Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Togo    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



Autre presse N° 001 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Économie

Togo/Tvt, la numérisation qui fait scandale: Le plan mystérieux de Générale d’Afrique, Adoum, Perrin et Rodriguez, le ping-pong de la mafia
Publié le vendredi 29 aout 2014  |  Afrika Express


© Autre presse
Télécommunication


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le 17 juin, le délai accordé par l’Uemoa aux pays membres pour passer de l’analogie au numérique s’expirera. L’Etat membre qui ne serait pas prêt tombe dans le silence-écran. Point de télé. Si Générale d’Afrique a empoché 25 milliards en toute opacité sans avancer sur la numérisation, elle insiste pour dérober 35 milliards complémentaires. Mais au fond, un plan bien élaboré est prévu pour surprendre le Togo à la date butoir.

Fin juillet, dans la foulée du début des travaux, Anaté Kouméalo débarque à GTA, derrière le siège de l’OTR, Office togolais des recettes. La ministre de la communication qui craint que le Togo ne soit au rendez-vous de la numérisation dans le délai s’affole et veut que les travaux avance au plus vite. Sur le chantier, elle ne voit rien. Juste quelques tracées et une petite usine à béton de l’entreprise Ceco Btp. Après la pose de première pierre le 13 août, il a fallu attendre un an pour débuter les travaux, ce qui est injustifié alors que la plupart des autres pays ont soit achevé, soit avancé sensiblement dans les travaux liés au passage de l’analogie au numérique. C’est pour la première fois dans l’histoire du Togo qu’une société prestataire écrit et impose un contrat à l’État.


Un contrat sans cahier de charge, un contrat qui s’est vite révélé un piège. Ce qui permet à Adoum, le chef d’équipe de se défendre, en prié, « sans cahier e charge, comment peut-on dire que le délai est passé ? Le délai est où ?« . Et il a raison.

C’est le cahier de charge qui devrait prévoir tous ces aspects du contrat. Pourtant, Générale d’Afrique a déjà encaissé la totalité du coût, 25 milliards après avoir exhibé le préfinancement. La société ghanéenne, initialement prévue pour construire le siège, une société proche de Gilchrist Olympio a été écartée à cause de la rigueur dont elle faisait preuve et du fait qu’elle veille imposer un immeuble « trop moderne » pour Générale d’Afrique qui préfère bricoler et se remplir les caisses. En effet, alors que ladite société a demandé 1,7 milliards, Générale d’Afrique qui a encaissé 5,6 milliards pour le même bâtiment ne veut pas dépenser. Alors que les 5,6 milliards en avenant son destinés à la construction du siège, Ceco Bpt à qui le marché a été confié sans appel d’offre n’a encaissé à ce jour que 500 millions pendant que la société mère, Générale d’Afrique a été payée de la totalité du contrat. Quelle société peut, au Togo comme n’importe où ailleurs, encaisser une somme à elle due par l’Etat sans avoir même démarré le marché ? Pire, dans le cas actuel, c’est un préfinancement. Ayassor Otheth, ministre togolais de l’économie se doit de donner une réponse à cette question, mais en attendant, le tontinier du gouvernement rase les murs, entre magouilles et menaces.

Exclusion de la Tvt et approximation technique


L’Etat togolais a loupé de peu une autre escroquerie de la Générale d‘Afrique. Juste après avoir encaissé les 25 milliards, la société d’Adoum fait une proposition au président de la République. Des camions de retransmission en direct pour améliorer la qualité de l’image. Coût 15 milliards selon la Générale d’Afrique, contrat presque contracté par le complice Ayassor quand un technicien de la télévision nationale a fait remarquer que le coût est exorbitant. Dans la foulée, une autre société locale propose le même projet, avec des appareils plus modernes 2 milliards. Finalement, la Générale d’Afrique abandonne l’idée et se rétracte. Pourtant, la télévision nationale ne sera associée ni de près, ni de loin à un projet dont elle est la principale bénéficiaire. Ni ses techniciens, ni son administration ne seront associés à rien. Les consignes sont fermes, "ne pas laisser Yovodevi y voir de quelque manière que ce soit".
Kouessan Yovodevi est le directeur général de la Télévision togolaise depuis bientôt 8 ans. L’une des priorités de son cahier de charge est la modernisation de la chaine nationale et son ouverture pour plus de pluralisme, idéal réussi déjà par le chef de l’Etat qui aujourd’hui encore, pense que « confier la chaine nationale à un journaliste qui est libre d’esprit est un atout ». Résultat, l’accès, insuffisance mais déjà effective de l’opposition et d’opinions contestataires à la télévision togolaise.

La modernisation, c’est aussi la numérisation. Gilbert Houngbo, ancien Premier ministre en a fait une « nécessité à laquelle le Togo n’aura aucune raison de résister« . Sauf que dans le mystérieux contrat que la Générale d’Afrique imposa au Togo, la direction de la télévision n’a même pas droit de regard. Pour se rendre sur le chantier, le directeur général a dû profiter d’une descente de la personne en charge des marchés publics au ministère de la communication, Akakpo, pour visiter un chantier à peine débuté. Presque incognito et pourtant, c’est lui et ses collaborateurs qui prendront en charge la gestion post-numérique. Wotu Kakandé, directeur technique de la télévision et supposée «point focal satellisation » doit se contenter de constats techniques, pas plus pour cet ingénieur télécom qu’il n’y a aucune raison de mettre à l’écart.

En Côte d’Ivoire comme au Bénin, ce sont les directeurs généraux des télévisions nationales qui orientent, suivant leurs besoins, le processus. En attendant, alors que les bâtiments à l’intérieur du pays n’ont pas été construits, ni même entamés, Générale d’Afrique a acheminé 2 milliards d’appareil de numérisation, jetés en pleine brousse dont certaines ne répondent déjà plus. Pour un pays sous développé, il y a de quoi s’en inquiéter. Mais Générale d’Afrique peut se frotter les mains, Ayassor déboursera, sur le budget de l’Etat, ne manque au moment venu.


Pomar-Togo, l’autre volteface de la médaille

Petit pays de l’Afrique occidentale, le Togo dispose, comme ses voisins de quelques richesses minières, souvent peu abondantes pour être exploitées. A côté du phosphate déjà si bien dilapidé, les marbres sont un précieux trésor de ce pays pauvre. Blanc, plat, de très bonne qualité, ils sont des meilleurs du continent et les plus recherchés du monde. Sauf qu’ils sont en petite quantité. Faure Gnassingbé veut en exploiter rapidement pour augmenter l’investissement du Togo dans le développement.

L’idée au départ est excellente, aider le Togo à exploiter son marbre restés en reliques de la nature depuis trop longtemps. Une idée très vite soutenue par un conseiller du président togolais qui cherche des preneurs. Le marché était destiné à des groupes espagnols qui avaient pour le Togo un plan d’investissement adapté. Dans la foulée, l’Espagne entre en crise, puis la récession. Les entreprises du royaume ne pouvant plus investir à l’extérieur, aussitôt pour atteindre leurs nobles objectifs.

Il y a plusieurs décennies que le Togo cherche un exploitant de son marbre. Mais comme à un Adoum, Adoum et demi, celui qui devrait en jouer le rôle n’est pas loin. Helios Rodriguez. Sulfureux homme d’affaire qui sait s’y prendre habillement. Espagnol ? Un peu mais il préfère être Français, ça paie. Au moment où il côtoie le Togo, Faure Gnassingbé voulait se rapprocher de Paris, belle opportunité pour celui qui s’est vite targué d’être la meilleure porte de rapprochement. L’inauguration de Pomar fut pompeuse, avec mille promesses.

Depuis, les usines promises n’ont pas vu le jour et l’exploitation attend toujours. Lors d’une rencontre avec Faure Gnassingbé, Générale d’Afrique a promis investir 15 milliards, pour le moment, rien. Pire, ils ont dans la foulée, pour crédibiliser leur machine, engagé des dizaines de chômeurs et/ou touristes blancs pour des postes qui devraient revenir aux Togolais alors que la lutte contre le chômage semble être une priorité du gouvernement de Faure Gnassingbé. Les Togolais, ils les préfèrent comme coursiers et ouvriers. Quelle nègrerie sous les tropiques ?

Adoum, Perrin et Rodriguez, les trois mousquetaires…


Vincent Perrin. C’est lui qui dirige Pomar. Français bon teint. Calme et courtois, presque naïf. Mais comment peut-on être naïf et pouvoir travailler avec le duo Adoum-Rodriguez ? Nous avons eu plusieurs échanges téléphoniques avec lui et l’homme se cache derrière une procédure qu’il a inventée. Il insiste pour que Afrikaexpress obtienne une autorisation spéciale du ministère de la communication, notamment la personne chargée des marchés publics. Ce que nous avons fini par faire, mais cela n’a rien changé, il se contente depuis, de nous vendre sa courtoisie, la courtoisie du voleur comme on le dit chez les bantous. Adoum, c’est le patron yoyo, fabricateur de milliards et jongleur mafieux dont le charme dissipe toute dangerosité. Rodriguez, actuellement en Guinée, est le cerveau-manager.

Ses stratégies et secrets pour contourner la loi et les taxes, c’est son invention. C’est l’homme qui n’a peur de rien. Il était dans le café cacao il y a une décennie et dans la crise ivoirienne, il s’est retrouvé en aventuriers à Lomé. Après quelques années de galère, il a vite fait fortune. Lors de la campagne électorale de 2010, il aurait mis quelques dizaines de millions pour le président candidat, ce qu’il raconte partout comme « la raison de son impunité ».

Les trois ont trouvé une formule magique pour encaisser les frais de douanes et d’impôts qu’ils n’ont pas payés. En effet, le contrat les exonère de tous frais de douanes et impôts, ce qui est fait pour leur faciliter la tâche. Normale. Sauf que sur la grille budgétaire du Togo 2014, on retrouve une somme totale de plus de 4 milliards que doit percevoir encore la société. Cela correspond à l’impôt et frais de douanes qu’ils n’ont pas payés et qu’ils encaissent. Dans une telle situation, il n’y a que le chef de l’État pour prendre la situation en mains et mettre fin à cette hémorragie qui paralyse les finances publiques, avec la complicité avérée du ministre des finances et sur laquelle nous reviendrons prochainement.


Tout porte à croire que ce trio s’évaporera un jour, comme Jacques Dupuydauby, l’escroc franco-espagnol qui a dû s’enfuir de Lomé sans pouvoir même prendre ses documents les plus précieux.

MAX SAVI Carmel

 Commentaires