Incarcéré depuis plusieurs mois à la prison civile de Sokodé où il devrait purger une peine de deux ans, Sadja Kokou, environ 43 ans, après un peu moins d’un an de détention, décède des suites d’une tuberculose. Plus alarmant, il y a de probables indices que les 74 autres détenus avec lesquels monsieur Sadja a partagé la cellule soient contaminés.
Accusés d’avoir volé des sacs de colas, Sadja Kokou a écopé de 48 mois de prison ferme. Peine qu’il purge à la prison civile de Sokodé depuis plusieurs mois déjà quand il tomba malade. Diagnostiqué d’une tuberculose, il fut mis en quarantaine comme le recommande la procédure dans les centres pénitenciers.
Chose curieuse, après 48 heures, il fut placé de nouveau et ensemble avec d’autres détenus dans une cellule où sont agglutinées 48 personnes sous prétexte qu’il ne souffrait pas de tuberculose.
Selon nos recoupements après 48 heures de mis à l’écart les responsables de la prison espéraient que sa famille allait s’en occuper surtout pour les soins que nécessitait son état. Comme personne ne venait lui rendre visite, les responsables de la prison ont décidé de le remettre ensemble avec les autres détenus sachant pertinemment qu’il souffrait d’une maladie contagieuse.
Le samedi 23 août 2014, le cas de Sadja Kokou s’est aggravé, il fut évacué finalement au CHR de Sokodé où il rendit l’âme le dimanche faute d’une prise en charge à temps et de soins appropriés.
Il ressort de cette situation que le détenu qui souffrait bel et bien d’une tuberculose et qui a partagé la cellule avec 74 autres personnes en a contaminé quelques détenus sinon tous.
Des responsables d’une prison qui mettent en danger en connaissance de cause la vie d’autres prévenus méritent de subir la rigueur de la loi mais au Togo le bon sens et le respect de la vie fut elle celle d’un détenu n’ont jamais prévalu.
Les conditions carcérales sont mondialement reconnues inhumaines sous Faure Gnassingbé. Si les prisons doivent devenir des lieux pour exposer intentionnellement des prévenus de façon à déclencher des épidémies liées aux contagions il y a de quoi craindre le pire.