Les faits remontent à la semaine dernière où un moniteur a disparu du centre hospitalier Sylvanus Olympio, c’est le moniteur du bloc opératoire de la salle 3. Un moniteur est un appareil qui permet de suivre un malade qui vient d’être opéré ou en réanimation. La direction informée, décide de s’en référer à la gendarmerie. Un détachement du SRI (Service de Recherches et d’Investigation) débarque au CHU Tokoin pour investigations.
Le commandant du détachement souhaite interroger le personnel qui était de garde au moment de la disparition de l’appareil. Mais du fait que certains patients attendaient d’être opérés, la gendarmerie a souhaité procéder à l‘interrogatoire en fin de journée pour permettre au personnel qui doivent être écoutés de s’occuper d’abord des malades.
Certains agents concernés ont néanmoins suivi les gendarmes, parce que de nuit ils étaient libres la journée. C’est dans son blouson que l’un d’eux a rallié la gendarmerie. Il lui aurait été refusé de pouvoir se changer. Un peu après 18h, deux autres anesthésistes comme convenu étaient au SRI pour être interrogés. Soit au total 05 personnes. Fait curieux, la gendarmerie décide de les garder pour la nuit.
Le responsable du service de réanimation qui est un colonel de l’armée a dû intervenir pour comprendre les raisons qui sous-tendent une telle détention pour la nuit. Une solution intermédiaire fut proposée.
Les gendarmes proposent de perquisitionner les domiciles des trois surveillants avant de pouvoir les laisser rentrer chez eux.
Les perquisitions sont faites, sans aucun mandat contrairement à ce que préconise la procédure. Résultat de cette fouille nocturne, le moniteur n’a pas été retrouvé dans aucun domicile des surveillants qui étaient de garde la nuit du vol.
Malgré les perquisitions et contrairement à ce qui avait été proposé, les surveillants au lieu d’être libérés en attendant la suite de l’enquête ont passé la nuit à la gendarmerie. Les gendarmes ont usé de subterfuges arguant que les premiers responsables en charge de l’enquête et qui devraient décider de leur libération n’étaient plus de service et que personne ne pouvait les joindre.
Il faut rappeler que les vols deviennent récurrents au CHU Sylvanus Olympio, un médecin a vu son ordinateur disparaître de son bureau il y a quelques semaines.
Si on peut trouver matière à redire sur la façon d’investiguer du SRI, il faut relever que cette situation paralyse certains services vitaux du CHU.
Depuis ce matin, aucune intervention chirurgicale n’a eu lieu, une opération du cancer de l’estomac qui était programmée ce matin est renvoyée aux calendes grecques et le patient laissé à son triste sort parce que les anesthésistes sont gardés à la gendarmerie pour les besoins d’une enquête, sans oublier les situations d’urgence qui risquent de ne pas être prises en compte si le SRI ne revoit pas sa méthode d’investigation.
Aux dernières nouvelles, le procureur de la république est informée du dossier, certains agents mis aux arrêts doivent recouvrer la liberté notamment les anesthésistes et la procédure suivra son cours.
La situation au CHU Sylvanus Olympio est plus critique que cette histoire de vol qui n’est qu’une parmi tant d’autres. Autant la gendarmerie doit faire son travail d’investigation pour démanteler ce réseau de voleurs autant l’état togolais qui est en charge du bien-être des populations doit prendre des mesures urgentes pour sauver le centre hospitalier des maux dont il souffre et garantir des soins adéquats aux patients. La santé n’a pas de prix dit à raison l’adage.