Dans son adresse à la nation le 26 avril dernier, la veille des 54 ans de l’indépendance du Togo, Faure Gnassingbé a déclaré 2014 « année de sécurité routière ». On se rappelle le folklore organisé par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile et son collègue des Travaux publics et des Transports sur les mesures sécuritaires pouvant empêcher les accidents de circulation : port obligatoire du casque par les motocyclistes et de la ceinture de sécurité par les conducteurs des 4 roues, sans oublier l’interdiction faite aux conducteurs des camions (titans) de circuler la nuit.
Les deux ministres n’en sont pas restés là. La dernière trouvaille est l’interdiction faite aux vendeurs à la sauvette de mener leurs activités au niveau des feux tricolores. A en croire Yark Damehame et Ninsao Gnofam, dans un communiqué conjointement rendu public, ces jeunes déshérités causent des accidents en se faufilant entre les voitures et motos pour proposer leurs articles aux usagers. Mais quelques mois seulement après ces « interdits », on se rend compte de leur inefficacité.
Le drame qui s’est produit le vendredi 22 août dernier dans le village de Kouni, au sortir d’Agbélouvé témoigne de l’échec de ces mesures. « Cet événement malheureux et très meurtrier a occasionné d’importants dégâts humains et matériels. Aucun survivant n’a été jusqu’ici retrouvé parmi les passagers du minibus. Onze (11) corps calcinés ont été retrouvés et déposés à la morgue de Tsévié », indique un communiqué du ministère de la Sécurité et de la Protection civile et celui des Travaux publics et des Transports.
A l’origine du drame, la mauvaise manœuvre d’un véhicule remorque qui, transportant du ciment en direction d’Atakpamé, a quitté sa voie pour entrer en collision avec un minibus de quinze (15) places, venant dans le sens contraire. Plusieurs passagers se trouvaient à bord du minibus. « Les deux véhicules se sont retrouvés dans le ravin. Le titan s’est renversé sur le minibus, ce qui a entraîné l’incendie desdits engins », souligne le communiqué.
Apparemment, l’« année de sécurité routière » décrétée par Faure Gnassingbé ne porte pas de fruit. Et le ministre de la Sécurité et de la Protection civile et son collègue des Transports manquent apparemment d’initiatives pour sauver la situation. A quoi servent tous ces tapages médiatiques sur les sensibilisations des forces de l’ordre et autres pour accompagner les mesures, si les gens doivent toujours être tués par la route ?
On ne le dira jamais assez, la lutte contre les accidents de la route n’est pas gagnée d’avance, si ceux qui dirigent ce pays ne se résolvent pas à le doter de bonnes routes, construites selon les normes internationales. Il ne se passe de jour où l’on n’émette des inquiétudes sur la qualité des routes que laissent ces entreprises de travaux publics.
De tout temps, l’on a émis des préoccupations sur l’étroitesse de la nationale N°1. Même si travaux il devrait y avoir sur cette route, qu’ils se fassent rapidement et bien, pour la sécurité des usagers. Les autorités togolaises doivent y veiller. L’accident du week-end dernier est un drame de trop, après celui de Talo en mars. La vie humaine est sacrée.