Les deux grands regroupements des partis de l’opposition togolaise sont sortis de leur silence mercredi à Lomé. C’était au cours d’une rencontre avec la presse nationale et internationale. Cette rencontre qui a mis ensemble les deux grands blocs de l’opposition togolaise en occurrence le collectif Sauvons le Togo et la coalition Arc-en-ciel, avait comme objectif primordial, récuser d’une part l’actuelle commission électorale nationale indépendante et d’autre part dénoncer les pratiques de fraudes qu’orchestre le ministre de l’administration Territoriale, de la Décentralisation et des collectivités locales Gilbert Bawara en s’immisçant dans les activités de la CENI.
L’opposition à travers ces deux regroupements pointe du doigt l’implication du ministre Bawara dans la gestion des activités de la CENI en signant des contrats au nom de cette dernière alors même qu’elle n’a pas encore validé son plan d’activité.
Le CST et la Coalition Arc-en-ciel voient à travers ces machinations que le ministre enlève à la CENI son caractère d’indépendance ce qui entrevoit un vaste plan de fraude en préparation pour l’échéance électorale de 2015. Ils dénoncent également l’actuelle CENI qui date des législatives de 2013 et qui doit être renouvelée avant la présidentielle de 2015. Le CST à travers son coordonateur Zeus Ajavon estime qu’« il n’est pas question que cette CENI continue de travailler et de signer des contrats de prestations de services pour mettre la nouvelle institution organisatrice des élections prochaines devant le fait accompli ».
L’opposition exige alors du gouvernement l’arrêt immédiat des activités de la CENI et la mise en place d’une nouvelle CENI d’une façon paritaire conformément aux dispositions des accords de Ouagadougou qui ont préconisent une CENI paritaire à raison de 5 membres pour la majorité parlementaire, 5 pour l’opposition parlementaire, 3 pour les partis politiques extraparlementaires dont 2 cooptés par l’opposition et 1 par le parti au pouvoir, 3 membres de la société civile et 1 membre de l’administration. Et surtout que le ministre Gilbert Bawara cesse de s’ingérer dans les activités de la CENI.