Togo - Des échauffourées ont encore eu lieu ce matin dans certains quartiers de Lomé, entre policiers et vendeurs de carburant illicite. Ces scènes sont récurrentes dans la capitale ces derniers temps, où l’Opération Entonnoir II mise en place par le gouvernement, mène une véritable chasse à l’homme.
La vente de carburant frelaté, communément appelé Boudè, est illégale. Depuis un certain temps, ce carburant est traqué et saisi par la Police et la Gendarmerie. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a plusieurs fois mis en garde les contrebandiers, mais peine perdue. Le commerce de cette denrée s’amplifie de plus bel, au point d’amener les autorités à radicaliser leur position.
Kodjoviakopé, un quartier contigu à la frontière avec le Ghana, est réputé être la zone qui abrite le plus grand nombre du trafic de ce carburant. Il suffit de parcourir quelques dizaines de mètres pour revenir les bras chargés de cette denrée.
« Nous n’avons pas de travail, nous sommes laissés à nous nous-mêmes. Le petit job que nous faisons et qui nous rapporte un peu, on nous traque encore pour cela. Nous ne comprenons rien. Que le gouvernement nous cherche du travail et nous allons abandonner cette activité qu’il dit illégale », a indiqué Patrick, un revendeur du carburant illicite.
Selon plusieurs observateurs, il faut que les autorités togolaises mènent la lutte à partir des frontières qui sont des facteurs favorisant l’intensification de ce commerce dans le pays.
Il y a également la problématique de la réglementation de ce secteur que pose nombre d’observateurs. Déjà, le chômage a atteint un point culminant da ns le pays. Et la première victime reste cette jeunesse qui se cherche et pratique cette activité. Raison pour laquelle la politique de lutte contre le chômage doit être redoublée pour endiguer ce commerce.
Toutefois, une interrogation demeure : où vont ces centaines de litres de carburant illicite saisi par la Police et La Gendarmerie ? Cela, personne n’ose donner des pistes aux nombreux Togolais qui restent sur leur soif. Pas même ceux qui ont mis sur pied cette Opération Entonnoir II.