Togo - La question paraît banale quand on la pose à plusieurs jeunes en âge de se marier, pourtant ne le sont pas et ne veulent pas encore l’être. A quel âge souhaiteriez-vous vous marier ? Ils éludent la vraie question, prétextant qu’ils ne sont pas prêts. Quand nous avons tendu notre micro aux intéressés, aux personnes ressources, des pasteurs par exemple, on se rend compte que les réels problèmes des jeunes sont ailleurs.
La peur d’être responsables, tout simplement. « Je préfère m’abstenir, me trouver un boulot, ensuite trouver une femme avec qui faire le reste de ma vie. Mais je ne suis pas pressé pour ce dernier cas », explique Gustave que nous avons rencontré devant une Eglise ce matin.
De nos jours, les jeunes fuient de plus en plus cet engagement.
Et pour quelle raison ? Est-ce la bonne personne qu’ils ne trouvent pas? Pourquoi attendent-ils aussi longtemps ? Que veulent-ils ? Autant de questions qui trouvent difficilement de réponses chez les concernés eux-mêmes. Beaucoup de jeunes ne souhaitent pas aborder le sujet, arguant qu’à chaque chose son temps.
Jean-Luc Houmey, fidèle d’une Eglise d’Assemblée de Dieu à Lomé, n’est pas cet avis. Pour lui, c’est anormal le fait de trouver un partenaire et, du jour au lendemain, décider de s’engager avec lui.
« Cela peut être un coup de chance pour certains, tout le monde a-t-il la même chance ? Autant cheminer un temps raisonnable avant de décider de s’engager. Tout est question de temps. Mais encore faut-il qu’il y ait l’amour véritable entre les deux personnes qui s’engagent. Mettre tout dans les mains de Dieu. C’est seulement, je crois, à cette seule condition qu’on peut espérer tomber sur la bonne personne », a-t-il émis en guise de conseils. Même son de cloche chez un autre un frère chrétien.
Julien est fidèle à la Paroisse Notre Dame de l’Assomption. Il pense que les jeunes sont très légers dans leurs décisions, ils sont trop hésitants. « Vous écouterez les jeunes restés célibataires endurcis pendant longtemps, tout simplement parce qu’ils veulent forniquer je ne sais combien de temps d’abord », s’est-il plaint. Les conséquences de la peur de s’engager sont incalculables. Le plus vieux métier du monde qui gagne du terrain. Même les mineures s’y adonnent à cœur joie. La prostitution avec son lot de maladies.
Pour certains jeunes, ils préfèrent attendre le bon moment. Et le bon moment, c’est quand ? Eux seuls peuvent y répondre. Maintenant, ils s’occupent de celles qui sont libres.
C’est le cas d’Homère, un DJ et proxénète qu’on a retrouvé à son lieu de travail le week-end passé. Des filles se donnent rendez-vous en ces lieux la nuit attendant des clients. Engoncées dans des tenues ultra-sexy, ces filles déambulent devant un bar à la recherche de clients, où nous avons rencontré Homère. En effet, à en juger par leurs accoutrements qui frisent l’attentat à la pudeur, il ne faut pas réfléchir longtemps avant de comprendre qu’elles font le trottoir.
Ces filles de joies, comme on les appelle sont dans l’attente de potentiels clients. Après s’être fatiguées, elles cherchent refuge dans les églises. « Vous allez me demander de me marier avec cette dernière ? », demande Homère.
Voilà ce que deviennent la plupart des filles qui disent vouloir se marier mais ne savent pas où trouver un homme!