A sa nomination au poste de ministre garde des sceaux à la suite des législatives de 2013, nous faisions partie des nombreux togolais qui ont développé une présomption positive à l’égard de Kofi Essaw, le chevronné diplomate de Landa.
Cette présomption heureuse et positive était naturellement fondée puisqu’au-delà de sa fulgurante carrière de diplomate, l’ancien conseiller diplomatique de Faure Gnassingbé a toujours donné au peuple togolais, l’image d’un agneau, un serviteur impénitent de Dieu et de sa cause sur la terre.
A son actif, une fondation caritative, plusieurs prêches et croisades ici et là, où à maintes reprises il a prié pour la paix au Togo, l’épanouissement de l’être, le pardon des péchés, la conversion des âmes etc.
Presque tout le monde convenait à dire que Kofi Essaw était un homme propre, pieux et totalement engagé dans le rachat des âmes perdues au Togo.
Que pouvait-on alors attendre de mieux qu’un tel personnage à la tête de la justice togolaise, cette justice qui est malmenée et réduite à la bestialité et aux actes incongrus sous-tendus par l’infernale haine des politiques véreux ?
L’on a alors espéré qu’avec sa lumière divine dont il est supposé s’éclairer, l’ancien ambassadeur du Togo à Addis-Abeba rachèterait aussi l’âme perdue de cette justice qui s’écroule et s’effondre littéralement sous le lourd poids des intrusions politiques dans son fonctionnement.
Et il en a donné l’air, dès sa prise de fonction à ce poste de ministre de la justice. Tous ses discours à l’endroit des magistrats n’étaient rien d’autre que des prêches, une évangélisation parfaite qui devraient aider à éveiller la conscience anesthésiée de ces magistrats que l’on confondait à raison à des moutons de panurge.
« La justice doit être rendue au nom de Dieu », « tout magistrat doit interroger sa conscience avant de prendre ses actes » disait souvent notre cher ministre évangéliste à ses magistrats. Il donnait vraiment l’impression d’œuvrer corps et âme pour sauver cette justice de sa perdition actuelle.
Mais hélas !!! Vraiment hélas !!!!
Kofi Essaw, le fameux ministre évangéliste est en vérité un comédien. Il n’est autre qu’un vrai plaisantin sinon une taupe dont la vraie mission confiée à lui par le Prince est d’endormir les togolais et des différentes victimes des actes de gangstérisme de cette justice.
Alors qu’en public, Kofi Essaw martèle des discours évangélistes, en sourdine, dans l’ombre, le même Essaw rappelle un à un les juges pour leur relayer des instructions malsaines données par le haut en vue de démolir des adversaires politiques.
Mais oui, tout comme l’avocaillon de Pya qui avait brillé par sa médiocrité et sa légèreté dans la gestion des dossiers sensibles, c’est bien Kofi Essaw qui gère désormais ces dossiers avec plus de vices que de droit.
Plutôt que d’être au service de Dieu et du bien, Kofi Essaw a plutôt fait le serment malsain de servir le mal, le diable, le vrai diable. Qui peut objectivement le comprendre ?
Qui peut objectivement croire que Kofi Essaw qui ne jure publiquement que par Dieu et sa justice peut promouvoir le mal au sein de la justice des hommes ?
Voilà donc un impénitent évangéliste qui hérite d’un ministère aussi sensible que celui de la justice largement minée par des dossiers sensibles de crimes, d’assassinats, de crimes économiques etc. mais qui au lieu de s’activer pour restaurer le droit, ferme plutôt les yeux sur tous ces préjudices graves qui sont causés au peuple togolais.
Kofi Essaw a-t-il oublié que des plaintes sérieuses sont en souffrance auprès de sa justice à propos des centaines de togolais lâchement tués en 2005 ?
A-t-il oublié qu’en avril 2013, deux innocents élèves avaient été froidement abattus par les forces de l’ordre à Dapaong alors que ces enfants ne faisaient que marcher pacifiquement pour réclamer des cours suspendus à cause des grèves de leurs enseignants ?
Qu’a-t-il fait pour rendre justice aux familles de ces enfants victimes alors même que le ministre de la sécurité a ouvertement affirmé que ce dossier était pendant devant la justice togolaise ?
Qu’a-t-il fait à propos de l’intolérable insurrection d’Adewi où des jeunes ont été montés par des politiques pour pourchasser à l’aide de machettes, gourdins et autres armes blanches, des militants du FRAC qui faisaient leur traditionnelle marche pacifique ?
S’il se sent autant impuissant pour faire instruire tous ces dossiers, où a-t-il trouvé cette subite puissance pour gérer de bout en bout le dossier Bodjona au point d’appeler le parquet et les juges d’instruction pour ordonner le mal que l’on fait aujourd’hui à Pascal Bodjona pour une affaire de droit commun ?
Oh mon Dieu ! Comment quelqu’un qui dit être investi de cette mission de racheter les âmes perdues peut-il autant manqué d’âme ? Le paradoxe est trop frappant et trop scandaleux ! L’on retient enfin que loin d’être un homme de Dieu au sens entier du terme, Kofi Essaw est un IMPOSTEUR de premier plan.