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TOGO: Le DC Têko Méwonawovo signe l’arrêté ministériel de reconnaissance du chef de village de Soko Atetedomé
Publié le jeudi 4 septembre 2014  |  LIBERTE TOGO




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Des forces de l’ordre détruisent le fétiche du village, bastonnent et blessent des citoyens
Le sieur Akakpo Mikoadomé
Le 2 août 2014 à Soko Atetedomé, village situé dans la préfecture de Vo, un drame silencieux
s’est déroulé dans l’indifférence des autorités togolaises. Fétiche du village détruit, populations terrorisées et bastonnées pour la simple raison que des villageois connaissant les textes qui régissent la
désignation des chefs de village, ont réclamé que la procédure qui devrait précéder l’intronisation du nommé Akakpo Mikoadomé comme chef du village de Soko Atetedomé, soit respectée. Car selon les informations
en notre possession, c’est le sieur Têko Folly Mewonawovo, un employé au
ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et
des Collectivités Locales qui s’est fait passer pour le ministre et a
apposé sa signature sur l’arrêté de nomination avec la complicité du
préfet de Vo. Le feu d’une révolte couve dans la préfecture.
S’il est un domaine dans lequel les
autorités actuelles excellent, c’est bien celui de la nomination des
autorités traditionnelles qui connaît depuis des années de sérieux
problèmes. C’est à croire que les voix des administrés ne comptent plus
et que tout devrait être décidé dans les bureaux du ministère. Mais plus
les échéances de 2015 approchent, plus il devient évident qu’on tente
aussi dans ce domaine de « piper les dés à l’avance ». Comme dans le village de Soko Atetedomé dans la préfecture de Vo.
En effet, il nous revient que dans la
journée du 3 août 2014, les populations de ce village ont reçu la visite
du Commandant de Brigade de Vogan, l’adjudant-chef Kpédji et de ses
éléments. Ils ont violenté des citoyens et détruit un fétiche dans le
quartier Agadi. Selon un procès-verbal dressé par un huissier appelé
pour constater les dégâts et voix de faits sur les victimes, quatre
personnes ont été molestées et la porte d’un autre, défoncée. Le calme
ne serait revenu que le lendemain au départ des forces de l’ordre.
Qu’est-ce qui a pu se passer pour que les forces de l’ordre en arrivent à
cette extrémité ?

A en croire les sources, le village de
Soko Atetedomé n’a jamais connu de chef et depuis 2008, des démarches
seraient entreprises pour désigner ou faire élire un représentant de
l’autorité. Comment le préfet a-t-il mené ses enquêtes sans que les
populations concernées ne soient informées ? Toujours est-il que c’est
en mars 2013 que la plupart ont eu vent de la désignation du sieur
Akakpo Mikoadomé comme étant leur représentant. Sur la base de quelles
critères, puisqu’il n’y a pas eu d’élection ? Mais pour des raisons que
seule l’autorité préfectorale pourrait expliquer, les cérémonies avaient
été reportées alors qu’elles étaient prévues pour se tenir le 30 août
2013. Mais ce n’était que partie remise. Le 31 juillet 2014, le préfet
Léguédè a chargé le commissaire de Vogan et le CB pour procéder à des
enquêtes en rencontrant les villageois et selon les informations que
nous avons obtenues, le commissaire aurait déconseillé le préfet sur la
tenue des cérémonies d’intronisation. Malgré cet avertissement, M.
Léguédè n’a pas jugé nécessaire de tout annuler puisque rien apparemment
ne semble légal dans la procédure. Mais encore faudrait-il que son
ministre de tutelle, Gilbert Bawara le désavoue. Des informations font
état de ce que le chef canton Akakpo Zouméké II serait celui qui
tirerait les ficelles dans cette intronisation imposée.
Dans un courrier en date du 7 mai 2014,
la collectivité Soko-Atete-Dome, par le truchement d’un cabinet
d’avocats, a saisi le ministre en charge de la chefferie au Togo à qui
elle demande de surseoir à l’intronisation d’Akakpo Mikoadomé. « Aussi,
sollicitent-elles qu’il ne soit pas procédé à l’intronisation de
l’intéressé jusqu’à ce que la désignation d’un chef se fasse
conformément aux dispositions légales en vigueur… », demandent les
populations dans ce courrier. Mais le 16 mai, le ministre Gilbert Bawara
avala son totem et dans sa réponse, parle de légalité : «…A cet
égard, je voudrais vous informer que l’arrêté portant reconnaissance du
sieur Akakpo Mikoadomé comme chef du village de Soko a été pris dans les
formes légales et conformément à la loi sur la chefferie
traditionnelle. Les dispositions légales en vigueur et les usages dans
le village de Soko ne prescrivent pas une consultation populaire ».

Mais lorsqu’on parcourt la Loi
N°2007-002 relative à la chefferie traditionnelle et au statut des chefs
traditionnels au Togo, on réalise que c’est que le ministre a tout
faux. Car, à la Section II relative à la procédure de désignation et
d’intronisation, plus précisément à l’article 10, deux moyens sont
évoqués : par voie de succession héréditaire ou par voie de consultation
populaire. Si le ministre pense que la consultation populaire ne figure
pas dans « le code du village », Gilbert Bawara peut-il
expliquer comment lui et son préfet Léguédè ont pu déterminer que le
sieur Akakpo Mikoadomé a hérité de la chefferie, étant donné qu’il n’y a
jamais eu de chef dans le village auparavant ? Ensuite, l’article 14 de
ce même document que nous avons obtenu au ministère désigne ceux dont
les signatures peuvent faire force de loi en matière de reconnaissance
des chefs traditionnels. Ainsi, pour un chef canton, c’est le conseil
des ministres qui prend un décret sur rapport du ministre chargé de
l’Administration territoriale. Pour le chef de quartier, c’est le maire
qui prend un arrêté. Et pour le chef de village, c’est le ministre
chargé de l’Administration territoriale sur rapport du préfet. Or,
l’arrêté N°163/MATDCL portant reconnaissance de la désignation d’un chef de village a été signé par Têko Méwonawovo qui n’est que directeur de cabinet au ministère !
Gilbert Bawara qui a l’art d’embourber les populations dans des
phraséologies pour justifier l’injustifiable pourra-t-il expliquer aux
populations de Soko Atetedomé s’il était en voyage d’affaires ou en
mission lorsque M. Têko signait l’arrêté ? Il nous revient que même
l’oncle du prétendu chef a désavoué l’acte posé.
Dimanche, nous avons tenté de joindre le préfet pour prendre sa version. « Toi tu es où, tu ne connais pas ce Têko ? Si tu veux des informations, viens chez moi je suis à l’église », a-t-il répondu avant de couper la communication.
Dans quelques mois, le Togo abordera un
virage crucial par l’élection présidentielle de 2015. Il est avéré que
dans les villages les plus reculés, l’organisation et la supervision des
scrutins se font sous l’autorité des chefs de village, or certains
d’entre eux n’hésitent plus à afficher publiquement leur couardise en
affichant leur appartenance politique alors qu’ils sont censés être
au-dessus de la mêlée. Si les préposés aux affaires de chefferie ne
peuvent pas se conformer aux textes en vigueur, mais doivent tenter dans
certains milieux d’imposer aux populations des hommes qui ne
recueillent pas l’assentiment de la majorité, il est à craindre que la
somme des mécontentements à Soko Atetedomé et ailleurs sur toute
l’étendue du territoire, constitue un cocktail qui peur faire boom à
tout instant. Quelle pourrait être l’issue de la présidentielle de 2015
si dans un cadre plus restreint on cherche déjà à passer outre la
volonté populaire ?

Godson K.

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