Depuis que la fièvre hémorragique à virus Ebola (FHE) sévit dans la sous-région africaine, beaucoup de décès sont enregistrés parmi lesquels on note 33% des médecins qui traitent les patients. Les « inquiétudes, la peur et la psychose » que
suscite ce virus très mortel ont poussé le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) à organiser une journée de partage d’informations sur la prévention et la prise en charge de cette
maladie. C’était le mercredi 20 août dernier à la Maison de la santé à Lomé.
La déclaration rendue
publique au cours de la rencontre fait état de la situation virale au
Togo. De la mise en place d’un comité d’experts à la fourniture de kits
de protection en passant par les sensibilisation et communication, la
création de sites de prise en charge des cas suspects… pas mal
d’initiatives pour lutter contre le mal, notent les médecins. « Cependant
toutes ces mesures prises présentent des insuffisances qui méritent
d’être corrigées pour rendre plus efficaces la prévention et la prise en
charge d’éventuels cas de FHE », relèvent-ils.
Leurs inquiétudes semblent
fondées d’autant plus que malgré la propagation rapide du FHE, il
n’existe pas encore de comité régional de riposte ou des mesures idoines
à même de rassurer les populations. Même au sein des formations
sanitaires, beaucoup ne sont pas formés sur les mesures de sa détection
et de ses préventions. Les sites du CHU Campus et des régions ne sont
pas de véritables centres d’isolement. « Les sites régionaux ne sont
que des salles incorporées aux structures hospitalières sans
équipements, les quelques matériels de protection fournis ne sont pas
appropriés et restent largement insuffisants », craignent-ils.
Le bureau national du
SYNPHOT a formulé une batterie de recommandations pour éviter le virus
mortel ou le prévenir dans notre pays. Aux autorités, le Synphot demande
de trouver rapidement des réponses aux insuffisances relevées plus
haut. L’opinion ne doit pas céder à la panique, conseille-t-il, avant
d’inviter les uns et les autres à utiliser la ligne verte pour signaler
tout cas suspect et éviter de le manipuler. Le syndicat recommande aux
agents de santé « le port obligatoire de blouses, de gants, de
bavettes, de chaussures adaptées avant l’examen de tout malade ; le
lavage et la désinfection des mains avant et après tout acte », en encore de « gérer correctement les déchets hospitaliers, désinfecter et nettoyer régulièrement les salles de soins ».
Toutes ces mesures pour
circonscrire le mal déjà présent sur le sol togolais ou le prévenir ?
Selon le confrère «Liberté» qui cite des sources hospitalières, un cas
ferait présentement peur aux médecins. Il s’agit d’un « Philippin actuellement en isolement au CHU-Campus ». « Et le médecin ayant traité le Philippin confirme : « Oui, je ne dors pas bien la nuit »», souligne le confrère qui poursuit: « Pour
l’heure, seuls deux cas suspects ont été dénombrés au Togo par les
médecins qui ont affirmé attendre les résultats des analyses pour
confirmer ou non l’existence du virus dans notre pays ».
Fabrice KA
Alternative Togo