Interview de Mme Christine KUWORNU, Présidente de la Women Solidarity Association of Togo « Le fait de se retrouver entre femmes n’est pas discriminatoire, c’est une force morale pour aller de l’avant»

Société

Publié le dimanche 31 aout 2014 | Autre presse

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Ecole togolaise et éducation nationale

Charmante et déterminée, « Christine » comme l’appellent les autres membres foncent dur. Cette femme mène avec passion et enthousiasme l’association qu’elle préside et a le soutien de la trentaine de femmes qui en sont membres. Malgré les lenteurs administratives et les conjonctures tropicales qui font traîner les actons, l’Association de la Solidarité des femmes du Togo basée à Chicago n’entend pas ralentir son élan.

Si le gouvernement fait depuis peu des efforts pour rentabiliser la richesse que constitue la diaspora, il n’en est encore qu’à ses débuts. Ce qui ne décourage pas certains Togolais de la diaspora qui tiennent à mener de front le combat pour un Togo libre et prospère, libre, c’est non seulement libérés des filets de la pauvreté selon la présidente, c’est aussi avoir de l’ambition à la hauteur de ses talents. La première force de son association, c’est d’être constituée de femmes venant de toutes les régions du Togo, du Nord u Sud, de l’Est à l’Ouest.

C’est un Togo en miniature. WOSAT vient en aide, en marge de la rentrée scolaire, à 480 jeunes élèves démunis du Togo à travers des dons de fournitures entièrement financées par ses membres. A Lomé comme à Kara, les élèves profiteront de ces kits pour débuter l’année avec espoir. Une initiative qui n’a pas échappé à Afrikaexpress, qui s’est approché de sa présidente, Mme Christine KUWORNU. Une visite surprise qui n’a nullement été un frein à l’art de communiquer de cette togolaise porteuse de cette initiative. Lisez !

Vous êtes présidente d’une association de Togolaises à Chicago aux Usa, comment présentez-vous en quelques mots cette association?

L’association que je préside se dénomme WOSAT, Women Solidarity Association of Togo. L’association est basée à Chicago aux Etats unis et regroupe uniquement des femmes togolaises, connues en tant que togolaises dans la communauté et animées d’un esprit de solidarité, de fraternité et surtout d’humilité pour construire, avec la touche féminine et donc maternelle, le Togo à travers de modestes initiatives.

Pourquoi votre association ne regroupe que des femmes ? N’est ce pas une discrimination?
(Rire). Ce n’est pas une discrimination parce que déjà à Chicago, les Togolais ont déjà une grande association qui regroupe les deux genres. A notre niveau nous avons jugés qu’il serait mieux de former une association de femmes pas pour nous éloigner des hommes mais juste pour donner une autre image de la femme togolaise vivant à l’extérieur. Vous n’êtes pas sans savoir que la plupart des personnes pensent que quand les femmes se réunissent c’est pour faire les palabres entre elles ou les commérages. Nous avons voulu, à travers cette association, regrouper les femmes togolaises vivant à Chicago pour réfléchir ensemble sur les moyens de nous entraider d’abord et voir dans quelle mesure nous pouvons aussi apporter une assistance à la population togolaise restée au pays.

Vous ciblez pour cette rentrée 2014-2014 480 élèves auxquels vous allez remettre des fournitures scolaires. Pourquoi avoir privilégié l’éducation ?

Nous avions tout simplement privilégié l’éducation par rapport à notre objectif de départ au moment où nous créions l’association. WOSAT est un réseau de femmes et qui dit femmes dit mères. Nous sommes des mères, des épouses, des sœurs et nous pensons toujours aux enfants en général mais les démunis surtout. Nous voulons à travers ce geste aider les enfants qui n’ont aucun soutien pour continuer les études. Nous sommes conscientes qu’il y beaucoup d’enfants très brillant mais qui manquent de soutiens pour les études. Nous sommes aussi conscientes du sentiment qui les animent quand à la rentrée ces enfants voient leurs amis empruntés le chemin de l’école alors que eux par manque de soutien, ils sont contraints de rester à la maison. Aucune mère ne peut être indifférente à une telle situation. Nous avions pensé à tout cela et avions décidé de faire un geste à l’endroit de ces enfants qui sont avant tout nos enfants et nos petits frères et sœurs. C’est la raison pour laquelle nous sommes rentrés pour procéder à la remise de ces fournitures à Kara et à Agoè.

Pourquoi avoir choisi ces localités ?
(Rire). C’est simple. Le WOSAT regroupe des togolaises de toutes les régions du Togo. En tout et pout tout nous avons trente membres. Pour donner la chance à toutes les régions de bénéficier des dons, nous laissons le sort décider chaque année. En d’autre terme nous procédons par un tirage au sort de deux villages. Et c’est la localité tirée qui est retenue. Pour cette année c’est Kara et Agoè qui sont retenus. L’année prochaine ce serait peut –être Aného, Vogan, Atakpamé ou n’importe où. Donc par cette manière, nous avons la chance de ne pas faire un choix subjectif. L’essentiel pour nous est de parcourir toutes les régions représentées dans notre association.

Comment mobilisez vous vos dons ? Au Togo ou aux Etats Unis ?
Nos dons viennent des membres de l’association. Pour le moment nous n’avions pas d’aide de qui que ce soit. Comme je vous l’ai dit, c’est une association de femmes togolaises et nous sommes très solidaires. C’est un projet qui nous tient à cœur et nous n’avons pas attendu des dons d’une personne extérieure pour mener nos actions.

Vous semblez ne pas avoir donc besoin d’aides ?
Au contraire. Mais pour une première, nous n’avions pas voulu déranger qui que ce soit. Nous voulons poser l’acte et les gens en déduiront la conclusion. Nous nous sommes dit que pour une première fois, il faut que nous endossions entièrement la responsabilité. Si pour les prochaines fois, les gens, hommes et femmes, veulent nous aider, ils sont les bienvenus, nous sommes ouvertes à eux. Mais pour cette première fois, nous sommes fiers de dire que les dons viennent de nous-mêmes. Cela marque notre détermination et notre bonne foi.

Quels sont vos projets imminents ?
D’abord bien réussir cette première et ensuite envisager d’autres actions dans d’autres domaines. Et sur ce plan, la santé nous tient prioritairement à cœur.

Quelles sont vos relations avec les autres associations de la diaspora vivant aux Etats Unis?
Les contacts formels ne sont pas encore établis, mais cela ne saurait tarder. Mais à Chicago, nous avons de bonnes relations avec les autres associations. Nous nous retrouvons souvent dans les réunions de la grande association des togolais de Chicago. En dehors de ce cadre, nous avions de très bonnes relations avec les associations des ressortissants de telle ou telle localité. Certes toutes les associations sont autonomes mais c’est une bonne ambiance qui règne entre nous parce que d’abord la culture togolaise, c’est la solidarité.

Propos recueillis pour Afrika Express
à Lomé par Mawulikplimi AMEGEE

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