e rapport n’est pas allé par quatre chemins pour épingler le phénomène de la traite des enfants dans les préfectures de l’Ogou et de l’Anié.
Les chefs traditionnels, les comités villageois et cantonaux de développement, les autorités administratives, parents et amis des familles, les forces de l’ordre et de sécurité n’ont pas trouvé/appliqué les mesures nécessaires pour arrêter ou diminuer le phénomène ces deux dernières années. Au contraire, elles ont été passives et témoins au fléau.
Et ainsi le rapport de cette enquête exploratoire initiée dans le cadre du projet de lutte contre la traite des enfants dans les préfectures de l’Ogou et de l’Anié a été validé parce que accepté par tous. C’était le 19 août dernier à Atakpamé.
Il ressort de cette enquête que de 233 départs en 2011, l’on a atteint 409 en 2013, en majorité les enfants, soit une augmentation de 75% dans les zones touchées et que les lieux de destination de ces enfants victimes de la traite et de l’exploitation sont le Nigéria, le Bénin et dans une moindre mesure Lomé, Atakpamé et Anié. Ils viennent des villages lointains et sont employés pour des travaux champêtres, de construction, domestique ou comme des travailleuses de sexe pour les filles.
Les responsables de cette enquête, l’Organisation pour le Développement et l’Incitation à l’Auto Emploi (ODIAE) et l’association chrétienne allemande Pain Pour Le Monde (PPLM), qui ont travaillé dans des villages cibles dans ces deux préfectures, proposent une meilleure prise de conscience au niveau local en vue d’inverser la tendance de la courbe qui prend de l’ampleur. D’autres préfectures et localités du pays sont indexées dans la non maîtrise du phénomène ou de la tolérance de celui-ci.
Ce que déplorent les initiateurs c’est le fait que le phénomène ne soit pas inverse. L’on parle rarement du phénomène de la traite des enfants des pays de destination vers le Togo. C’est dire donc que ces pays ont pris des dispositions au plan national pour attirer les étrangers. Il a été recommandé que les autorités nationales agissent autrement pour ne pas subir toujours le phénomène de rappariement ou que les fils du pays ne subissent pas la maltraitance dans leur quête du meilleur vivre à l’étranger.
L’ONG veut agir désormais en direction des enfants des cours primaires dont l’âge est inférieur à 18 ans. L’action consistera à animer de vastes séances de sensibilisation, des projections publiques de films ayant trait au phénomène, des émissions radiophoniques sur les radios rurales, le renforcement de capacité des acteurs impliqués et l’installation des clubs de vigilance dans les villages.