La cérémonie traditionnelle de “Situtu” (Pardon et réconciliation) selon les préceptes de la divinité Na Bosromafli, symbolisée par la baleine, a été organisée le vendredi 22 août à Aného, en prélude à la 352e édition de la fête Epé-Ekpé.
Les adeptes des 41 divinités du panthéon guin et des natifs se sont retrouvés, pour aplanir leurs divergences, se pardonner et se réconcilier avant d’entrer dans la nouvelle année lunaire du peuple guin. Ce fut aussi un moment de recueillement et de prière pour remercier les divinités et le créateur pour leurs bienfaits durant l’année écoulée et implorer leur protection et bénédiction pour le futur.
«Situtu» est l’une des grandes cérémonies, faites de juin à décembre en pays guin avec pour apothéose la prise de la pierre sacrée. La cérémonie est faite avec une eau bénite pour servir d’ablution et d’aspersion aux adeptes, aux populations et aux invités afin qu’ils soient purifiés pour un meilleur avenir. L’eau bénite est composée des eaux de l’Océan, de pluie et divers cours d’eau du Togo et du Nil, d’herbes magiques, de parfum et de talc.
Parades, prières, chants des adeptes et aspersion de l’eau d’ablution sur les invités et les adeptes ont rythmé la cérémonie à laquelle ont pris part le chef traditionnel Togbé Savado Zankli Lawson VIII ainsi que plusieurs de ses homologues et autres invités.
Les prêtres et les chefs traditionnels de cette communauté s’entendent chaque année difficilement et des conflits récurrents émaillent les cérémonies autour de la prise de la pierre sacrée. Cette année, un comité d’élaboration d’un code de bonne conduite et de gestion du sanctuaire de la forêt sacrée a été mis en place pour proposer des solutions idoines à ces conflits. Les initiateurs ont conclu qu’un code était le début d’une solution et constitue une richesse pour le patrimoine matériel et immatériel du Togo car il y a des valeurs, autres que la violence, à sauvegarder, perpétuer et à pérenniser.
Au cours de la cérémonie, le président des chefs traditionnels des Lacs, le président du comité d’organisation, les prêtres traditionnels ont prié pour la santé des populations, la paix, la prospérité et le développement du pays. Les prêtres ont conjuré le mauvais sort et prié le créateur et les divinités de protéger ses fils des accidents, des guerres et surtout de la fièvre hémorragique à virus Ebola.