Les jours avancent inexorablement et conduisent vers le crucial scrutin à la Fédération togolaise de football (FTF) de début novembre 2014. Dans l’entourage des potentiels aspirants, on ne manque pas une seule occasion de vendre le projet de campagne de son candidat. A ceux dont l’opinion connaît déjà les intentions, viennent s’ajouter à la liste des candidats qui travaillent en tout silence.
Si tout va bien, comme le dernier congrès de la Fédération togolaise de football (FTF) l’a décidé, le prochain scrutin se tiendra à Lomé au plus grand tard le 5 novembre 2014. A moins de trois mois de cette date importante dans la vie du football togolais, les aspirants au Bureau exécutif de l’instance se préparent chacun de son côté. Certains ont clairement affiché leur intention. C’est le cas du démissionnaire de l’actuelle équipe de la FTF, Tino Adjété. Ancien Vice-président de la FTF, il ne veut plus seulement être membre d’un bureau de la FTF, mais le diriger et « faire exécuter son projet pour le football togolais ». Idée rassemblée dans un document qu’il dénomme « FootEthique, vision, novembre 2014-novembre 2018 ». Nous allons revenir en détail sur le document de sa campagne au moment opportun. Mais pour ceux qui ne le savent peut-être pas, le président de Tigre Noir Zéphyr aime répéter que « Le temps est réellement venu de redémarrer le football togolais sur des bases assainies et au moyen de la rigueur et de la flexibilité ». Des promesses que le corps électoral appréciera le moment venu.
L’autre candidat plus que potentiel est l’actuel patron de l’instance faîtière, Gabriel Améyi. Bien qu’étant accusé de gestion scandaleuse des fonds alloués à la FTF pour le développement du football national, « Fo Gabi » organise un flou autour de son avenir sportif. « Pour le moment, je ne sais pas si je serai candidat. Je n’ai encore rien décidé », aurait-il déclaré tout récemment à certains confrères au sortir d’une réunion de la FTF. Il ne cache pourtant pas son envie de briguer un second mandat. Pour bon nombre d’observateurs avisés, Gabriel Améyi sera candidat à moins qu’une force supérieure à la sienne l’oblige à ravaler son désir débordant. Pour l’heure, selon les informations, il a déserté le siège de la FTF pour l’une de ses maisons sise au quartier Gblinkomé où il préparerait minutieusement sa « réélection ». « C’est là-bas que l’avenir de notre football se joue », a ironisé tout récemment un observateur. Beaucoup d’amoureux du football togolais s’inquiètent de son éventuelle candidature alors qu’un aucun texte ne le lui interdit. Mais s’il aurait promis à certains qu’il ne sera pas candidat, mais voulait qu’on le laisse terminer au moins son premier mandat, ses faits et gestes indiquent le contraire. N’a-t-il pas tout récemment choisi des clubs imaginaires qui ne peuvent rien lui refuser, à jouer la troisième division contre la volonté de plusieurs de ses collègues qui composent le Bureau exécutif avec lui ? « Que personne ne se trompe, il sera candidat. Et il est en train de tout faire pour se faire réélire », avertissent certains.
De son côté, le couple Piza-Adjodo soupçonné depuis un moment a confirmé qu’il se prépare. L’un d’eux a répondu à L’Alternative que bientôt une conférence de presse sera organisée pour déclarer officiellement leur intention. « Notre football est en crise. Il faut un mandat de transition incarné par des jeunes pour remettre les choses dans l’ordre et poser les bases solides », nous a-t-il répondu au téléphone. La « rupture » que ce duo promet sera incarnée par un « homme providentiel », dit-il. Il y a aussi ceux que le confrère « L’Equipe sportive » appelle « les revanchards » composés de Winny Dogbatsè, Boupkessi Essoyaba, Tata Adaglo Avlessi, Rock Gnassingbé, Amouzou Tètè… Ils font mystère de leur future action. Mais on sait par nos recoupements que tous se préparent, sauf Rock Gnassingbé sur lequel on n’a rien de précis. Le récent brûlot de Tata de Mass contre Gabriel Améyi est un signe annonciateur, nous dit-on. Boukpessi Essoyaba, candidat du pouvoir, à la dernière élection à la FTF, est aussi dit « très avancé dans sa campagne ». Pour Amouzou Tètè, les informations circulent qu’il ne s’est pas fait réélire à la tête de son club Asfosa dans les conditions qu’on sait s’il n’avait pas d’autres ambitions. Pour un proche qui le connaît bien, « cet homme qui dirige une société immobilière vise plus haut qu’on ne le croie ».
Amavi Patatou, responsable du football des jeunes et porte-parole de la FTF « veut bien prendre part au scrutin, mais pas sur n’importe quelle liste », assure un de ses proches. Va-t-il franchir le pas et monter sa propre liste ? Tout est possible.
La liste des aspirants n’est pas exhaustive. D’autres travaillent dans l’ombre mais personne ne parle d’eux. Parmi eux, figure un consultant ingénieur bancaire dont L’Alternative tait pour le moment l’identité. Cet ancien banquier aujourd’hui administrateur provisoire d’une structure de microfinance et président d’un club de deuxième division- qui a joué tout récemment le championnat- depuis une demi-douzaine d’années a dit à L’Alternative qu’il prépare une « candidature sérieuse ». « Nous sommes acteurs du football togolais depuis plusieurs années et président de club de deuxième division depuis 6 ans, et aujourd’hui nous nous estimons capable de diriger le football togolais », a-t-il confié. Avant d’ajouter : « Toutes les autorités savent ce que je peux apporter pour le foot togolais ». Il dit être en train de faire des démarches pouvant lui assurer la victoire en novembre prochain. Ce candidat qui redoute Boupkessi Essoyaba a confié venir au football pour le football et non pour s’en servir, parce qu’ayant préalablement fait ses preuves. « J’ai une approche modèle, actualisée et un projet pérenne, de quoi redonner un souffle nouveau à notre football », explique-t-il. Nous y reviendrons plus en détail.
C’est plus ou moins le panorama de ceux qui se bousculent au portillon de la FTF. Cette instance nationale de football souffre tellement que beaucoup estiment que si salut il doit y avoir, il doit passer par ce congrès qui s’annonce décisif avec en perspectives des pratiques sournoises qui plombent tout.