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Cri de détresse des sinistrés du Grand marché de Lomé : Agbadahonou trop exigu pour accueillir les commerçants
Publié le jeudi 4 septembre 2014  |  iciLome


© Autre presse par DR
une vue du marché de Lomé


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Togo - Les commerçants et commerçantes, sinistrés des incendies du grand marché de Lomé ne sont pas au bout de leur peine. Après avoir perdu toute leur fortune dans ces incendies criminels dont les enquêtes ont du mal à dévoiler les véritables coupables, ils sont confrontés aujourd’hui au problème de site qui devrait désormais les accueillir pour leurs activités commerciales.

Il est vrai, dans son souci de mettre un peu à l’aise surtout ces femmes du grand marché de Lomé, le gouvernement avait aménagé le site d’Agbadahonou pour servir de marché pour les accueillir. Cependant, plusieurs moi après l’ouverture de ce site, le constat reste amer et la douleur de ces commerçantes et commerçants ne fait qu’augmenter.

«Je préfère rester à la maison à ne rien faire plutôt que de venir perdre mon temps ici», a indiqué ce matin très furieuse Da Essi, revendeuse de pagne. Visiblement, les affaires ne marchent pas comme lorsqu’elle était dans le bâtiment principal du grand marché de Lomé.

«Chaque jour, je dépense au moins 600 FCFA pour arriver ici, sans parler de ce que je mange dans la journée. Mais parfois, on ne vend rien avant de repartir à la maison», a-t-elle ajouté.

Les clients n’ont même pas le temps de s’arrêter devant les étalages au site d’Agbadahonou. « On ne sait pas ce qui nous arrive ici. On a l’impression que les autorités sont venues nous déposer et abandonné ici. Les gens ont de la peine à venir sur le site », a renchéri Manavi, revendeuse des produits de beauté.

A en croire ces commerçantes, les clients n’aiment pas arriver jusque sur le site d’Agbadahonou. Ils préfèrent faire leurs achats dans l’ancien site, le grand marché d’Adawlato, dans les alentours du bâtiment principal incendié.

«Ce sont quelques rares clients qui veulent nous témoigner leur fidélité qui arrivent ici. Et je vous dis qu’ils sont rares. Parfois même, nous ne faisons que dormir toute la journée devant nos marchandises. Comment peut-on faire du commerce comme ça ?», s’est demandé Irène, revendeuse de chaussures pour femme.

Cette situation affaiblit sérieusement ces femmes qui, pour la plupart, ont des responsabilités vis-à-vis de leur famille. Et depuis les incendies du grand marché de Lomé, elles n’arrivent plus à les assumer. Aussi, ont-elles contracté des dettes auprès des banques qu’elles n’arrivent pas à payer.

«Tous les jours, ce sont des lettres de menaces que nous recevons des banques qui menacent de poursuivre en justice. Mais comment nous allons faire, étant donné que nous avons tout perdu», a regretté Rachel, revendeuse de pagne.

Elle a ajouté un peu triste : « Dans quelques jours, la rentrée scolaire. Nous sommes en train de réfléchir où nous allons trouver de l’argent pour acheter les fournitures à nos enfants et payer leur écolage. Déjà, moi je n’ai pas encore honoré mon engagement auprès de l’école de ma fille. Je ne peut plus demander des prêts à une banque».

Aminata, quant à elle, interpelle le gouvernement. « Il faut que le gouvernement fasse quelque chose pour obliger les gens à venir ici. Comme ça, nous pouvons vendre aussi. L’un des problèmes que nous avons, c’est que les gens ne savent même pas qu’il y a un marché ici. Le gouvernement n’a pas fait de publicité pour ça», a-t-elle dit.

Outre ces difficultés, les commerçantes et commerçants du marché d’Agbadahonou se plaignent du perimetre trop exiguë des places à eux accordé par les autorités. « L’espace qu’on nous a donné ne peut même pas prendre les tables. On n’arrive pas à bouger devant nos étalages, de peur de rentrer dans l’espace de l’autre. Il n’y a pas de place pour que le client puisse s’arrêter devant nous et discuter des prix. Toutes ces choses rendent difficiles l’accès du marché aux clients», a reconnu Maman Dédé.

Cependant, face à cette situation, ces femmes sont obligées de payer du ticket (200FCFA) par jour. « Tu as vendu ou pas, tu vas donner cet argent. Tout cela nous décourage et nous donnent envie de rester à la maison. C’est regrettable », a souligné Gisèle, revendeuse du riz.

Aujourd’hui, vu les souffrances de ces commerçantes et commerçants, on ne peut pas dire que la page de ces incendies criminels est tournée. Les femmes ne finiront jamais d’en ressentir les effets.

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