Mettre les journalistes à contribution dans la lutte contre la corruption. C’est à cet exercice que se sont livrés ce jeudi 04 septembre à Lomé, les acteurs des médias, de la société civile, des ministères et d’autres Institutions de la République, au cours d’une journée de réflexion, dans la salle de conférence de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique (USA) au Togo.
« Contribution des médias à la lutte contre la corruption ». C’est le thème qui a fait l’objet du débat au cours de la journée de réflexion avec différentes communications, notamment « comment la corruption affecte-elle l’économie des pays ? Les avantages de la lutte contre la corruption », « aperçu historique de la corruption ; situation actuelle au Togo. Les mécanismes officiels de lutte », « contribution du journalisme d’investigation », «comment les médias peuvent-ils aider à contrer le phénomène ». Ces différentes interventions ont permis aux uns et aux autres, de voir les manifestations de la corruption, les dangers sur la société, et l’important rôle que chaque citoyen et plus particulièrement les journalistes pourraient et devraient jouer ; ceci, afin de permettre au Gouvernement d’enrayer le phénomène au Togo.
Selon l’Ambassadeur des USA au Togo, Robert E. Whitehead, enquêter sur la corruption demande une bonne dose de courage et de sacrifice de soi. Mais garder le silence ou pratiquer l’autocensure, a-t-il souligné, permet à la corruption de s’étendre et de plomber le développement même des pays. « Tous les journalistes devraient être encouragés à ne pas fermer les yeux sur les cas pouvant être l’objet d’une investigation », a précisé Robert E. Whitehead.
D’après l’Ambassadeur, les journalistes doivent collaborer avec des magistrats et des avocats, afin de connaitre les limites et protections juridiques liées à la pratique du journalisme, ainsi que les lois liées à la propriété et à l’espace public et privé. « Un bon journaliste d’investigation ne doit avoir pour objectif que la seule recherche de la vérité. Il doit pour cela, connaître le code éthique et la déontologie de sa profession, et effectuer autant de recherche que possible avant de se lancer dans une investigation liée à la corruption », a-t-il ajouté.
En ouvrant les travaux, Madame la ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et de la Formation Civique, Germaine Kouméalo Anaté, a estimé que la corruption, à des degrés divers, semble être un mal intégré à l’histoire sociale de nos communautés humaines, quel que soit le pays et apparaît parfois aux yeux de certains comme une action légitime ou recommandée pour atteindre un certain but.
A en croire cette dernière, pour accompagner les efforts de l’Etat, tous les citoyens, chacun à son niveau, doit collaborer en commençant par changer de mentalité et de comportement. « De manière plus spécifique, les journalistes qui jouissent d’une grande liberté d’expression au Togo, ont une partition importante à jouer dans ce combat. Ils doivent d’abord eux-mêmes être crédibles et plus professionnels en bannissant la corruption dans l’exercice de leur métier conformément à ce qui leur est enseigné dans la déontologie de ce métier. Car celui qui se laisse corrompre est aussi responsable que celui qui corrompt », a-t-elle soulevé.
Madame la Ministre a exhorté les journalistes à appliquer en premier ce qu’ils auraient appris, afin d’être eux-mêmes irréprochables, afin de donner plus de force et de crédibilité à leurs actions de dénonciation des pratiques de corruption qu’ils auront constaté.
Au cours des travaux, le film sur Veronica Guerin, la Journaliste d’investigation Irlandaise, a été projeté aux participants pour permettre à ceux-ci, notamment les journalistes de voir les contraintes et les risques du journalisme d’investigation.