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Liberté N° 1764 du 21/8/2014

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Blaise Compaoré aurait choisi un dauphin, Faure Gnassingbé invité à s’inspirer de cet exemple
Publié le vendredi 22 aout 2014  |  Liberté


© Autre presse par Présidence du Faso
Coopération Burkina - Togo: le Président Blaise Compaoré reçoit son homologue togolais, Faure Gnassingbé
Lundi 12 mai 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel. Le Président de la République, SEM Blaise Compaoré a reçu en audience son homologue togolais, Faure Essozimna Gnassingbé dans le cadre des échanges politique et fraternel entre le Burkina et le Togo.


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Il faisait partie des dirigeants « nègres » tentés par un extra-mandat au pouvoir et s’apprêtait à mettre le bistouri dans la Constitution de son pays pour se l’offrir. Mais visiblement, le Saint-Esprit semble l’illuminer et il chercherait à placer un dauphin.

Lui, c’est Blaise Compaoré, le président du Burkina Faso. Un exemple qui devra inspirer son voisin du Sud, aussi tenté par la boulimie du pouvoir.

Compaoré compterait placer le Gal Gilbert Diendéré


2015 sera une année électorale au Burkina Faso. Les Burkinabés seront en effet appelés à élire le président qui devra présider aux destinées du pays durant le quinquennat 2015-2020. Mais, c’est un secret de Polichinelle, Blaise Compaoré parvenu au pouvoir en 1987 suite à un coup d’Etat ayant renversé Thomas Sankara n’est pas repu par ses 27 ans au pouvoir et tente de rempiler. Malgré les pressions nationales et internationales, il entreprenait des manœuvres pour modifier l’article 37 de la Constitution de son pays qui a instauré un verrou de limitation de mandat. Mais à faire foi aux indiscrétions, il renoncerait finalement à sa candidature et serait en train de placer un de ses proches collaborateurs pour lui succéder. Son nom, Gilbert Diendéré.

L’information est venue du côté d’Abidjan et fait le buzz depuis ce lundi 18 août. « Le discret chef d’Etat-major de la présidence aurait finalement la préférence de Blaise Compaoré pour assurer sa succession à la tête de l’Etat. Il est convaincu que c’est le seul à même d’assurer la stabilité après lui », lit-on sur le site ivoirien « ivoirebusiness.net », dans un article au titre assez affirmatif : «Burkina – Le choix de Blaise est fait : Ce sera Gilbert Diendéré ! ».


Même si la nouvelle n’est pas (pour l’instant) confirmée par les sources officielles ou les médias burkinabés, on en fait presque une certitude dans les milieux des officiels ivoiriens avec lesquels les relations avec le Palais de Kosyam se sont raffermies depuis l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara. Ce choix (sic) du Général Gilbert Diendéré ne serait que la suite logique d’un préjugé établi dans les casernes au Burkina peignant les civils comme « pas assez sérieux » pour diriger le pays. Blaise Compaoré serait donc convaincu qu’il n’existe pas de politique civil de cran aussi bien dans son entourage que dans l’opposition pour diriger le pays après. Des sources disent le Général plus à même de protéger les arrières de Compaoré s’il quittait le pouvoir.


L’information est difficilement croyable pour les Burkinabés et les citoyens d’Afrique et du monde soucieux du sort de la démocratie et du devenir de ce pays pris en otage par un clan militaire dirigé par Blaise Compaoré depuis 1987. Surtout qu’au même moment, le parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp) continue sa campagne en faveur du référendum programmé sur la modification de l’article 37 visant à sauter le verrou de la limitation de mandat et ainsi permettre à son champion de rempiler. Information sérieuse ou simple intox du camp Compaoré pour flouer les opposants à son projet?



La manipulation étant une arme redoutable en politique, des voix recommandent de prendre cette information avec des pincettes. Mais pour des observateurs, les couleurs de ce rebondissement ont été annoncées dans l’interview accordée par Blaise Compaoré au confrère de RFI en marge du sommet Etats-Unis-Afrique des 5 et 6 août derniers à Washington, lorsqu’il déclarait : «Il n’y a pas d’institution forte s’il n’y a pas, bien sûr, d’homme fort. L’Amérique a dû traverser des épreuves. Je vois la ségrégation raciale, je vois l’esclavage…


Pour la suppression de ces pratiques, il a fallu des hommes forts », en réponse à Barack Obama qui postulait que « Lorsque des dirigeants s’éternisent au pouvoir, ils empêchent du sang nouveau de s’exprimer, ils empêchent le renouvellement, et le risque c’est qu’à la longue, les gens œuvrent plus pour durer que pour le bien de leur peuple ».
En tout cas, les jours, semaines et mois à venir situeront l’opinion.

Faure Gnassingbé devrait s’en inspirer


L’élection présidentielle de 2015 au Togo devrait se conter sans Faure Gnassingbé. Parvenu au pouvoir en 2005 dans les conditions mouvementées (un millier de morts) et réélu (sic) en 2010, il sera l’année prochaine au terme de ses deux mandats acceptés en démocratie et devrait vider le plancher. Mais personne n’est dupe, il veut rempiler.


Il n’a encore rien déclaré publiquement sur ses véritables intentions, mais ses actes le trahissent au quotidien. L’ultime est son refus d’exécuter les réformes constitutionnelles et institutionnelles recommandées par l’Accord politique global (Apg) devant tracer le sillon d’un scrutin démocratique, équitable et apaisé, et de l’alternance au pouvoir en 2015; mais aussi de mettre en application les recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation que lui-même a mise en place et qui conseille l’exécution des réformes constitutionnelles et le retour aux fondamentaux de la Constitution de 1992.

L’illustration a été offerte par le rejet le 30 juin dernier, par les députés de l’Union pour la République (Unir), du projet de loi introduit par le gouvernement dans ce sens. Les pressions tous azimuts pour faire revenir Faure Gnassingbé à la raison ne l’émeuvent guère. Aujourd’hui le processus est conduit selon ses bons vouloirs, les règles du jeu taillées par le pouvoir tout seul. Comme pour se préparer en conséquence, il mobilise l’armée pour l’accompagner et manœuvre pour écarter ses concurrents sérieux potentiels. Le dernier cas en date, c’est Pascal Bodjona qu’il veut coincer à tout prix dans l’affaire d’escroquerie et qui est à nouveau convoqué par la Justice ce matin.


Cela ne fait l’objet d’aucun doute, Faure Gnassingbé veut rempiler. Mais c’est une option suicidaire aussi bien pour le pays que pour lui-même. Il conduirait ainsi le Togo vers des lendemains incertains et sera comptable devant l’histoire de ce qui adviendra. Mais il a encore le choix, et c’est ici qu’il peut s’inspirer de l’exemple allégué de Blaise Compaoré. Une véritable alternative qui lui est offerte.


L’idéal serait que Faure Gnassingbé se retire sans protocole du pouvoir en 2015 et laisse les choses se faire sans lui. Mais c’est une constance en Afrique que les prédateurs de la démocratie ont souvent peur de leurs arrières, n’ayant pas dirigé dans les normes. Ce qui justifie les manœuvres pour s’éterniser au pouvoir. Et pour éviter tout risque, ils placent de proches collaborateurs lorsqu’ils se décident à partir. Comme cela au moins, ces derniers protégeraient leurs arrières pour un moment.



Faure Gnassingbé peut aussi opter pour cette solution de rechange, mais qui lui permettrait de sortir d’une façon ou d’une autre par la grande porte. Blaise Compaoré l’aurait fait et se serait ainsi assuré une porte de sortie honorable. Ainsi, Faure éviterait des coulées d’adrénaline inutiles au Togo. Ce serait d’ailleurs à son profit s’il optait pour le choix d’un dauphin. Car c’est un secret de Polichinelle qu’il existe des dossiers obscurs qui pourraient bien le rattraper, comme celui des violences meurtrières d’avril 2005 sur lesquelles un rapport de l’Organisation des Nations Unies a établi un chiffre de 500 morts et que des gens dans certains milieux auraient mis au frigo, attendant de le ressusciter et en faire l’usage idoine au moment venu.


Il y a aussi les différentes affaires de torture, les crimes politiques et économiques comme l’assassinat d’Atsutsè Agbobli en 2008, les incendies et autres violations graves des droits de l’Homme. Les Togolais ne demandent qu’une chose : voir une autre tête à la présidence de la République qu’un Gnassingbé. En s’éclipsant au profit d’un dauphin qu’il aura pris soin de placer, quels que soient sa personnalité et son statut social (militaire ou civil), il aura ainsi calmé ses détracteurs et surtout lavé l’honneur de sa famille dont le nom est relié à juste titre aux malheurs du Togo depuis un demi-siècle. Toute décision de rempiler serait synonyme d’aller tout droit dans le mur, et il devrait être seul comptable devant l’histoire des conséquences, vu qu’il est tout seul dans sa voie périlleuse et manque de soutiens.



Tino Kossi

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