Lomé a abrité du 19 au 22 août dernier, un atelier sur l’approche basée sur les droits de l’homme appliquée aux politiques publiques et au secteur de la santé. Organisée par le gouvernement togolais, cette rencontre a reçu l’appui technique et financier du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH).
Plusieurs thèmes étaient développés dont celui relatif à l’introduction des indicateurs des droits de l’homme et le cadre conceptuel du HCDH qui s’y rapporte. Pour permettre à ses abonnés de bien cerner cette notion, l’Agence News a approché M. Nicolas Fasel, Officier des droits de l’homme et spécialiste Indicateurs des droits de l’homme à Genève.
Savoir News : Qu’entend-on par indicateurs des droits de l’homme ?
Nicolas Fasel : On entend par +indicateurs des droits de l’homme+, un outil pour mesurer la réalisation des droits de l’homme et pour promouvoir ces droits dans un pays. C’est un outil qui permet de savoir où on en est en matière de réalisation des droits de l’homme.
Cet outil permet également de connaître la situation des droits de l’homme aujourd’hui dans les différentes régions du pays et pour les différents peuples, hommes femmes et particuliers. On s’intéresse aux personnes les plus vulnérables pour savoir dans quelle mesure ces gens réalisent aujourd’hui leurs droits dans n’importe quel pays. $
On peut citer l’exemple du droit à la santé qui consiste à savoir quels sont les taux de mortalité maternels dans le pays et dans les différentes régions. C’est un indicateur important pour mesurer la réalisation du droit à la santé dans le pays. On peut également à travers ces indicateurs, mesurer les efforts qui sont faits pour réduire ce taux à travers la répartition des ressources disponibles.
Q : Rappelez-nous brièvement les types d’indicateurs dont on dispose et leurs rôles
R : Nous avons les indicateurs structurels pour savoir par exemple quelles institutions sont mises en place, quelles sont les normes et les standards mis en place dans un pays en commençant par la ratification des traités. Nous avons également des indicateurs qui mesurent comment ces engagements qui sont pris, sont mis en œuvre dans les pays pour les différentes populations et dans les différentes régions. Certains indicateurs permettent de capturer la perspective des populations concernées à travers la collecte des données et informations directement auprès de cette population qui est seule habilitée à dire comment elle exerce ses droits.
Q : Quel est le rôle de ces indicateurs dans la réalisation des droits de l’homme ?
R : Ces indicateurs permettent d’avoir de la transparence et de connaître les réels besoins de la population. Ils ont pour rôle essentiel d’informer le débat et les dialogues au niveau national. Ils informent également les politiques publiques sur la réalisation de ces droits. Ce sont des outils indispensables pour la réalisation des droits de l’homme.
Q : Quels sont les domaines d’application des indicateurs des droits de l’homme ?
R : Ils sont vastes. Le premier domaine est la sensibilisation des populations, afin quelles sachent dans quelle situation se trouve leur pays dans la réalisation des droits de l’homme. Ensuite, il y a des domaines plus sectoriels comme le droit à la santé, le droit à l’éducation. Ce sont des outils importants pour la mise en œuvre des recommandations faites par le mécanisme des droits de l’homme au niveau international.
Q : Parlant de ces indicateurs dans le domaine de la santé, que peut-on en retenir ?
R : En ce qui concerne le droit à la santé, les traités internationaux en matière de droit de l’homme disent que ce droit est fonction des ressources qu’on a à disposition dans n’importe quel pays. La réalisation de ce droit est progressive, mais il faut un minimum de soins qui doivent être mis en place et auxquels les populations doivent avoir accès. Les indicateurs du droit à la santé vont mesurer quelle est la situation du taux de mortalité, de l’espérance de vie dans les différentes régions du pays. Il est aussi important de mesurer les efforts faits par les pays et aussi la part du budget national alloué à la santé. FIN
Propos recueillis par Chrystelle MENSAH