprise sans l’accord de cette dernière ouvrirait un autre front de batailles juridiques entre le Togo et la société libyenne. On se rappelle il y a quelques semaines, l’expulsion du groupe Accor de l’hôtel Sarakawa avec son corollaire de batailles juridiques en perspective.
Le cas LAAICO viendrait donc s’ajouter à ceux du groupe Elyo Québec concernant Togo Electricité et du groupe Accor, mais Faure Gnassingbé serait prêt à cette éventualité. « Reprendre l’hôtel 2 février et aller devant les juridictions internationales en cas de plainte de la LAAICO, s’il le faut », aurait préféré le chef de l’Etat.
A qui sera confiée la gestion de cette énième société nationale en gestation quand on sait que l’environnement de Faure Gnassingbé est truffé de personnalités dont l’honnêteté et la crédibilité restent à prouver ? La question demeure et le film de cet hôtel, construit par le biais du miracle phosphatier, et qui a coûté près de 35 milliards de FCFA, n’est pas encore entier.
Il est à rappeler que l’hôtel 2 février a ouvert ses portes en juin 1980 et a été géré par le groupe français Sofitel avant d’être cédé en mai 2002 au Corinthia Hotels International. Il dispose de 368 chambres dont 52 suites présidentielles et autant de suites ministérielles. L’hôtel 2 février est haut de 102 mètres couvrant 36 étages. Il a en son sein trois restaurants, un night-club, un bar, ainsi que plusieurs infrastructures sportives.