C’est Mme Germaine Kouméalo Anaté, ministre de la Communication, des Arts, de la Culture et de la Formation civique, native de Kouméa, qui a été envoyée auprès de la population de ce canton pour tâter son pouls, après la forfaiture judiciaire qui a conduit à l’embastillement de l’ancien ministre de l’Administration en prison en fin de semaine dernière.
« Tout développement durable véritable passe d’abord par l’appropriation des valeurs civiques et citoyennes, c’est-à-dire par l’esprit patriotique, par la solidarité, par le travail bien fait et par la capacité à unir nos forces et à travailler en synergie », a déclaré Mme Kouméalo Anaté samedi dernier à Kouméa. Visiblement, le concept est tout trouvé pour tenter d’amadouer cette population qui a toujours porté Pascal Bodjona dans son cœur. Les « valeurs civiques et citoyennes » sont supposées contribuer au développement du pays. C’est bien. Mais que peuvent ces valeurs dans un pays où la justice est corrompue et téléguidée par le pouvoir en place ?
La ministre, après avoir prêché un Togo uni, moderne et prospère où règnent la paix et la cohésion sociale, a distribué des kits scolaires aux meilleurs élèves de la localité. Ce geste n’est pas gratuit, pour de nombreux observateurs. Lorsque l’ancien bras droit de Faure Gnassingbé avait été arrêté le 1er septembre 2012, nombreux étaient les fils et filles de cette localité qui ont protesté contre le coup de force. Certains ont même fait le déplacement de Lomé pour voir de plus près cette forfaiture. Des affrontements ont eu lieu devant la Gendarmerie nationale où il était gardé pendant sept (07) mois. Il est clair que Faure Gnassingbé redoute le même scénario. Rapidement, une recette est trouvée pour remédier à la situation.
L’« Esprit nouveau » semble ne plus reculer devant rien pour garder son fauteuil. Voilà encore un geste caractéristique de son obssession de conserver éternellement le pouvoir. Après avoir privé la communauté de Kouméa d’un de ses fils, il lui offre de piètres cadeaux et lui demande de lui accorder sa confiance en 2015. Il faut être « Faure » pour penser une telle stratégie, sans avoir un seul instant peur de la réaction de cette communauté.
Pascal Bodjona est en prison. Faure Gnassingbé offre une photocopieuse, quelques matériels informatiques à la communauté de Kouméa et des kits scolaires à leurs enfants. Sacré régime !