Togo - Acculé sur tous les fronts à quelques jours des échéances présidentielles, dos au mur devant le constat établi de son impréparation pour ces élections, accusé d’être un oisif, un homme au curriculum vitae vierge en termes d’expérience professionnelle, FABRE, le président national de l’ANC a fait une sortie presque cahoteuse le mardi 02 septembre à l’Hôtel Eda Oba, dans une ultime tentative pour dire à ses détracteurs qu’ils ont tout faux.
Mais pour une fois qu’il a voulu parler professionnel, c’est-à-dire économie, l’exercice s’est fort révélé un véritable échec. Le président de l’ANC a manqué cette occasion à lui offerte pour soigner un peu son image d’homme politique responsable qui dans sa vie maîtrise au moins un sujet : l’économie dont on dit de lui qu’il en est un spécialiste.
Les quelques rares curieux présents et les journalistes invités à cette « conférence de presse », s’attendaient à voir un Jean Pierre Fabre venir leur parler des choses concrètes. Ils espéraient entendre le leader de l’ANC leur dérouler le programme de société de l’ANC basé sur une théorie économique, une politique publique de développement ou mieux présenter un nouveau concept économique à mettre en œuvre si le parti prend les destinées de notre Nation.
Mais rien de tout ça ce mardi ne leur aura été servi dans cette grande salle de l’Hôtel Eda Oba. La redondance de certains mots et de certaines phrases laissaient à penser que l’assistance était invitée pour écouter le sermon de la plage avec pour évangile : « Faure voleur, Faure dégage, Faure pillage ». Toute son intervention n’a eu que ça comme idée principale.
Bien que tiré à quatre épingles, il a sans doute oublié qu’il n’était ni à la plage ni à un meeting politique où ce langage serait le bienvenu. Attardons nous un peu sur l’ordre du jour de cette rencontre : la sortie des flux financiers au Togo. Fabre s’est en effet appuyé sur le rapport publié par une ONG américaine en 2013 portant sur les flux financiers illicites sortis des pays en développement de 2002 à 2011. “Illicit Financial Flows from Developing Countries: 2002-2011 ». Six mois après cette la publication, FABRE ressort les mêmes données sans apporter le moindre changement. Pour un homme politique comme lui qui aspire gouverner un pays, une telle sortie comme celle-là nécessitait une meilleure approche.
S’entourer des hommes compétents en matière économique pour reprendre ce rapport, l’étudier, l’analyser et proposer des solutions afin d’éradiquer le phénomène. C’est ce qui manque à Fabre et son parti politique. Autant ils n’ont pas de programme de société, autant ils posent des actes sans aucun discernement. Quels sont les éléments nouveaux que Jean Pierre Fabre a apportés à la suite du rapport de l’ONG américaine ? Aucun. Il s’est donc juste contenté de lire le rapport de l’ONG à l’assistance, mot pour mot, chiffre pour chiffre. Du tapé – réchauffé, mieux, du copier – coller. Rien à retenir de cette sortie. Rien, sauf ces slogans anti Faure qu’on a toujours entendus depuis des années. Exercice très décevant donc pour un homme dont les rumeurs disent qu’il a été maître assistant à l’Université pendant une courte période. S’il était encore étudiant, on lui collerait facilement 3/10 pour un tel travail, médiocre, élève paresseux, tellement il a fait montre de ses limites et de ses faiblesses.
Il s’est contenté de jeter à la figure de son assistance une publication brute. Tous ceux qui ont suivi son passage ont été très déçus parce qu’ils s’attendaient à un développement des domaines où des secteurs dans lesquels les flux illicites étaient plus remarquable en indiquant par exemple les responsables de ces secteurs et proposer des solutions pour endiguer le phénomène. Plus encore, dès l’annonce de cette conférence dite « de haut niveau », plusieurs togolais comme cet interlocuteur présent « s’attendait à une analyse de fond sur la situation de l’économie togolaise, sur les fondamentaux pour accélérer la croissance, des solutions structurantes, sur le repositionnement des acteurs économiques, sur la fiscalité, sur la monnaie, sur les investissements, sur la gestion de la dette, sur l’emploi, sur la politique salariale, le pouvoir d’achat…bref je suis resté sur ma soif… ».
Bref, bref, bref, Fabre est passé à côté de la plaque.
Ce n’était nullement une conférence de presse, mais plutôt quelque chose qui ressemblait à un exposé. S’agissant même du rapport de cette ONG, on est en droit d’y porter un regard critique par rapport au manque de preuves tangibles permettant de quantifier réellement les flux financiers illicites quand on sait que cela relève des domaines de la corruption, des trafics illicites, du blanchiment et des transferts par des voies illégales.
S’il n’a pas été possible pour l’Occident d’évaluer de façon précise ce que l’Afrique a perdu par la traite négrière et par la colonisation, on se demande comment cette ONG a pu abattre ce travail en présentant des chiffres venus de nulle part.
Pour le cas du TOGO, il faut tout de même relever que depuis quelques années, les services de Sécurité, avec l’aide de certains services extérieurs, notamment américains, ont entrepris une lutte contre les réseaux de trafics illicites, de blanchiment d’argent et de transferts illégaux, qui sont de grands canaux par lesquels les flux financiers en question sortent d’un pays. Cette lutte s’est traduite par des interpellations de libanais, d’hommes d’affaires, de commerçants véreux, à des points de sorties du pays (frontières et aéroport), en possession de grandes quantités d’argent liquide, souvent en devises étrangères.
On se souvient par exemple de l’opération de saisie de milliards à l’aéroport que certains commerçants s’apprêtaient à faire sortir du pays sans aucune déclaration et sans aucune formalité légale.
Voilà ce qui s’appelle lutter contre les flux financiers illégaux, Monsieur FABRE. Pour toutes ces opérations, l’ANC et certaines ODDH avaient soulevé l’opinion publique contre les services de sécurité en organisant des manifestations monstres.
Des campagnes médiatiques, au devant desquelles se sont retrouvés malheureusement certains confrères journalistes, ont été menées contre les responsables des services de Sécurité qui ne faisaient pourtant que leur travail. On a inversé les choses en présentant les criminels en victimes. Aujourd’hui c’est ce même JEAN PIERRE FABRE qui a indirectement prêté main forte aux réseaux criminels qui saignent l’économie de notre pays qui vient parler des flux financiers illicites. Diantre ! Quelle race d’opposant avons nous maintenant ? Doit-on rappeler la cas AGBA Bertin et Pascal BODJONA qui ont été au centre d’une grande affaire illicite d’argent portant sur des millions de dollars ?
Au demeurant, cette sortie ridiculise le candidat champion de marche et démontre à toute l’opinion une fois de plus que les responsables de l’Anc ne savent plus où ils vont.
Mais comme rien n’est totalement mauvais, on retiendra tout de même que cette sortie a eu le mérite de présenter une autre image de l’ANC. Tous les visages étaient poupons, en commençant par JEAN-PIERRE FABRE lui-même qui s’arrondit de jour en jour. Tous les responsables étaient tirés à quatre épingles avec des costumes venus tout droit de l’Europe, sans doute commandés lors des dernières tournées européennes de JEAN-PIERRE FABRE. Signe que tout va de mieux en mieux à l’ANC sur le plan financier. Peut-être que la GFI pourrait nous situer où FABRE et ses camarades ont eu cet argent.
Un conseil à Fabre : le chemin retour sur le campus. Le Professeur Aimé GOGUE est là et saura bien s’occuper de son cas.
Et si le niveau n’évolue pas , Faure pourra mettre à sa disposition le Professeur Kako Nubukpo.